Affaire Legay : à Nice, le procureur a été témoin de la charge contre la septuagénaire et l’a caché

lundi 22 juillet 2019.
 

Le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a assisté à la charge lancée contre la septuagénaire… depuis le centre de supervision urbain qui centralise les écrans des caméras de surveillance de toute la ville.

Voilà de la matière supplémentaire pour le juge d’instruction lyonnais qui récupère cette semaine l’enquête sur les violences subies à Nice par Geneviève Legay, lors d’une charge de la police contre un rassemblement interdit de « gilets jaunes » : selon Mediapart, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a assisté à la charge lancée contre la septuagénaire… depuis le centre de supervision urbain (CSU) qui centralise les écrans des caméras de surveillance de toute la ville. Mais il n’a pas jugé nécessaire, souligne le pure-player, de communiquer sur cette présence ni de confier l’enquête à un autre procureur.

Ce 23 mars à Nice, le procureur Jean-Michel Prêtre est rentré dans la salle de commandement du CSU vers 9 heures et n’en est sorti qu’à 16 heures. Il avait donc sous les yeux et en direct, les images de la caméra 512, braquée sur l’entrée de la place Garibaldi où une cinquantaine de manifestants « gilets jaunes » bravaient l’interdiction de manifester établie par la mairie et la préfecture, à la veille de la visite du président chinois Xi Jinping.

Il n’a pas jugé bon de se signaler

Il a donc assisté à la charge blessant la septuagénaire. Avant, deux jours plus tard, d’écarter publiquement la responsabilité des policiers. Puis de confier l’enquête… à la compagne de l’un d’eux. De quoi discréditer de bout en bout l’enquête préliminaire menée par le parquet de Nice sur les violences policières !

Le dépaysement de l’enquête auprès du parquet de Lyon réjouit donc Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac France : "« Cette décision confirme ce que nous disons depuis le début de cette affaire : le procureur de Nice a multiplié les mensonges et les obstacles à la manifestation de la vérité, ainsi que les conflits d’intérêts. »"

Selon le témoignage d’un policier recueilli par l’AFP, corroboré par une note émanant de la direction de la gendarmerie révélée par Mediapart, les gendarmes ont refusé de charger, contrairement aux policiers : « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) », indique la note.

Lire aussi : Affaire Legay : le procureur qui a nié la charge policière en avait été témoin sur Médiapart


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