L’OCDE abaisse ses prévisions de croissance pour 2019 et 2020

mercredi 2 octobre 2019.
 

Les perspectives de croissance sont de plus en plus négatives, pour l’économie mondiale. L’OCDE s’attend à ce que l’économie mondiale enregistre cette année son taux de croissance le plus faible depuis la crise financière de 2008/2009, en raison des incertitudes autour de la guerre commerciale, le Brexit et l’endettement privé. La croissance mondiale devrait passer cette année sous la barre des 3% pour chuter à 2,9%, soit 0,3 point de moins que lors des dernières prévisions de mai, et devrait rester pratiquement stable à 3% en 2020 (-0,4 point par rapport à la projection de mai), a estimé l’institution basée à Paris dans ses prévisions actualisées publiées jeudi.

L’Organisation pour la Coopération et le développement économiques (OCDE), qui revoit ses chiffres quatre fois par an, s’attend désormais à la croissance mondiale "la plus faible depuis la crise financière avec des risques qui continuent de monter". Aux yeux de l’OCDE, les nuages continuent de s’accumuler pour l’ensemble des principales économies mondiales, notamment pour la zone euro et surtout pour les grands pays émergents qui subissent le ralentissement de la Chine avec une chute de leurs exportations de matières premières.

Sur le vieux continent, l’Allemagne, première économie européenne, a subi les révisions à la baisse les plus fortes, avec une croissance attendue à 0,5% cette année (-0,2 point) et à peine mieux l’an prochain à 0,6%, moitié moins que prévu lors des dernières prévisions en mai. Si l’Italie ne devrait pas croître en 2019 et rebondir légèrement l’an prochain à 0,4% (-0,2 point), la France devrait faire mieux que ses deux principaux partenaires de la zone euro avec une croissance de 1,3% en 2019 (sans changement) et 1,2% en 2020 (-0,1 point).

L’économie britannique, en pleine incertitude sur le Brexit, ne devrait croître qu’au rythme de 1% (-0,2 point par rapport à la dernière prévision) cette année et se replier à 0,9% l’an prochain (-0,1). Les Etats-Unis, qui connaissent l’un des cycles de croissance les plus longs de leur histoire, devraient ralentir à 2,4% cette année (-0,4 point par rapport à la dernière prévision) pour ensuite se replier à 2% en 2020 (-0,3).

Quant à la Chine, attendue par l’OCDE à 6,1% cette année (-0,1 point par rapport à la prévision de mai), elle devrait encore reculer et passer sous la barre symbolique des 6% l’an prochain à 5,7%. Dans ce contexte morose, l’institution a surtout taillé dans ses prévisions pour les émergents, en abaissant notamment celle de l’Inde de 1,3 point à 5,9% cette année et de 1,1 point celle pour 2020 à 6,3%.

La situation la plus critique est celle de l’Argentine, en plein tumulte économique et financier, qui devrait connaître cette année une situation aggravée, avec une récession de 2,7% de son PIB, puis un recul de 1,8% l’an prochain.

Dette et risque de krach sont les principaux dangers pour 2019, alerte le gendarme de la Bourse

Alors que Wall Street vient d’inscrire un nouveau record historique et que les marchés d’actions européens évoluent proches de sommets majeurs, le gendarme de la Bourse tire la sonnette d’alarme pour le second semestre 2019 ! Selon l’autorité des marchés (AMF), correction des marchés et endettement élevé sont les deux principales vulnérabilités dans sa cartographie des risques et des marchés. Le gendarme de la Bourse souligne que l’année en cours est marquée par le ralentissement économique, les incertitudes géopolitiques, et l’environnement de taux d’intérêt très bas.

La transformation du secteur financier en Europe, synonyme d’éventuelles pressions sur les coûts et profitabilité des acteurs, constitue un troisième risque. Ce changement d’environnement engendre des vulnérabilités : fragmentation des marchés, difficultés de supervision et concurrence réglementaire... Dans es conditions, les investisseurs seraient bien inspirés d’ouvrir l’oeil...

Récession : 11 facteurs pourraient plonger l’économie dans la crise

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Les aléas politiques incitent à l’attentisme et sont négatifs pour l’investissement, l’emploi et la consommation

“L’économie planétaire est confrontée à de nombreux risques politiques et il sera difficile de résoudre tous ces problèmes rapidement”, juge Stéphane Déo, stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. Il faut dire que si le torchon continue de brûler entre les Etats-Unis et la Chine, c’est aussi le cas avec le Mexique (Trump a fini par conclure un accord avec Mexico mais a averti qu’il vérifierait dans quelques mois si les engagements sur l’immigration ont bien été tenus), l’Inde (il a tweeté que le déficit commercial américain avec le sous-continent était trop important), l’Iran (problème du nucléaire), l’Europe (menaces de droits de douane sur l’automobile, le vin…). Toutes ces incertitudes fait craindre un attentisme marqué des entreprises sur l’investissement, avec des conséquences néfastes pour l’emploi et donc la consommation, explique l’expert.

