Le marché libre de l’eau entraîne un immense gaspillage

vendredi 16 mai 2014.
 

L’Angleterre en discute beaucoup, mais dans le pays le plus libéral d’Europe aussi on consent aux limites du marché comme seul régulateur de la société britannique. Le rail est sur la sellette depuis longtemps, tant la "concurrence" a surtout enlisé le pays dans un réseau vétuste marqué par de nombreux accidents meurtriers, bien loin du modèle français public régit par la SNCF dont le TGV est une vitrine de modernité et de sécurité.

Mais depuis la prise de conscience que l’eau devenait un bien rare et précieux qu’il fallait absolument préserver pour l’avenir, les britanniques s’interrogent sur sa gestion par les sociétés privées qui se partagent le fructueux marché du robinet.

Un rapport inquiétant est dévoilé par The Daily Telegraph, qui montre que les sociétés privées laissent faire le gaspillage de l’eau, avec des chiffres astronomiques : 3.42 milliards de litres d’eau perdues chaque année hors consommation régulière ! soit l’équivalent de deux baignoires par jour et par habitant pour toute la Grande Bretagne...

Autre constat, les fuites d’eau sont insuffisamment traitées par les sociétés privées britanniques qui laissent (volontairement ?) "fuir" des toilettes de leurs clients l’équivalent de 241 litres d’eau par jour et par habitant !

La facture moyenne des clients britanniques a encore augmenté de 7% en 2006, soit bien au delà de l’inflation. Ce dernier constat expliquant sans doute le laisser faire des sociétés privées qui régissent l’eau en Grande Bretagne : la recherche du profit étant plus forte que toute forme de considération écologique ou d’intérêt financier pour le consommateur à économiser l’eau.

Plus que jamais cela renvoie à sans doute repenser la façon dont l’eau doit être gérée dans nos sociétés où l’illusion d’abondance nous trompe sur la réalité de nos réserves d’eau douce et potable pour l’avenir.

De par la considération du problème écologique - capacité réelle de nos réserves - et de l’intérêt des consommateurs - une réelle politique d’économie lui serait financièrement profitable - la gestion de l’eau peut elle raisonnablement être laissée à des sociétés privées dont l’intérêt est forcément contraire, tant la course au profit les inciterait plutôt à toujours faire plus consommer, voire gaspiller, leurs clients, dont la facture grossira d’autant ?

De ce constat, il n’est pas absurde de penser qu’une gestion publique de l’eau par une régie nationale à but non lucratif ne serait pas la meilleure solution, à la fois écologique et sociale.

par Bruno-José Lebeau


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