Retraite : 19 000 occasions d’exiger le retrait

mercredi 19 février 2020.
 

En déposant plus de 19 000 amendements sur le projet de loi Retraites en Commission Spéciale, le groupe parlementaire de La France Insoumise a fait le choix d’importer à l’Assemblée nationale la colère exprimée dans le pays par le mouvement social le plus long de toute l’Histoire de la cinquième République et l’exigence d’une majorité de Français pour le retrait de cette réforme. L’arrivée du texte à l’Assemblée correspond à la seule volonté du gouvernement et ne change rien à notre mot d’ordre : Retrait ! Un point c’est tout !

Cette grève du zèle parlementaire est une juste réponse à ce projet de loi qui contredit la promesse du candidat Macron de ne toucher « ni à l’âge de départ, ni au niveau des pensions » ainsi qu’à la remise au Parlement d’une étude d’impact truquée puisqu’elle gèle l’âge d’équilibre que le projet de loi prévoit de faire évoluer génération après génération.

« Obstruction ! » crie la macronie qui porte seule, par son obstination, la responsabilité du blocage ! 19 000 amendements de La France Insoumise, ce sont 19 000 occasions pour les députés de La Retraite En Moins (LREM) de défendre leur projet. Mais ils ne s’en donnent même pas la peine. Alors, amendement après amendement et malgré la division par deux du temps de parole décidée arbitrairement en cours d’examen par le bureau de la Commission Spéciale, les députés LFI décryptent le projet du gouvernement et défendent le contre-projet de la France insoumise.

Par leur travail et les gains de productivité, les Français produisent bien assez de richesses pour financer un système de retraites qui garantisse le départ à 60 ans, aucune pension inférieure au Smic pour une carrière complète, aucune pension inférieure au seuil de pauvreté et l’extension de la reconnaissance de la pénibilité. Pour financer ses propositions, la FI a seulement besoin de consacrer deux points supplémentaires de la richesse nationale aux retraites d’ici à 2040 (c’est actuellement 14%) en augmentant les salaires et les cotisations. Ce n’est rien si l’on considère les points de PIB passés des poches du travail à celles du capital. Derrière les éléments de langage à dormir debout de la macronie, le projet de loi Retraites ne fait qu’une chose : diminuer la part de la richesse consacrée aux retraites en baissant le niveau des pensions pour pousser les Français à travailler toujours plus longtemps au-delà de l’espérance de vie en bonne santé et encourager la capitalisation en créant un système indispensable à sa future généralisation. Cette réforme des retraites contient en fait toutes les suivantes. Nous devons gagner.

Adrien Quatennens


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