LDH, LFI, PCF, EELV, LO, NPA et CGT au coude à coude le 10 novembre : plein succès contre la haine des musulmans

jeudi 21 novembre 2019.
 

La marche du 10 novembre contre la haine des musulmans s’est déroulée en masse et sans aucun accroc. Une marche digne, ponctuée de drapeaux tricolores et conclue par une vibrante Marseillaise. Un moment d’unité républicaine voulu comme tel par des milliers de gens calmes et mesurés. Des gens de toutes opinions sur tous les sujets y compris la religion. Un moment de bonheur partagé. La France, celle de tous ses enfants, unis pour se protéger mutuellement, comme elle est belle !

Pourtant toute la soirée, sur les réseaux sociaux, et dans les médias de l’officialité, une poignée de haineux se déchainèrent à propos d’une soi-disant étoile juive vue sur un petit gamin (au milieu de vingt mille manifestants !) sans qu’on comprenne bien quel était leur sujet d’indignation. Puis il s’est avéré ensuite que c’était un bobard, l’étoile jaune n’ayant rien à voir avec les indignations de commande. Je ne le mentionne que pour souligner à quel niveau est la déception de ceux qui auraient tant voulu que les participants à cette manifestation soient la caricature qu’ils espéraient. Cela aurait confirmé leur incroyable indifférence à la situation de haine créé dans notre pays contre les musulmans ou supposé tels. Une indifférence dont ils ne se rendent pas toujours compte (mais certaine fois c’est au contraire le masque hypocrite de celui-ci) qu’elle est une forme de racisme.

J’identifie le plan à l’œuvre. Il s’agit de refuser à une partie de la population du pays sa citoyenneté française sous prétexte de religion. Je reconnais certains de ces accents-là. Ils se comportent comme s’ils voulaient plonger ce pays dans l’état où leurs ancêtres de l’OAS ont plongé autrefois d’autres populations. Aurore Bergé, Marine Le Pen et autres du même acabit, assumé ou caché, ont glapi sans succès. La France est notre bien commun, nous l’avons illustré. La CGT, la LDH et les insoumis ne se sont pas laissés impressionner. Nous étions là et bien là.

La plupart des médias de droite et d’extrême droite glosèrent sur la « gauche divisée » au motif que le seul PS restait écroulé dans son coin. Ce lamentable parti annonça une conférence de presse et une autre marche avant d’annuler la première sans commentaire et de renoncer à la seconde sans qu’on sache pourquoi. Bienveillant et amitieux, les médias de l’officialité ne partagèrent pas l’énorme éclat de rire qui nous secoua devant cette novelle manifestation d’incohérence du parti de François Hollande. Pourtant, les mêmes avaient appelé à des rassemblements contre l’antisémitisme dans tout le pays après qu’un comptables d’extrême droite des Yvelines avait tagué 80 croix gammées attribuées par Le Parisien et le PS aux gilets jaunes.

Faute de savoir par quel bout prendre l’attaque, le système se concentra sur les « remous à LFI », prenant comme prétexte deux ou trois déclarations plus ou moins maîtrisées par leurs auteurs mais fournissant une matière première pour alimenter l’égout ordinaire. Evidemment, je fus de nouveau une cible de choix, certains n’hésitant pas de fil en aiguilles à m’attribuer tout et n’importe quoi. Assumant leur devoir d’information, les médias officiels firent dire au texte ce qu’ils voulaient lire dans le terme « lois liberticides ». On se serait cru dans un congrès du MJS en train de se battre pour une virgule.

La tentative de meurtre à la mosquée de Bayonne, les proches d’Éric Zemmour, les vomis du Front national et de LREM après les meurtres de la préfecture de police, tout cela n’existait plus. On les voyait tous arcboutés à dénigrer et à tenter d’asperger de fiel surtout la France Insoumise. Le rubricard du journal Le Monde, qui a pourtant suivi pendant dix ans le Front national, omit tranquillement de rappeler que c’est Jean-Marie Le Pen qui qualifia la loi contre le voile à l’école de « loi liberticide ». Personne n’embêta donc sur ce thème cette brave madame Le Pen, désormais non seulement dédiabolisée mais quasi sanctifiée. Marianne aussi concentra ses coups, ou ce que sa rédaction croit être tel. L’hebdomadaire remonta jusque dix ans en arrière pour retrouver des citations de moi sur le voile comme s’il ne s’était rien passé depuis lors ni en France ni à Marianne.

Le but de la manœuvre était de transformer la marche contre la haine des musulmans en marche pour l’islam ou certain de ses rites, ou pire : pour certains de ses prêcheurs les plus violents. Ce qui naturellement n’a rien à voir ensemble, cela va de soi. Mais on voit mieux la main des tireurs de ficelles ultimes en le sachant : l’extrême droite et ses réseaux. Ceux qui ont acheté Andréa Kotarac contre une investiture à la métropole de Lyon aimeraient continuer à faire leurs courses dans nos rangs sous le prétexte d’une laïcité désormais confondue avec la lutte contre la croyance musulmane prise comme un bloc, ainsi que les populations censées y appartenir. Et la laïcité ainsi complètement dévoyée de son sens sert évidemment à habiller des cheminements en forme de ralliements qui sans cela seraient trop visiblement honteux.

Le soir venu, après cette impeccable démonstration d’unité populaire dans la rue, les médias hésitèrent sur le niveau de harcèlement à donner contre l’évènement. TF1 resta distant, France 2 comme toujours en mode propagande gouvernementale. Rien de neuf sous le soleil. Le comptage comme d’habitude fut également disputé. Les porte-paroles du mouvement annoncèrent 50 000 présents, la préfecture de police voit 10500 participants et le comptage indépendant de « l’institut » Macroniste payé par les médias : 13 500. Aucune importance : plus personne ne croit ni aux médias ni aux chiffres de comptage des manifestations de qui que ce soit. Nous étions là, et bien là, actifs et conscient d’écrire un moment important de l’Histoire de notre pays. Un moment de fraternité et d’égalité. Un échec total pour les racistes et les néo-lepénistes de tous poils.


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