Catastrophe nocturne — l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : un nuage noir, une étrange pluie de suie et une odeur d’enfer De nombreuses inconnues perdurent sur la nature des pollutions

vendredi 11 octobre 2019.
 

Le jour s’est levé avec une heure de retard sur Rouen, jeudi 26 septembre. Un panache épais, noir comme une fumée d’enfer, a surpris ses habitants au lever du jour. Ces volutes de vingt-deux kilomètres de long sur six de large ont survolé tout le nord de la ville et rôdé sur la capitale normande jusqu’au milieu de l’après-midi, avant d’être chassées par le vent. Pour ceux qui n’avaient pas entendu retentir les deux sirènes, vers 7 h 30, cette chape lugubre annonçait la catastrophe nocturne : l’incendie de Lubrizol.

L’usine chimique est posée depuis 1954 sur les quais de la zone industrielle, au bord de la Seine, à trois kilomètres du centre-ville : un paysage d’usines et de raffineries un brin fantasmatique où les cheminées brûlent et restent éclairées toute la nuit. Dans la nuit de mercredi à jeudi, d’énormes flammes ont ravagé cette usine chimique, sur la rive gauche de la ville. Lubrizol fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles de moteur, carburants et peintures industrielles.

« J’ai d’abord entendu des bruits secs, vers deux heures et demie du matin. J’ai cru qu’il y avait une bagarre, raconte Tony Tessal, un épicier qui vit près du pont Guillaume-le-Conquérant. C’étaient des explosions. » Dix minutes plus tard, à 2 h 42, un dépôt s’embrase. Peu après arrivent les premiers gyrophares des pompiers, qui ne maîtrisent que vers 11 heures le gigantesque incendie, traitant l’immense flaque d’hydrocarbures comme un feu de pétrole. Il ne sera totalement éteint que vendredi 27 septembre en tout début de matinée. L’enquête judiciaire lancée dès jeudi devra tenter de comprendre comment et pourquoi des fûts de stockage d’huiles et d’additifs ont pris feu cette nuit-là.

Une pluie noire, drue, huileuse

Une étrange pluie noire s’est ensuite abattue, drue, huileuse. Elle a lentement irisé les pavés glissants des rues piétonnes de Rouen, tandis que les voitures en stationnement se couvraient de sales traces. Et pas seulement en ville. Tout autour de la capitale normande, des abris, des tables d’extérieur, des toboggans se couvrent de suie. Des flaques noirâtres fleurissent un peu partout dans les rues, les jardins, et sur les réseaux sociaux. A 35 kilomètres de Rouen, les bassins de récupération d’eaux de pluie de Buchy semblent comme mazoutés.

Rouen est une ville industrielle où, par temps de brouillard humide, les habitants ont l’habitude de renifler des odeurs d’hydrocarbures. Cette fois, elles sont vraiment « incommodantes », conviennent les autorités publiques. Une puanteur âcre s’est emparée de la métropole. Cela ressemble d’abord à des remugles de plastique brûlé ou de solvants, ensuite à de l’œuf pourri, aux premiers souffles de vent. Elle pique la gorge des automobilistes qui traversent la ville ou des passagers qui débarquent à la gare.

Etrange ambiance. La préfecture de Seine-Maritime a mis en place un plan particulier d’intervention (PPI) et pilote les opérations depuis une cellule de crise. Un périmètre d’interdiction de 500 mètres est établi autour de l’usine, les principales voies d’accès à Rouen sont fermées, ainsi que le pont Flaubert, qui relie les deux rives. Les établissements accueillant des enfants – crèches, écoles, collèges, lycées – de Rouen et de douze communes du nord sont fermés. Des étudiants distribuent des masques chirurgicaux, épuisant les stocks des pharmacies de la ville. Même les policiers chargés de barrer les accès de l’usine en portent.

