L’EPR de Flamanville, censé être le fleuron français du nucléaire nouvelle génération, est un fiasco et un gouffre financier.

mardi 10 septembre 2019.
 

« Flamanville est un prototype dont le devis a dérivé. Il couvrira ses coûts variables, mais il est possible qu’il ne dégage pas une rentabilité très forte », indiquait, il y a deux ans, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy. Traduisons-le : l’EPR de Flamanville, censé être le fleuron français du nucléaire nouvelle génération, est un fiasco et un gouffre financier.

Huit soudures de mauvaise qualité au plus près du réacteur ont été décelées en 2018 par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). EDF, irresponsable, comptait les réparer en 2024, après la mise en service de l’EPR. Mais le gendarme du nucléaire a imposé en juin 2019 à EDF de les réparer avant toute mise en service. Le réacteur ne pourra pas démarrer, au mieux, avant la fin de 2022. Commencé en 2007, il devait s’achever en 2012 et coûter 3,5 milliards d’euros. Avec ce nouveau problème, cumulé aux précédentes défaillances, le chantier va passer le cap des 10 ans de retard et son coût celui des 11 milliards d’euros.

En parallèle, la France essaye vainement d’exporter son « savoir-faire », mais les retards s’accumulent aussi à l’étranger. L’EPR d’Olkiluoto (Finlande) aura au moins dix ans de retard sur le calendrier initial. Pour Hinkley Point (Angleterre) EDF a annoncé un surcoût d’1,7 milliard d’euros avec un « risque » de retard de plusieurs mois.

Non seulement le nucléaire est un gouffre et un fiasco mais rappelons que l’uranium, importé de l’étranger, brise le mythe de toute indépendance énergétique. De plus, les risques induits par les bouleversements climatiques sont la preuve que cette énergie appartient au passé. Plus les températures augmenteront, plus elles paralyseront la production nucléaire. Ainsi, EDF a dû fermer 2 réacteurs durant la canicule de juillet 2019. Et tandis que l’eau monte par endroits, et s’assèche ailleurs, de quoi menacer davantage encore les installations, le gouvernement s’entête à sauver le soldat nucléaire.

En novembre 2018, Emmanuel Macron a demandé à EDF « de travailler à l’élaboration d’un programme de nouveau nucléaire ». « En même temps », il prépare discrètement la nationalisation de la filière nucléaire et la privatisation des énergies renouvelables. Toujours la même stratégie de socialisation des pertes et de privatisation des profits. Cette basse manœuvre atteste d’une énergie archaïque et coûteuse. Pour l’intérêt général, et face à l’urgence écologique, c’est la planification publique de 100% énergies renouvelables qu’il faut viser.

Manon Dreven


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