Gare à une aggravation de la guerre commerciale

Donald Trump continue de souffler le chaud et le froid sur le front de la guerre commerciale avec la Chine. “En cas de conflit ouvert, les Etats-Unis pourraient appliquer des droits de douane sur des importations chinoises. Un choc pour l’économie de l’Empire du milieu, qui pourrait alors laisser filer sa devise, le yuan. La monnaie chinoise pourrait alors connaître une dépréciation marquée, emportant dans son sillage d’autres devises asiatiques, qui, au fil des ans, tendent de plus en plus à évoluer à l’unisson avec elle”, avertit Stéphane Déo, qui souligne qu’un tel phénomène favoriserait de l’inflation importée dans les économies asiatiques concernées (car les prix des biens importés augmenteraient mécaniquement) et inciterait leurs banques centrales à remonter leurs taux d’intérêt directeurs pour enrayer la dépréciation des monnaies (une devise mieux rémunérée étant plus attractive). “Cette remontée des taux casserait la croissance des économies asiatiques. Et pour les pays occidentaux, la dépréciation des devises asiatiques pourrait rimer avec déflation importée (car les prix des biens importés diminueraient mécaniquement, NDLR) et perte de compétitivité - en particulier pour l’Allemagne, moteur et économie la plus ouverte de la zone euro”, souligne Stéphane Déo.

Un choc pétrolier pourrait s’avérer redoutable, à la hausse…

Les annonces des banques centrales et l’évolution défavorable des stocks de pétrole ont fait rebondir les cours de l’or noir, dernièrement. Une hausse qui s’est accélérée suite à un tweet de Donald Trump dénonçant la destruction d’un drone américain par l’Iran, évoquant “une grave erreur” de Téhéran. Alors que les tensions géopolitiques tendent à s’intensifier au Moyen-Orient, “un éventuel choc pétrolier porterait un coup à l’économie mondiale”, juge Stéphane Déo, qui souligne néanmoins que l’offre de pétrole reste pour l’heure abondante, avec notamment une production américaine pléthorique et qui évolue à des niveaux record. “Trump a confirmé avoir envisagé une attaque sur l’Iran puis s’est ravisé, il veut maintenant durcir les sanctions. Pour l’instant la réaction des marchés est très mesurée, mais une escalade pourrait avoir des implications plus importantes. L’Iran représente 7,7% de la production de l’OPEP et 10,9% des capacités. Il sera donc difficile de compenser rapidement un arrêt total de la production. La prime de risque géopolitique pourrait donc monter sur les marchés pétroliers”, met en garde l’expert.

Bourse : "les actions risquent de ne pas rapporter plus de 2% par an pendant 5 ans"

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L’inversion récente de la courbe des taux d’intérêt aux Etats-Unis conforte le risque de récession à moyen terme. Et les actions ne devraient pas faire d’étincelles sur les prochaines années. D’autant que les niveaux de valorisation sont élevés à Wall Street...

Après 10 années très porteuses pour les investisseurs en actions, il est a priori temps de réduire la voilure sur cette classe d’actifs. D’autant que la courbe des taux d’intérêt (c’est-à-dire les taux selon les différentes échéances) s’est récemment inversée outre-Atlantique pour l’échéance à 2 ans (les rendements de référence des bons du Trésor à 10 ans sont passés ce mois-ci sous ceux des titres à 2 ans), la plus regardée par les intervenants. Une première depuis 2007 ! Cette évolution constitue un mauvais présage pour le futur parcours de l’économie mondiale et des marchés d’actions de la planète.

“Une récession aux États-Unis et des marchés d’actions atones. Si l’histoire peut nous guider, alors c’est ce que nous prédit la courbe des taux aux Etats-Unis”, relève à cet égard Luca Paolini, chef stratège chez Pictet Asset Management. “Cette situation survient après qu’une autre partie de la courbe s’est inversée un peu plus tôt cette année. Et cette tendance ne se limite pas non plus aux États-Unis : les courbes britannique et suisse se sont elles aussi inversées, tandis que le Japon n’en est qu’à un cheveu”, souligne l’expert.

Cela signifie que le ciel s’assombrit sur l’économie et les marchés boursiers. “Jusqu’à présent, une inversion (ou un aplatissement) de la courbe des taux a toujours été annonciatrice de récessions et de marchés d’actions baissiers”, met en garde Luca Paolini. “Aux États-Unis, chacune des sept dernières baisses recensées a ainsi été précédée par une inversion de la courbe”, justifie le stratégiste, qui précise qu’en règle générale, une récession américaine survient un an après cette inversion de la courbe des taux entre les obligations à 10 et 2 ans.

Si l’Histoire se répète, la croissance économique de l’oncle Sam devrait fortement ralentir. “D’après notre analyse, la courbe annonce une croissance moyenne du PIB réel de 1% sur les cinq prochaines années. Une moyenne qui masque probablement une période de contraction de l’économie”, avertit Luca Paolini. La courbe des taux n’est qu’une variable parmi d’autres dans le modèle de Pictet Asset Management pour prévoir la performance des actions. Reste que “l’écart négatif entre les bons du Trésor américains à 10 et à 2 ans suggère que la rentabilité des actions pourrait ne pas dépasser 2% par an au cours des cinq prochaines années, en valeur nominale”, juge l’expert. Après prise en compte de l’inflation, la performance réelle (c’est-à-dire après déduction de la hausse des prix à la consommation) des actions sera proche de zéro, selon lui.


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