Fantômes

Rouen, ville morte. Dans les rues désertes, on ne croise que quelques poignées de piétons pressés, écharpe ou foulard sur le visage, de vrais fantômes. Les commerces et les restaurants du centre-ville ont tiré leurs volets, les administrations, les musées, les piscines aussi. Contre l’avis de la préfecture, les transports se sont interrompus. « J’ai fait sept kilomètres et demi à pied pour rentrer chez moi, déclare Philippe Esnault, agacé, qui travaille dans une entreprise de ravalement. Une heure et demie dehors, ce n’était pourtant pas le jour. »

Aucune victime n’est à déplorer sur le site industriel du nouveau quartier Flaubert, où travaillent quelque 400 employés, mais, à Rouen, l’émoi et l’inquiétude sont immenses. L’usine est en effet dite « Seveso seuil haut » : trois mots terrifiants qui signifient que, en raison du volume de ses stocks de produits inflammables, Lubrizol est classée très dangereuse dans ce baromètre établi après la catastrophe chimique de 1976, dans l’usine pharmaceutique et cosmétique de Seveso, en Italie.

Beaucoup de Rouennais ont gardé en mémoire le souvenir d’un premier accident survenu à Lubrizol, en 2013 : une fuite de gaz malodorant s’était fait sentir jusqu’en région parisienne et dans le sud de l’Angleterre. Lubrizol se croyait immunisée. Quatre ans plus tard, en 2017, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Normandie (Dreal), qui surveille ce type de site, avait en effet jugé le risque d’accident « pouvant entraîner un incendie sur ces installations relativement faible ». La fréquence y était estimée à « une fois tous les 10 000 ans »…

« Il faut rester vigilant plusieurs jours »

Dès jeudi matin, le discours du préfet de Normandie se veut rassurant. Au vu des premières analyses effectuées, aucune « toxicité aiguë » n’est détectée, assure Pierre-André Durand. « Elles n’ont pas impliqué de mesures de confinement ou d’évacuation des populations, détaille-t-il. Mais il est recommandé d’éviter les déplacements inutiles et de prendre des précautions particulières pour les personnes fragiles. »

« Le risque de sur-accident est maîtrisé », estime aussi, en fin de journée, le colonel Jean-Yves Lagalle, responsable des pompiers de Seine-Maritime. « Il ne faut pas rester sous le vent des fumées, ajoute-t-il. La toxicité n’est pas aiguë, mais ces fumées sont toxiques, comme toute pollution. Le risque existe, mais il y a une dilution dans l’atmosphère. On le contrôle. »

Arrivé sur place vers midi, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, tient à peu près les mêmes propos : « La situation est maîtrisée. Les produits les plus dangereux [notamment le pentasulfure, très toxique] ont été déplacés. Il n’y a pas de dangerosité particulière, même si l’inhalation des fumées présente en soi sa part de dangerosité. Il n’y a pas de risque avéré pour la population. »

Plusieurs traces de pollution avérées

Grâce à un camion spécialisé de la direction générale de la sécurité civile appelé en renfort, une analyse plus fine des substances contenues dans le nuage de pollution est réalisée au fil de la journée. Les résultats « confirment les premières analyses », explique le préfet en début de soirée, notant « une absence d’hydrogène sulfuré, une seule valeur d’oxyde de soufre mesurée et des valeurs basses d’oxyde d’azote ». « Ce sont des substances carbonées classiques que l’on trouve toujours dans les fumées d’incendie », poursuit-il.

L’analyse des retombées de suie, elle, prendra plus de temps. Plusieurs traces de pollution de la Seine sont déjà avérées, malgré la pose de barrières flottantes. Mais l’eau du robinet est décrétée « potable ». « Pas d’afflux » notable aux urgences, indique aussi le CHU de Rouen. D’après le SAMU, seules « dix personnes » souffrant de maux de tête et de gorge ont été prises en charge.

Pas rassurés, certains ont pourtant décidé de quitter prestement la ville. « Ma sœur a accouché il y a trois jours, raconte Tony Tessal, le patron d’une épicerie située rue Cauchoise, en centre-ville. Je lui ai dit de partir avec son bébé à Deauville. » Loïc Fromangé est un jeune père de 40 ans. « Ma fille s’est réveillée en pleurant vers 4 heures du matin, raconte-t-il, et là, j’entends d’impressionnantes explosions. Sur le balcon, je découvre une énorme fumée noire et une lumière orangée de fin du monde. J’ai regardé les informations qui commençaient à sortir sur Internet. En dix minutes, on était dans la voiture, avec femme et enfant, en route vers Paris, chez mon beau-père. Pour avoir travaillé dans des sites Seveso, on ne se sait jamais… J’ai préféré prendre toutes les précautions. »

