Acte 9 Les Gilets jaunes investissent le Viaduc de Millau

dimanche 13 janvier 2019.
 

C’est vers le viaduc de Millau que se tournaient les regards en cette IXe journée de mobilisation des Gilets jaunes en Aveyron. Après des réunions de concertation en fin de semaine, la coordination Aveyronnaise, renforcée par des Lozériens et d’autres militants, s’était fixée comme objectif de prendre position sur l’édifice de l’A75. Peu avant 11 heures, ils ont bloqué la bretelle d’accès et ont pris la direction du viaduc, à pied. La circulation étant coupée, via le portail de l’autoroute, ils purent arriver à proximité du péage. Et ce malgré le fait de jouer à cache-cache avec les gendarmes dans un premier temps. Ils furent cependant bloqués par un cordon de CRS dans une atmosphère tendue. À 11 h 40 « Bison futé » indiquait que l’A75 était bloqué au PR215.Après négociation sur fond de tension palpable montant d’un cran, les services de la Préfecture demandèrent aux gendarmes de les laisser marcher sur le viaduc, encadrés par les militaires afin d’empêcher toute éventuelle dégradation. Certains en profitant même pour pique-niquer sur l’incroyable site.

« On est là de façon pacifique », exprimaient deux Ruthénoises. « Je ne suis pas pour forcer le passage. Il y a toujours quelques agitateurs, mais je ne les suis pas », opinait Chrystelle, une millavoise. Ivan et Sylvie, Lozériens, sont venus se joindre au mouvement. « Tout le monde est en train de prendre conscience qu’on peut vivre autrement, il y a un éveil », analysait Ivan, retraité qui n’a jamais fait grève durant sa vie professionnelle. En tout début d’après-midi, les 250 manifestants qui bloquaient depuis ce matin le viaduc de Millau retournaient à leur camp de base, au rond-point Saint-Germain. Mais pour les présents, la détermination ne faiblit pas. D’autant plus que leurs revendications, à commencer par l’organisation de Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), restent plus que jamais d’actualité. « Ils veulent imposer leurs questions dans le grand débat, on n’a pas droit à la parole », abondait un manifestant ruthénois. « Le mal est profond, rien n’est proposé pour que ça change », concluait cet autre.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message