Des tempêtes aux inondations, en passant par la hausse de niveaux des océans, les projections des experts du GIEC sont alarmantes

lundi 11 novembre 2019.
 

L’atmosphère s’est déjà réchauffée de +1°C par rapport à l’ère préindustrielle et les conséquences sont dramatiques, selon le rapport du Giec publié ce mercredi.

Les océans sont en surchauffe.

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dresse, dans un rapport publié ce mercredi, un sinistre tableau des eaux de la Planète bleue. A l’heure actuelle, les océans, qui couvrent plus de 80% de la surface du globe, ont déjà absorbé environ un quart des émissions de gaz à effet de serre générés par l’Homme et la situation ne devrait pas s’arranger.

Mais ce n’est pas tout : des calottes glaciaires aux glaciers, en passant par la banquise et le permafrost, les zones gelées de la planète ne sont pas non plus épargnées par les impacts ravageurs du réchauffement.

"La pleine mer, l’Arctique, l’Antarctique et les hautes montagnes peuvent sembler lointaines pour beaucoup de gens, mais nous dépendons d’elles et nous sommes influencés directement et indirectement par elles de plein de façons - la météo et le climat, la nourriture et l’eau, l’énergie, le commerce, les transports, les loisirs et le tourisme, la santé et le bien-être, la culture et l’identité", prévient le président du Giec Hoesung Lee.

Tempêtes, inondations, sécheresses et canicules meurtrières... Les conséquences "pour l’humanité et la nature sont vastes et critiques", continue Ko Barrett, vice-président du Giec.

Avec la fonte des glaces, le niveau de la mer pourrait grimper d’un mètre

"En raison de la montée des eaux, liée au rétrécissement des calottes de l’Antarctique et du Groenland, la hausse du niveau des mers s’est accélérée lors des dernières décennies", augmentant de 3,6 millimètres chaque année, explique Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Giec. De manière générale, le niveau des mers a crû 2,5 fois plus vite au début du XXIe siècle qu’au XXe, et va continuer à s’accroitre.

D’ici 2100, dans un monde à +2°C, les experts climat de l’ONU entrevoient une élévation du niveau de l’eau d’environ 43 centimètres. Mais selon les tendances actuelles, qui nous conduisent vers un réchauffement du monde de +3°C ou + 4°C, l’augmentation pourrait atteindre les 84 cm.

Ces élévations du niveau de l’eau devraient augmenter la fréquence et l’intensité des événements météorologues extrêmes comme les inondations, cyclones, typhons et ouragans. "L’intensité moyenne" des cyclones tropicaux et la proportion des cyclones de catégorie 4 et 5, qui se serait déjà accru ces dernières décennies, "devraient augmenter" même si les cyclones de manière générale ne devraient pas être plus fréquents, projette le Giec.

Les océans se réchauffent et deviennent plus acides

A ce jour, les océans ont absorbé plus de 90% de l’excès de chaleur du système climatique, souligne les experts. D’ici 2100, ils pourraient emmagasiner deux à quatre fois plus de chaleur qu’entre 1970 et maintenant si le réchauffement est maintenu à +2°C ; cinq à sept fois plus si l’on ne parvient pas à limiter les émissions de gaz à effets de serre. Les océans ont également capté environ un quart des émissions de gaz à effet de serre générés par l’Homme.

Résultat, les mers de la planète bleue sont devenues plus chaudes, plus acides, moins salées et ont perdu 2% de leur concentration en oxygène en 60 ans. Ces facteurs ont déjà affecté la répartition et l’abondance de la vie marine, notamment dans les zones côtières, avec un risque direct pour l’homme : si les émissions ne sont pas réduites, le potentiel maximal de prises de poissons pourrait être revu à la baisse de 20 à 24% d’ici la fin du siècle par rapport à la période 1896-2005.

La fonte du permafrost menace de délivrer encore plus de gaz à effet de serre

Le permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, se réchauffe et son dégel devrait se généraliser tout au long du XXIe siècle. Même si le réchauffement climatique est limité, environ 25% de la surface extérieure du permafrost est condamné à dégeler. Et dans le scénario critique où l’on ne parviendrait pas à contenir les émissions de gaz à effet de serre, 70% de cette couche pourrait être perdu.

Une fonte "importante" du permafrost provoquerait le relâchement de dizaines voire de centaines de milliards de tonnes de gaz à effet de serre.

Au fil des 900 pages de ce document alarmant, les 195 membres du Giec insistent un peu plus encore l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ambre Lepoivre


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