L’époque est au doute. Mensonges, manipulations… Sur les réseaux sociaux comme dans la rue, les autorités en prennent pour leur grade. « En 1986, le nuage n’était pas toxique et s’était arrêté à la frontière, cette fois il restera sur Rouen ! » Tchernobyl, le nom de la catastrophe nucléaire survenue en Union soviétique, est sur toutes les bouches. En ce jour de décès de Jacques Chirac, les Rouennais se sentent abandonnés. « Vous avez des nouvelles de ce qui nous arrive ?, demande un brin ironique le gérant d’un restaurant du vieux Rouen. Parce que nous, depuis que Chirac est mort, on a zéro info. Il a éteint l’incendie. »

« Le choc », sur une photo de l’usine Lubrizol en flammes : Paris-Normandie est sans doute le seul quotidien à ne pas titrer pleine « une » sur Jacques Chirac, vendredi 27 septembre. Et les stations de radio et de télé normandes à tenir auditeurs et téléspectateurs au courant de « ce qui arrive », à Rouen. Masque de protection sur le nez, Tony, le jeune gérant d’épicerie, a installé une chaise devant les kiwis et les oranges de son étal, de plain-pied sur les pavés luisants. Il lève sa canette : « On va boire une dernière bière, si ça se trouve demain, on est mort… »

Ariane Chemin et Gilles Triolier

• Le Monde. Publié le 27 septembre 2019 à 06h44, mis à jour à 19h19

Ce que l’on sait après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen

De nombreuses inconnues perdurent sur la nature et les effets des substances émises depuis jeudi par l’usine chimique dans la région de Rouen.

Jeudi 26 septembre, un violent incendie s’est déclaré à Rouen, au sein de l’usine chimique de l’entreprise américaine Lubrizol. Le feu s’est déclaré vers 2 h 40, dans un dépôt de produits conditionnés de type additifs pour lubrifiants, selon la direction de l’usine. En tout, l’incendie a mobilisé 240 pompiers de Seine-Maritime et des départements voisins, aidés de 50 véhicules. Plus de huit heures après l’embrasement, l’incendie a été maîtrisé, puis définitivement éteint vendredi matin.

Depuis jeudi, l’incendie a dégagé un lourd et épais panache de fumée, provoquant des retombées de suie sur toute la zone nord-est de la ville et suscitant de nombreuses inquiétudes.

Que fabrique l’usine Lubrizol ?

Créé en 1954, le site de 14 hectares situé sur les bords de la Seine emploie actuellement 400 personnes, selon la préfecture de Seine-Maritime. Elle est la propriété du groupe chimique américain Lubrizol Corporation, qui appartient lui-même à Berkshire Hathaway, la holding de l’homme d’affaires américain Warren Buffett.

L’usine fabrique et commercialise des additifs pour enrichir les huiles, des carburants et des peintures industrielles. Jusqu’en 2009, elle était classée Seveso « seuil bas », jusqu’à ce que des analyses écotoxicologiques conduisent les services de l’Etat à la reclasser dans le « seuil haut ». En 2013, une émission de mercaptan, un gaz nauséabond toxique, venant de l’usine avait été ressentie à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde jusqu’à Paris et en Angleterre.

Combien d’habitants vivent près de l’usine ?

A peine plus de trois kilomètres séparent l’usine Lubrizol du centre-ville historique de Rouen. Le site industriel, situé sur la rive gauche du fleuve, se situe au cœur d’un territoire très peuplé : la métropole Rouen-Normandie compte 490 000 habitants, selon les données 2016 de l’Insee, et regroupe 71 communes. Douze d’entre elles, en plus de Rouen, ont été touchées par des mesures de confinement des maisons de retraite et de fermeture des établissements scolaires, ainsi que des crèches. Elles rassemblent environ 65 000 habitants, en plus des 110 000 de la capitale normande.

Quelle est la toxicité des produits qui se sont dégagés ?

