L’ouvrage s’appelle crûment Au revoir Royal (* Edition Perrin, 190 pages, 13 euros 50). La critique est féroce vis-à-vis d’une candidate manquant de « densité » et « incapable d’assumer ses positions ». Le « conseiller spécial » Julien Dray, que Lienemann connaît par coeur pour l’avoir longtemps fréquenté au sein de l’ex Gauche Socialiste, est décrit comme manipulateur. Lienemann ne croit nullement à la thèse psychologisante de la « femme trahie » pour expliquer la candidature de Royal, à laquelle cette dernière se préparait de longue date. Si elle s’est imposée au PS c’est, dit-elle, du fait de la faiblesse de ses adversaires. Mais, du coup, la « défaite en souriant » de l’ex-compagne de François Hollande était, estime Lienemann, quasi inévitable.

Sur France Inter, l’autre matin, on dissèque les bouquins « politiques » de la rentrée. Chacun a droit à son petit commentaire. Celui-ci était particulièrement intéressant.

« ...le plus direct étant celui de Marie-Noelle Lienemann, « Au revoir Royal », eh bien justement Olivier Boire a joint l’écrivain, par ailleurs députée socialiste au Parlement Européen. »

Marie-Noëlle Lienemann : La gauche devait gagner ces élections et notre candidate, celle qui a été désignée par les socialistes, n’a fait que des oppositions de forme, n’a pas présenté une stratégie de fond répondant aux questions principales qui sont économiques et sociales. Je pense que le PS déjà avec Lionel Jospin, n’a pas voulu rester un parti qui soit en phase avec ses électeurs et un parti qui soit capable et de gérer le pays et de transformer en profondeur la société. Mais l’aboutissement de tout cela, ça a été quand même quand au moment du référendum sur l’Europe les socialistes décident de voter oui, ils deviennent les otages des médias, ils deviennent les otages de la « peoplisation » et la désignation de Ségolène Royal vient couronner cette dérive et il faut changer sinon nous allons mourir.