Lula enfin libre !

samedi 16 novembre 2019.
 

Injustement incarcéré depuis un an et demi, l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été libéré le 8 novembre. Le combat pour la démocratie au Brésil continue.

1) Lula enfin libre et Moro discrédité

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Ce jeudi 7 novembre, la cour suprême a enfin délibéré à 6 voix contre 5 que la jurisprudence sur laquelle le juge Sergio Moro s’est basée pour requérir la prison de Lula il y a 580 jours, ne pouvait faire loi. En rétablissant le droit déjà constitutionnel à toute personne condamnée de rester en liberté tant que ses recours en justice ne sont pas épuisés, la cour suprême a ouvert la voie à la libération de 5000 détenus condamnés en deuxième instance, et parmi eux Lula.

Lula est innocent et réclame justice depuis le premier jour où il a été détenu à la prison de Curitiba. La dimension internationale de sa cause n’a fait que s’étendre, tant ce que cet ancien Président représente est immense.

Après de nombreux avis négatifs, la cour suprême se prononce pour la première fois en sa faveur. Cette décision marque non seulement le rétablissement d’un principe de Justice fondamental, mais surtout un affaiblissement considérable de la Lava Jato. Ce projet político-judiciaire piloté par l’ex-juge Sérgio Moro dont le but a été d’éloigner Lula coûte que coûte de la dispute présidentielle de 2018.

La libération de Lula, advenue ce vendredi est une excellente nouvelle pour la démocratie au Brésil. Lula aura un rôle fondamental dans le renforcement du rapport de force avec le gouvernement Bolsonaro et le rétablissement d’un nouveau projet redistributif et populaire pour le pays.

Le Parti de gauche et la France Insoumise félicitent l’ensemble des militants et avocats de la défense pour leur engagement sans faille. Aujourd’hui le soleil filtre à nouveau dans le ciel de la démocratie brésilienne.

2) Lula libre !

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Lula Libre ! Le cri tant de fois scandé par les soutiens de l’ancien président du Brésil est enfin devenu réalité. Le 8 novembre, le leader historique de la gauche, fondateur du Parti des travailleurs (PT) a franchi les portes de la liberté, en sortant de la prison de Curitiba (sud du Brésil), où il était emprisonné depuis le 7 avril 2018. Il était accompagné des principaux responsables du PT et des « veilleurs » qui, jour et nuit, se sont relayés devant le pénitencier depuis le premier jour de son emprisonnement. Lula a d’ailleurs dédié ses premiers mots d’homme libre à ceux qui ont bravé toutes les intempéries – au sens littéral comme au figuré – pour le soutenir, et affronter la « canaille » qui l’a jeté derrière les barreaux. .

La veille, par six voix pour et cinq contre, les juges du Tribunal suprême fédéral (STF) avaient décidé de changer l’actuelle jurisprudence qui permettait d’emprisonner des inculpés, alors que leurs recours n’étaient pas épuisés. Le vote du STF a corrigé ses propres errements. En 2016, alors qu’éclatait au grand jour le scandale de Lava Jato (lavage express) révélant les malversations au sein de Petrobras, la compagnie pétrolière nationale, cette haute instance juridique s’était rangée à cette jurisprudence controversée puisque contraire à la Constitution de 1988, et au Code pénal, pour lesquels prévaut la présomption d’innocence. Cette décision avait alors ouvert la voie à l’arbitraire.

Lula purgeait une peine de plus de huit ans de prison, malgré le vide sidéral de son dossier et les recours déposés par ses avocats. La sentence avait été prononcée par le juge Sergio Moro, désormais ministre de la Justice du gouvernement d’extrême droite de Jair Bolsonaro, récompensé là, pour ses bons et loyaux services. On le sait, Moro avait déclaré à l’époque des faits qu’il ne possédait aucune preuve de la culpabilité de Lula, accusé d’avoir bénéficié d’un logement triplex d’une entreprise du bâtiment en échange de marchés publics. Qu’importe, Lula était l’homme à abattre. Ses soutiens, ainsi que de nombreuses personnalités – le prix Nobel de la paix, Adolfo Perez Esquivel, les anciens chefs d’Etats et de gouvernements François Hollande ou Massimo D’Alema -, ou encore nombre de responsables de partis de gauche en France et dans le monde, ont eu le courage de dénoncer l’acharnement politique dont il était victime. D’autres – à commencer par les médias dominants - ont observé un silence assourdissant, pire, certains ont alimenté une campagne mortifère qui a participé de l’élection de Jair Bolsonaro.

Cet été le site en ligne The Intercept a confirmé un secret de polichinelle, en révélant les échanges de messages entre Sergio Moro et les magistrats en charge de l’enquête Lava Jato. Des messages qui confirmaient que Lula avait été condamné pour des raisons politiques et non juridiques.

« Après le coup d’État qui m’a écartée du pouvoir, il fallait emprisonner Lula pour que Jair Bolsonaro remporte la présidentielle », a rappelé Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil, lors de sa venue à la Fête de l’Humanité en septembre, ajoutant « l’opération Lava Jato de combat contre la corruption a été le principal outil contre l’ennemi. Le lawfare (guerre judiciaire, NDLR) consiste à utiliser la loi pour détruire des citoyens, mais également des candidats. Je suis pleinement favorable au combat contre la corruption et je l’ai démontré durant mon dernier mandat. Mais l’opération Lava Jato est devenue un instrument politique pour ôter toute possibilité à la gauche de se maintenir au pouvoir et d’y revenir. (…) Le juge Sergio Moro n’a pas été impartial. Il a agi en faveur de l’accusation. Il a formulé des accusations à l’encontre de Lula alors qu’il n’avait pas de preuves. Il a incité des témoignages à charge. Il a poussé le tribunal supérieur fédéral à utiliser des enregistrements de conversations privées entre Lula et moi, en sachant qu’il n’en avait pas le droit.

L’acharnement politico-judicaire contre l’ancien président a conduit la justice à l’accabler dans plus d’une centaine d’autres affaires. Malgré ces cabales, et une sale campagne de dénigrements pour le discréditer, l’ancien prisonnier politique Lula était devenu le symbole d’une démocratie malade, bâillonnée par l’extrême droite. « Je veux que vous sachiez que je n’accepte pas de négocier mes droits et ma liberté. J’ai déjà montré que les accusations portées contre moi étaient fausses », a déclaré l’ex-métallo début octobre. L’ancien président est désormais un homme libre ; le combat pour la démocratie, lui, continue.


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