Le préfet a affirmé lors d’un point de situation, vendredi 27 septembre à la mi-journée, que les suies contenaient des « composants essentiellement liés à la combustion d’huile de produits finis, d’additifs chimiques pour huiles et d’hydrocarbures, d’où d’ailleurs ces suies noires, grasses que nous constatons ».

Le préfet a écarté, à plusieurs reprises, tout risque de « toxicité aiguë » dans l’air. Des seuils légaux de toxicité aiguë sont fixés par les autorités ministérielles pour chaque composé chimique.

Le professeur André Picot, ancien directeur de l’unité prévention en risques chimiques au CNRS, explique dans Paris-Normandie que, sans connaître la « nature des produits », il est « extrêmement risqué d’avancer qu’il n’y a pas de toxicité aiguë ou, en tout cas, subaiguë, c’est-à-dire une toxicité non négligeable ». Selon lui, il ne faut, cependant, « pas systématiquement alarmer, tant qu’on ne connaît pas le degré de dangerosité des produits consumés ».

Des produits radioactifs s’y trouvaient-ils ?

Des internautes se sont inquiétés d’un tableau, réalisé par l’inspection des installations classées et datant de 2006, faisant état de la présence de substances « radioactives (utilisation, dépôt, stockage) sources scellées conformes », pour un volume de 6 882 mégabecquerels (MBq).

Le préfet de Seine-Maritime a toutefois assuré, vendredi matin, « qu’il n’y avait pas de produits radioactifs » stockés sur le site. Cette radioactivité s’explique, en fait, « par la présence de huit machines utilisées pour évaluer le niveau et la densité dans des bacs », explique Céline Reuter, responsable de l’unité d’expertise des sources à l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ces appareils de mesure, répandus dans le secteur industriel, fonctionnent grâce à du césium 137, un élément radioactif scellé dans une double enveloppe métallique. « Aucune des sources n’a été touchée par l’incendie. On a fait une levée de doute. Il y a eu confirmation », précise Jean-Yves Lagalle, colonel des pompiers de Seine-Maritime.

Des victimes ont-elles été recensées ?

L’incendie n’a causé aucune victime directe. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont fait part d’irritations ou encore de maux de tête. Vendredi à la mi-journée, Benoît Jardel, médecin du SAMU, a fait savoir que 51 personnes décrites comme « fragiles », « sensibles » ou ayant des pathologies respiratoires ont été examinées dans différents établissements de santé dans la journée de jeudi et dans la nuit suivante. Cinq d’entre elles, toutes des adultes, sont restées dans des services d’hospitalisation de courte durée.

Pourquoi l’indice de qualité de l’air a-t-il cessé d’être diffusé jeudi ?

Jeudi 26 septembre, alors que l’incendie était en cours, de nombreux internautes se sont émus de l’arrêt de la diffusion de l’indice Atmo à Rouen. Cet indicateur journalier décrit la qualité de l’air dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants en se basant sur la mesure de dioxyde de soufre, d’ozone, de particules fines et de dioxyde d’azote. Mais son mode de calcul « ne prend en compte ni les odeurs ni les polluants atypiques émis lors d’accident », précise l’association régionale Atmo Normandie. En outre, l’organisme ne dispose pas de stations de mesure dans la zone vers laquelle s’est dirigé le panache de fumée et a donc décidé de suspendre, jeudi matin, la diffusion de cet indice en considérant qu’il n’était « pas représentatif de la situation » sans cesser pour autant de réaliser des mesures. Il a été remis en ligne vendredi 27 septembre dans la matinée. Atmo Normandie précise avoir mis en place « des mesures complémentaires dont l’analyse complexe ne peut être en temps réel, car faite en laboratoire de chimie ».

Quels risques pour l’agriculture et les milieux naturels ?

Des retombées d’hydrocarbures ont été constatées à Rouen et ses environs, dans des jardins, propriétés agricoles ou encore sur des légumes. Selon la chambre d’agriculture de la Seine-Maritime, plusieurs agriculteurs et laiteries ont déjà tiré la sonnette d’alarme. A titre de précaution, le préfet de la Seine-Maritime a émis des recommandations spécifiques :

• les éleveurs qui possèdent des animaux en plein air doivent « les rentrer et sécuriser leur abreuvement et leur alimentation en les plaçant sous abri ». Il est interdit de nourrir les bêtes avec des « aliments souillés » et il faut « faire pâturer les ruminants sur des pâtures saines ».

