« Nous n’avons jamais été en rupture » – Macron nie la pénurie de masques

samedi 23 mai 2020.
 

À l’occasion de la diffusion le 18 mai sur BFM TV d’un « documentaire » intitulé « Au cœur de l’Élysée, face à la crise », Emmanuel Macron a accordé un entretien sur sa gestion de crise du Coronavirus. Dans une de ces déclarations, le chef de l’État refuse d’admettre toute pénurie concernant les masques. Une communication qui passe mal aux yeux des Français.

La communication d’Emmanuel Macron passe mal, tout particulièrement pour les soignants qui ont été privés de masques tout au long de la crise sanitaire du Covid-19. Si le chef de l’État considère dans l’interview que « les choses ont été gérées » pour faire face au Coronavirus, les faits semblent avoir été tout autres sur le terrain. Le manque de masques et de protections sanitaires a été particulièrement criant ces derniers mois, plusieurs médias parlant même de « mensonge d’État » sur le sujet (voir par exemple l’article de Mediapart ou celui de Libération). Ces masques qui n’arrivent jamais

Au cours de l’entretien accordé à BFM TV, le chef de l’État revient sur le début de la gestion de crise du Coronavirus et le cas des masques : « ayons collectivement l’honnêteté de dire qu’au début du mois de mars même, encore plus en février ou en janvier, personne ne parlait des masques, parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre, en quelque sorte, la distribution de ceux-ci pour les soignants. »

Là encore, ces affirmations semblent aller à l’encontre des déclarations du gouvernement lui-même à ce sujet ! En effet, le 23 février, Olivier Véran expliquait que la France était en train de s’équiper, de procéder à l’achat de « dizaines de millions de masques ». Le ministre de la Santé promettait : « Nous allons faire le nécessaire pour que [les personnels de santé] puissent disposer de masques adaptés ». Quelques jours plus tard, c’est le Premier ministre Édouard Philippe qui excluait tout risque de pénurie concernant le stock des masques.

Le 28 février, l’Organisation mondiale de la Santé publiait un rapport sur la situation en Chine et montrait que le pays était en train de contenir l’épidémie. Ce rapport préconisait notamment que toute la population porte des masques. Les premiers signes de pénurie apparaissent pourtant dans le courant du mois de mars et de nombreux soignants interpellent alors le gouvernement pour rendre compte de la réalité.

Mélenchon propose des réquisitions dès le début du confinement : Macron fait la sourde oreille.

Dès le 16 mars, suite aux annonces d’Emmanuel Macron sur le confinement, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe parlementaire de La France insoumise demande déjà en urgence la réquisition des outils permettant d’assurer la production des millions de masques nécessaires à la lutte contre le coronavirus. À plusieurs reprises les insoumis réitéreront les alertes et les propositions pour éviter toute pénurie concernant l’approvisionnement en masques. Peine perdue : Macron continuera à faire la sourde oreille et à s’en remettre au marché plutôt qu’à l’État.

Malgré ces alertes, des milliers de Français n’ont pu se fournir en matériel de protection durant la crise, faute d’une production nationale suffisante. Beaucoup ont dû opter pour des solutions d’urgence comme la confection personnelle de masques en tissus ou le port de masques périmés ou non homologués. La solidarité et l’inventivité des citoyens ont dû prendre la place d’une direction claire et volontariste de l’exécutif.

Macron très critiqué sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, la réaction ne s’est pas faite attendre. Quelques heures après la diffusion de l’entretien de BFM TV « Au cœur de l’Elysée, face à la crise », les critiques ont fusé de toute part contre le chef de l’État. Des messages en provenance de l’opposition, mais surtout de citoyens particulièrement en colère. Sur Twitter, le hashtag #MacronDestitution fait même partie des sujets les plus évoqués ce mardi 19 mai.


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