Climat : avis de tempêtes et d’ouragans

mercredi 10 juin 2020.
 

Les prévisionnistes sont inquiets aux États-Unis et dans le monde entier.

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La saison des ouragans et autres cyclones ou tempêtes à venir d’ici à la fin de l’année 2020 pourrait être particulièrement violente dans tout l’hémisphère Nord. Les services météorologiques américains ont diffusé, le 21 mai, un communiqué expliquant qu’elle serait « au-dessus de la normale ». Notamment avec de trois à six phénomènes supérieurs au niveau 3 attendus sur l’Atlantique. « Il existe au moins 60 % de probabilités d’une saison au-dessus de la normale », a expliqué Neil Jacobs, le patron de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) au cours d’une conférence de presse extraordinaire. Un avertissement qui vaut aussi pour l’Europe.

Les services de cet organisme américain, qui n’a pas l’habitude d’insister sur ses « prévisions » à long terme, expliquent que près de 19 tempêtes tropicales sont attendues sur l’océan Atlantique, qu’une dizaine d’entre elles pourraient se transformer en ouragans, certaines entraînant des vents proches des 200 kilomètres heure. Comme la saison de ces excès climatiques commence au début du mois de juin, les responsables de la NOAA viennent d’appeler la population à se préparer à des opérations d’évacuation et à repérer les refuges dans lesquels les habitants pourront se mettre à l’abri. Et ils préviennent également que la situation sera partout compliquée par l’épidémie du coronavirus et les mesures de distanciation physique qui réduiront le nombre des places disponibles.

Le chef des prévisionnistes de la NOAA relaye donc les conseils de Carlos Castillo, responsable de l’Agence fédérale des situations d’urgence : « Il est recommandé à chacun de trouver, dans la mesure du possible, de la famille ou des amis hors des zones frappées par un ouragan ou de prévoir des hôtels situés hors de la zone d’évacuation. » Les scientifiques états-uniens cherchent à éveiller l’attention de leurs compatriotes et des habitants de toute l’Amérique du Nord et des Caraïbes, qui ont déjà oublié les dangers des ouragans majeurs parce qu’ils ont épargné le continent au cours de l’année 2019.

Des ouragans plus puissants

Comme l’ont expliqué à plusieurs reprises les observateurs du GIEC, ce n’est pas tant le nombre des tempêtes qui augmente mais surtout leur force et leur pouvoir de destruction liés à la progression du réchauffement climatique. Une évolution qui affecte aussi bien l’Amérique que l’Asie, où le Bangladesh vient de connaître son plus grave cyclone depuis 1970. Lequel avait entraîné 500.000 morts. L’Europe ne devrait pas plus être épargnée par les accidents climatiques majeurs, d’autant qu’elle a connu deux années avec une chaleur supérieure à la moyenne. Tous les dérèglements sont possibles. Pour les climatologues, certes la sécheresse menace en France, mais ils craignent, comme aussi dans d’autres pays européens la multiplication des accidents climatiques localisés et meurtriers.

Et en France comme ailleurs, les gouvernements tétanisés par la pandémie du coronavirus ne prêtent aucune attention aux avertissements répétés des climatologues en particulier et des écologistes en général. Alors que les accidents climatiques que le monde devra affronter dans les mois à venir pèseront également sur la vie quotidienne et sur l’économie.

PAR CLAUDE-MARIE VADROT


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