• les agriculteurs ne doivent rien récolter « en l’attente de précisions ultérieures » et de ne pas chercher à nettoyer les champs impactés.

• les riverains ne doivent pas consommer les produits de leurs jardins s’ils ne sont pas épluchés ou correctement lavés. « Un plan de surveillance renforcé sera mis en place, tant sur les denrées végétales que d’origine animale, pour garantir la parfaite salubrité des produits destinés à la consommation humaine. »

Des inquiétudes demeurent sur une éventuelle pollution des nappes phréatiques. Le préfet a affirmé, vendredi, qu’il n’y avait « a priori » pas de risques les concernant. Mais l’association environnementale Robin des bois s’est interrogée sur les réseaux de l’usine « saturés » et le « risque de migration des hydrocarbures et autres déchets toxiques dans les nappes phréatiques ». L’association met en garde contre le lavage des voitures ou des maisons encrassées : « Si les gens nettoient ça au Kärcher, on va se retrouver avec des eaux polluées qui vont aboutir ou bien dans la Seine, ou bien dans la station d’épuration. »

Quel a été le précédent incident dans cette usine ?

En janvier 2013, un bac de dialkyldithiophosphate de zinc s’était décomposé, émettant du mercaptan, fortement odorant – c’est lui qui donne au gaz de ville son odeur spécifique – et toxique à très forte dose. Le panache du gaz s’était étendu de la Manche à l’Ile-de-France.

La décomposition de ce produit chimique avait été causée par la température excessive et par un temps de séjour trop long dans le bac. Le traitement « trop tardif » de la décomposition opéré par les employés n’a pas permis de minimiser l’émission de mercaptan et l’a même favorisée. Toutefois, l’enquête publique avait ensuite noté que « les concentrations correspondant aux effets irréversibles n’avaient pas été atteintes dans l’environnement ». L’entreprise avait été condamnée en avril 2014 à une amende de 4 000 euros pour nuisance olfactive, mais le délit de mise en danger de la vie d’autrui avait alors été écarté.

A la suite de l’incident, l’entreprise s’est engagée sur plusieurs années dans des travaux afin de réduire la probabilité de survenue d’événements de type « mercaptan » ou « autres émanations ». Le préfet a assuré jeudi que l’usine était « aux normes telle que nous l’avons vue en 2019 », en rappelant qu’« elle ne l’a pas toujours été » et qu’en 2017, « elle a fait l’objet d’une mise en demeure » en raison de « 17 manquements », puis que « la mise à niveau a été réalisée ».

Les décodeurs

Gary Dagorn , Léa Sanchez , Arthur Carpentier , Assma Maad et Séverine Maublanc

Après l’incendie de Lubrizol à Rouen, la population s’interroge devant des gendarmes équipés de masques à gaz

https://france3-regions.francetvinf...

Aucune consigne n’a été donnée à la population en ce sens. Et pourtant gendarmes et policiers sont équipés de masque à gaz performant dans les rues de Rouen. Alors que la préfecture tente en même temps de rassurer la population, c’est l’incompréhension totale.

Les habitants attendent des informations sur les risques sur la santé et aussi sur les responsabilités de cet incendie, plus grand accident industriel de puis l’explosion de l’usine AZF. Le parquet a décidé d"ouvrir une fenêtre"sur l’enquête samedi 28 septembre.

Un chef d’entreprise arrêté dans la circulation tout près du Bricorama et du pont de la Sud 3, ce vendredi 27 septembre 2019, près de Rouen, a bondi dans sa voiture en apercevant ces gendarmes (ndlr : photo de l’article ) équipés de masque à gaz. "Tout de suite je me suis demandé pourquoi eux sont équipés et pas nous ? pourquoi on nous donne pas l’ordre de s’équiper comme eux."

En fin de journée, ce 27 septembre 2019, plusieurs personnes se sont retrouvées devant la Préfecture de Seine-Maritime pour demander plus de transparence sur l’impact de cette fumée pour leur santé


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message