Covid-19 : l’Afrique du Sud suspend son programme de vaccination avec AstraZeneca

samedi 13 février 2021.
 

Une étude de l’université du Witwatersrand, à Johannesburg, révèle une efficacité « limitée » contre le variant sud-africain.

Coup dur pour AstraZeneca : l’Afrique du Sud a suspendu temporairement dimanche 7 février son programme de vaccination contre le Covid-19, qui devait débuter dans les prochains jours avec un million de vaccins développés par Oxford et AstraZeneca, après une étude révélant une efficacité « limitée » contre le variant sud-africain.

Cette étude, réalisée par l’université du Witwatersrand, à Johannesburg ,et qui n’a pas encore été examinée par des pairs, affirme que le vaccin britannique offre une « protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes ». Selon les premiers résultats de celle-ci, le vaccin est efficace à seulement 22 % contre les formes modérées du variant sud-africain. Aucun résultat n’est encore disponible sur son efficacité contre les formes graves.

« C’est un problème temporaire, nous devons suspendre les vaccins AstraZeneca jusqu’à ce que nous ayons résolu ces problèmes », a commenté le ministre de la santé sud-africain, Zweli Mkhize, lors d’une conférence de presse en ligne.

A la traîne dans la course mondiale à la vaccination, l’Afrique du Sud, officiellement le pays du continent le plus touché par le virus avec près de 1,5 million de cas et plus de 46 000 décès, a reçu sa première livraison d’un million de vaccins lundi. Il s’agit, pour la totalité, de vaccins AstraZeneca-Oxford produits par le Serum Institute of India. Ces premières doses étaient destinées en priorité aux 1,2 million de personnels de santé.

Premiers résultats

« Des chercheurs sud-africains et britanniques ont constaté que (…) le vaccin était bien plus efficace contre la [souche] originale du coronavirus » que contre le variant, est-il précisé dans un communiqué sur l’étude de l’université du Witwatersrand. « Les premiers résultats semblent confirmer que la mutation du virus détectée en Afrique du Sud peut se transmettre à la population déjà vaccinée », est-il ajouté.

Réalisée auprès de 2 000 volontaires âgés en moyenne de 31 ans, elle ne « permet pas de statuer » sur l’efficacité du vaccin contre les formes graves de la maladie, les hospitalisations et les décès, « car la population ciblée était à faible risque », précise encore l’université du Witwatersrand.

« Nous pensons que notre vaccin protégera quand même contre les formes graves de la maladie », a affirmé pour sa part un porte-parole d’AstraZeneca. « Car l’activité des anticorps neutralisant est semblable à celle d’autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves, en particulier lorsque les doses sont espacées de huit à douze semaines », a voulu nuancer ce porte-parole.

Selon Sarah Gilbert, chercheuse qui dirige le développement du vaccin à l’université d’Oxford, cela pourrait aussi prendre « un certain temps » avant de pouvoir déterminer l’efficacité du vaccin contre cette souche – de plus en plus présente au Royaume-Uni – chez les personnes âgées. « Une version [du vaccin Oxford-AstraZeneca] avec la séquence du variant sud-africain est en préparation », a affirmé Mme Gilbert sur la BBC.

Arrivée de vaccins Johnson & Johnson et Pfizer

« Dans les quatre prochaines semaines, nous aurons des vaccins Johnson & Johnson et Pfizer », a voulu rassurer de son côté le ministre de la santé sud-africain. Des discussions avec d’autres laboratoires sont également en cours, notamment avec Moderna et le fabricant du vaccin russe Spoutnik V, a-t-il ajouté. Le pays a récemment annoncé avoir réservé 20 millions de vaccins Pfizer-BioNTech.

Le vaccin AstraZeneca-Oxford a été approuvé par plusieurs autres pays et par l’Union européenne. Mais certains pays ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans, faute de données suffisantes concernant les personnes plus âgées.


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