Gilets jaunes : un CRS en retraite se dit « horrifié » par le « massacre » (VIDEO)

dimanche 3 février 2019.
 

Faisant allusion à la mobilisation Gilets jaunes, le fonctionnaire de police en retraite estime que le gouvernement peine à « maintenir en état de choc cette situation » et compare l’organisation du maintien de l’ordre déployée depuis le mois de novembre 2018 aux situations qu’il a connues du temps de son activité professionnelle : « Jamais nous n’avons eu des blessés comme ceci », déplore-t-il en référence aux personnes blessées par des membres des forces de l’ordre dans le cadre de leurs fonctions. Et de préciser : « Je suis horrifié. » Lire aussi Manifestation des Gilets jaunes à Nantes le 15 décembre 2018 (image d’illustration). Annonces du gouvernement : des policiers déplorent une stratégie « purement sécuritaire »

A un moment donné, vous allez craquer

L’ancien CRS charge également le gouvernement actuel et estime que ses anciens collègues vont « craquer » : « Le gouvernement a sa police et sa gendarmerie et il les maintient en état de veille... Vous allez bientôt craquer, c’est pas possible, parce que vous avez de la famille comme moi, vous avez des enfants [...] et à un moment donné, vous allez craquer. Alors je vous demande d’être un peu lucides, je vous demande d’être républicains, tout simplement. »

Joint par RT France, un policier d’intervention, qui a pour sa part été sollicité sur plusieurs manifestations des Gilets jaunes au cours de l’hiver, a quant à lui estimé que les CRS n’étaient pas responsables des blessures survenues dans le cadre de missions de maintien de l’ordre : « Je peux me tromper, mais la majorité des "bavures" sont faites par des services non-spécialisés dans le maintien de l’ordre. » Quand on lui demande comment expliquer les blessures, le policier évoque « la peur » que peuvent ressentir ces fonctionnaires peu habitués à un tel contexte et précise : « En plus, souvent, c’est open-bar ! » Le policier interrogé par RT France sous-entend ainsi que les instructions données par la hiérarchie n’incitent pas spécialement les policiers à la mesure.

Ce dernier explique également que les importants besoins d’effectifs sur le terrain pour encadrer ces manifestations mènent à utiliser des unités qui ne sont pas habituées au maintien de l’ordre : « Quand ils n’ont pas assez de CRS et de gendarmes mobiles, ils prennent les CSI et les CI [compagnies d’intervention] et quand ils veulent des unités mobiles et à moitié discrètes, ils prennent les BAC [Brigades anti-criminalité]... Mais les BAC ne sont pas formées au maintien de l’ordre. » Il temporise cependant et précise : « Certains collègues commettent des erreurs, mais parfois c’est compliqué d’attendre les ordres avant de riposter, surtout quand tu prends la grêle et que tu es en mauvaise posture. »


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