Antarctique : Un iceberg de la taille de Paris s’est détaché de la banquise, faut-il s’inquiéter ?

vendredi 5 mars 2021.
 

Un iceberg de 1270 kilomètres carrés, soit l’équivalent de l’agglomération de Paris, s’est détaché en fin de semaine dernière en Antarctique à seulement quelques kilomètres d’une station de recherche britannique qui a été évacuée.

La rupture de cet iceberg était surveillée et attendue par les Britanniques grâce à un réseau GOS de haute précision. En 2017, ils avaient même décidés de déplacer leur station de recherche pour éviter qu’elle ne se trouve sur cet iceberg à la dérive. Si ce phénomène n’a rien d’étonnant et est même un processus naturel de la calotte glaciaire, c’est la fréquence de ces pertes qui inquiète Jean-Baptiste Sallée, chercheur au CNRS : « depuis quelques dizaines d’années on a largement plus de pertes que de gains, avec une accélération du processus ».

Le niveau des mers pourrait grimper d’un mètre d’ici la fin du siècle

Plus il fait chaud, plus la glace fond. Les glaciers s’écoulent donc plus rapidement et l’océan y compris en Antarctique se réchauffe de +0,4 degré par décennie. Le continent blanc perd donc chaque année de la glace qui finit par fondre dans l’océan et contribue à l’élévation du niveau de la mer. D’après Gaël Durand, glaciologue à l’institut des géosciences de l’environnement à Grenoble, la zone de l’antarctique de l’ouest pose particulièrement problème : « on y observe des glaciers instables à cause de l’effet de seuil estimé à une augmentation de 1,5 degrés de la température, seuil dont on se rapproche dangereusement ».

Dans le pire des scénarios en cas d’emballement sur les glaciers de l’ouest de l’antarctique, le niveau des mers pourrait grimper d’un mètre d’ici la fin du siècle, ce qui est colossal.

Baptiste Gaborit


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