Traque des chômeurs, arrestation d’Eric Drouet, l’offensive antisociale nourrit la fascisation macroniste !

vendredi 11 janvier 2019.
 

Le texte ci-dessous émane du Pôle de renaissance communiste en France. Il argumente en quoi la guerre sociale menée par les macronistes peut être caractérisée comme une fascisation. Nous sommes en désaccord sur ce point mais le glissement "capitaliste autoritaire" du régime est tel que nous le mettons en ligne comme information.

A quoi sert le fascisme ? A préserver les intérêts du grand capital lorsqu’ils sont menacés par les mouvements des masses populaires, à briser la résistance populaire. Comme les communistes authentiques sont les meilleurs défenseurs des intérêts du travail contre ceux antagoniques du capital, le fascisme est par nature anti-communiste.

Ce bref rappel pour expliquer la fascisation (il s’agit d’un processus créant les conditions du fascisme) du pouvoir macroniste : face au mouvement populaire et égalitaire qui a ébranlé l’aristocratie du fric et ses “fondés de pouvoir”, ceux-ci décident d’utiliser à la fois l’enfumage mais aussi la matraque.

L’enfumage consiste à déployer une campagne de propagande massive autour du “grand débat national” voire à organiser un référendum à questions multiples dont les questions et les réponses quelles qu’elles soient ne remettent pas en cause la politique du pouvoir et donnent une illusion, un masque démocratique à la régression sociale et à l’aliénation de la souveraineté du peuple. Ce qui ne signifie pas que nous soyons contre le RIC, dont le principe figure dans le programme du PRCF depuis 2011, mais que nous n’avons aucune illusion sur ce qu’il signifierait en dehors d’une politique de rupture progressiste avec l’UE et avec le pouvoir de plus en plus brutal du grand capital en France.

Régression sociale et aliénation de la souveraineté du peuple qui sont la raison d’être de l’ Union Européenne et des pseudos élections européennes qui visent là encore à donner une légitimité démocratique à une entreprise européiste qui est la négation de la démocratie conçue comme le pouvoir du peuple ( Définition de peuple dans le Larousse : Le plus grand nombre, la masse des gens, par opposition à ceux qui s’en distinguent par leur niveau social, culturel ou par opposition aux classes possédantes, à la bourgeoisie : Un homme issu du peuple).

Macron la répression : violences policières & justice de classe

Mais il y a aussi la matraque. Toujours plus violente, toujours plus présente. Matraque policière et sociale. Violence policière et sociale.

La nouvelle “gestion” des manifs (“gestion” = répression) consiste à “nasser” les manifestants, à les encercler, à les empêcher en fait d’exercer leur droit constitutionnel. Technique de maintien de l’ « ordre » capitaliste qui implique tension et provocations : les manifestants bouclés pendant des heures par la police, agressés, harcelés par celle-ci, finissent par réagir et alors BFM, France2, Patrick Cohen et Jean-Michel Apathie (pour chacun des salaires mensuels autour de 30.000 euros) les chiens de garde au service des possédants, Macron, Castaner et leur bande, dénoncent la violence des manifestants, à l’instar hélas des dirigeants confédéraux de tous bords qui ont ensemble dénoncé la violence des gilets jaunes dans un communiqué scandaleux (qui ne disait pas un mot de la violence du pouvoir) !

Mais il ne faudrait pas oublier la violence sociale : en pleines fêtes de Noël, le pouvoir macroniste aggrave la chasse aux chômeurs considérés comme des fainéants et des profiteurs. Des sanctions plus sévères pour les chômeurs, parmi elles, les demandeurs d’emploi ne pourront plus refuser une offre d’emploi car elle engendre une baisse par rapport à leur précédent salaire. Ils risqueront en tout cas de lourdes sanctions. Or une telle mesure, en forçant les gens à accepter n’importe quel déclassement social, accroîtra la pression sur le marché du travail et fera baisser les salaires de tous, ce qui est le but recherché par –delà la poudre aux yeux des « mesures sociales » Macron concédées fin décembre sous la pression de l’insurrection populaire en marche.

Macron la fascisation

Le gouvernement thatchérien de Macron est donc engagé dans un processus de fascisation pour imposer une politique violente de régression sociale au service du grand capital.

Il sanctionne les chômeurs ou embastille le Gilet Jaune Eric Drouet sans aucune raison sérieuse mais il couvre de milliards les grands capitalistes qui jettent des millions de femmes et d’hommes à la rue, dans la précarité et la misère.

Avec une base de masse de 18% de l’électorat et donc sans consentement du peuple, Macron se radicalise et choisit la violence contre les mouvements sociaux, cheminots et Gilets jaunes, avec l’espoir d’embarquer derrière lui un grand bloc de droite emmené par Juppé.

Comme le chancelier Heinrich Brüning prépara Hitler, comme Matteo Renzi prépara Salvini, comme Temer prépara Bolsonaro, Macron prépare le pire pour notre pays et le PRCF a bien fait d’appeler à l’abstention le 6 mai 2017, contrairement à MM.. Laurent, Martinez, Hamon (plus quelques égarés) qui l’ont soutenu, donc légitime, sous prétexte de faire barrage à Le Pen (que tous les sondages annonçaient archi-battue !).

Nous pouvons encore l’arrêter si nous comprenons bien, contrairement aux ours savants de la social-démocratie (PS, Hamon, PCF, Autain, Glucksman….), que Macron n’est pas un barrage au fascisme mais ce qui permet au fascisme de creuser son lit. Si on comprend que l’ UE n’est pas la garantie de la démocratie mais la pourriture sur laquelle pousse le venin fasciste.

Macron/ Le Pen ne sont pas des adversaires : ce sont les deux mâchoires de l’étau qui détruisent nos conquêtes sociales, notre patrie, nos vies et l’avenir de nos enfants, tout en préparant la guerre euro-atlantique contre les pays émergents qui menacent la domination des maîtres de l’OTAN.

par Georges Gastaud et Antoine Manessis – 3 janvier 2018


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