Les scientologues dans les cités

mercredi 10 mai 2006.
 

L’Eglise de scientologie entreprend de recruter de nouveaux adeptes dans les cités de banlieue. Au début du mois dernier, les adeptes de ce “mouvement” répertorié par le rapport de l’Assemblée nationale sur les sectes dangereuses étaient présents au quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. Distributions de tracts, organisation d’une conférence, l’Eglise de Ron Hubbard jette son dévolu sur les populations les plus faibles, rien de très nouveau.

Rappelons que l’Église de scientologie est une puissance financière considérable, Ron Hubbard (le gourou de la scientologie mort en 1986) est aussi célèbre que Moon pour avoir bâti un empire sur la crédulité. L’affaire est multinationale, avec son réseau d’entreprises (WISE) servant les intérêts scientologues.

L’Eglise de scientologie a été plusieurs fois condamnée pour avoir exploité en temps ou financièrement d’anciens membres. Comme tous les mouvements sectaires dangereux, la diffamation (propagande noire selon les termes de Ron Hubbard) est érigée en principe de défense. Au nombre de ses états de service, on recense des cas de harcèlement sur des journalistes ou des chercheurs étudiant la scientologie.

C’est toujours en oeuvrant, en apparence, pour un mieux-être social que les scientologues abordent leurs proies. Le thème de l’ ”éthique” prédispose souvent les recrutements sectaires.

Cette fois, l’action identifiée est le combat contre les drogues douces et le cannabis en particulier, dont la consommation est une réalité chez les jeunes des cités, comme chez les jeunes d’autres milieux ou d’autres classes sociales.

Dans le cadre de cette action précise, la scientologie se présente sous l’apparence d’une généreuse association de prévention dénommée “Non à la drogue”.

L’approche est toujours la même, celle de la séduction. Elle vise à proposer une alternative aux difficultés de la vie quotidienne... Après coup, on rit de l’analyse de la crise des banlieues que font ces manipulateurs. Sur leur site, on lit que “les cités meurent à petit feu” de maladies qui ne sont pas le néolibéralisme et son cortège de chômeurs, la précarisation des travailleurs ou l’isolement social et économique, mais “la drogue”, la seule responsable des voitures qui brûlent et de l’oisiveté des 15-30 ans !

Il semble qu’ils aient désormais en ligne de mire les cités des Mureaux, une ville du même département qui présente des caractéristiques sociales identiques à Mantes-la-Jolie. Sur le terrain, toutes les actions visant à les chasser des cités sont à l’étude.

par Lucette Jeanpierre (Respublica 422)


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message