Ondes des téléphones portables : risques d’exposition

lundi 28 octobre 2019.
 

Sollicitée pour évaluer les éventuels effets sur la santé des expositions aux ondes des téléphones mobiles lorsqu’ils sont portés près du corps, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier un nouvel avis. Elle recommande davantage de mesures pour protéger les utilisateurs.

On appelle DAS, ou débit d’absorption spécifique, “l’indicateur utilisé pour évaluer la quantité d’énergie absorbée par le corps exposé à des ondes électromagnétiques radiofréquences”, détaille l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un nouvel avis portant sur l’exposition aux ondes des portables lorsqu’ils sont portés près du corps. La valeur limite réglementaire du DAS en France est ainsi établie à 2 W/kg, que le téléphone soit placé au niveau de la tête ou du tronc. close

Jusqu’en 2016, la réglementation était telle que, lors de la réalisation de cette mesure de DAS, les fabricants pouvaient choisir la distance d’éloignement entre l’appareil et le corps, comprise entre 0 et 25 mm. La majorité des téléphones mis sur le marché était ainsi conforme pour une utilisation à une distance de 15 millimètres. Mais depuis 2016, une nouvelle directive européenne, dite “RED”, impose de mesurer le DAS en positionnant le téléphone mobile à 5 mm du tronc au maximum, ce qui correspond à des conditions d’utilisation “prévisibles”, explique l’Agence. “Or, des téléphones conformes à la précédente réglementation, mais présentant des valeurs de DAS élevées lorsqu’ils sont placés près du corps, sont encore mis sur le marché. De plus, un grand nombre de ces téléphones sont toujours utilisés”, déplore l’Anses dans son nouveau rapport.

L’Anses a été sollicitée par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) pour identifier d’éventuels effets biologiques ou sanitaires liés spécifiquement à des expositions à des DAS supérieurs à 2 W/kg. Pour ce faire, l’Agence a examiné les études récentes portant sur les effets éventuels liés à de tels niveaux d’exposition. Celles-ci ne portaient cependant que sur des données expérimentales issues d’expériences chez l’animal ou sur cultures cellulaires. Cela étant, “les résultats de l’expertise mettent en évidence, avec des éléments de preuve limités, des effets biologiques sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2 W/kg (notamment un changement du signal de l’électroencéphalogramme, mais observé sur deux études seulement, ndlr), mais ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets sur d’autres fonctions biologiques spécifiquement associées à de telles expositions au niveau du tronc”, détaille l’Anses.

Aussi, au regard des incertitudes quant aux effets sanitaires à long terme des ondes des téléphones portables, et aux expositions potentiellement élevées lorsque les téléphones sont placés très près du corps, l’Anses recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS supérieurs à 2 W/kg. Ce qui pourrait se traduire par le rappel des téléphones qui ne respectent pas la nouvelle réglementation européenne mais qui circulent toujours sur le marché.

Il s’agit de téléphones mis sur le marché jusqu’au 13 juin 2016, voire jusqu’au 12 juin 2017, car il y a eu une période transitoire où les deux directives étaient applicables (« R&TTE » ou « RED »).

Dans l’attente de telles mesures, l’Agence recommande aux utilisateurs de ces téléphones de se conformer aux notices d’utilisation, notamment en termes de distances d’éloignement.

Pour limiter son exposition aux ondes électromagnétiques des portables, on ne saurait que conseiller de privilégier les messages écrits quand c’est possible, et l’usage du kit mains libres pour passer des appels, au moins pour les longues conversations.

Source originelle : https://www.anses.fr/fr/content/exp...


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