Beaucoup de commentateurs, journalistes se sont accordés pour dire que la campagne présidentielle américaine a été catastrophique. Des campagnes incomplètes, un président sortant qui refuse de reconnaître la sincérité du scrutin... Si la page de Trump est aujourd’hui tournée, son mandat laissera des traces. De l’autre côté, ce n’est pas le nouveau président qu’on célèbre, mais le départ de l’ancien. Chris Hedges analyse dans un long article les causes de cette situation. Son constat est clair : « Biden et Trump ne sont qu’un symptôme de l’effondrement de notre empire ».
Cet article a été publié par Chris Hedges sur Consortium News. La version traduite en français de l’article est disponible sur Les Crises, depuis le 7 novembre 2020. Chris Hedges est journaliste et lauréat du prix Pulitzer. Il a été pendant quinze ans correspondant à l’étranger pour le New York Times, où il a occupé les fonctions de chef du bureau du Moyen-Orient et de chef du bureau des Balkans.
Alors que notre empire est en train d’imploser, et avec lui la cohésion sociale, nous devons faire face à ce qui se passe – non seulement autour de nous – mais en nous.
La déchéance physique et morale des États-Unis tout comme le malaise qu’elle a engendré ont des résultats prévisibles. Nous avons vu les diverses formes que pouvaient prendre les conséquences de l’effondrement social et politique lors du crépuscule des empires grecs et romains, de l’empire ottoman et de celui des Habsbourg, de la Russie tsariste, de l’Allemagne de Weimar et de l’ex-Yougoslavie.
Des voix du passé, Aristote, Cicéron, Fyodor Dostoïevski, Joseph Roth et Milovan Djilas, nous ont mis en garde. Mais aveuglés par nos illusions et notre hubris, nous refusons d’écouter comme si, d’une certaine manière, nous étions exonérés de l’expérience et de la nature humaines.
Les États-Unis sont devenus l’ombre d’eux-mêmes. Ils dilapident leurs ressources dans un vain aventurisme militaire, symptôme qu’on retrouve dans tous les empires en déclin qui tentent de restaurer par la force une hégémonie perdue.
Vietnam. Afghanistan. Irak. Syrie. Libye. Des dizaines de millions de vies brisées. Des États en faillite. Des fanatiques enragés. Il y a 1,8 milliard de musulmans dans le monde, soit 24 % de la population mondiale, et de tous, nous avons pratiquement fait des ennemis.
Nous accumulons des déficits massifs et négligeons nos infrastructures de base, y compris les réseaux électriques, les routes, les ponts et les transports publics, pour dépenser plus encore pour notre armée que ne le font toutes les autres grandes puissances mondiales réunies. Nous sommes le plus grand producteur et exportateur d’armes et de munitions au monde.
Les vertus que nous prétendons avoir le droit d’imposer aux autres par la force – droits humains, démocratie, marché libéralisé, état de droit et libertés individuelles – sont bafouées chez nous, où des niveaux intolérables d’inégalité sociale et des programmes d’austérité ont appauvri la plupart des citoyens, détruit les institutions démocratiques, y compris le Congrès, les tribunaux et la presse, et créé des forces militarisées d’occupation interne qui exercent une surveillance généralisée du public, gèrent le plus grand système carcéral au monde et abattent impunément des citoyens désarmés dans les rues.
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