Gilets jaunes de Commercy (appel, blocages, chant...)

jeudi 3 janvier 2019.
 

- 1) Première réunion pour préparer le 17 novembre
- 2) Blocage de Commercy le 17 novembre 2018 (vidéo)
- 3) APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY
- 4) APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY en vidéo
- 5) Chant des partisans version gilets jaunes de Commercy
- 6) En soutien à l’appel de Commercy : L’heure de la commune des communes a sonné !

5) Chant des partisans version gilets jaunes de Commercy

4) APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY en vidéo

https://www.youtube.com/watch?time_...

3) APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY À DES ASSEMBLÉES POPULAIRES PARTOUT

REFUSONS LA RÉCUPÉRATION ! VIVE LA DÉMOCRATIE DIRECTE ! PAS BESOIN DE "REPRÉSENTANTS" RÉGIONAUX !

VIVE LE POUVOIR AU PEUPLE, PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE !

2) Blocage de Commercy le 17 novembre 2018 (vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=mGn...

1) Première réunion pour préparer le 17 novembre

3 organisateur-trices ont pris la parole, surgis de nulle part, ni d’un parti, ni d’un syndicat.

D’emblée, une des 3 personnes annonce que ce n’est pas limité aux seules hausses des taxes sur l’essence. Que le mouvement est plus large, que c’est contre la pauvreté organisée, les petites retraites , les suppressions de postes dans la fonction publique etc. Il dénonce les cadeaux fiscaux et sociaux faits aux grosses boites, l’évasion fiscale, l’hypocrisie des politiques au service des riches etc etc etc.

Pas le moindre FN en vue, ou en tout cas, s’il y en avait , ils ont fermé leur gueule.

Le sommet est atteint lorsque il déroule le catalogue des revendications : hausse des salaires, partage du travail, arrêt des cadeaux aux grosses entreprises, j’en oublie et des meilleures. Et mieux encore : au chapitre des solutions il déroule la reprise en main de nos vies, gueule qu’on vote toujours pour choisir des gens qui pensent et décident à notre place et propose comme solution (entre autres) : le MUNICIPALISME LIBERTAIRE.

A ce moment là, mes yeux tombent de mes orbites, je crois que je suis en train de rêver. Mais ce n’est pas fini.Un autre intervenant dit qu’on n’est ni un parti ni un syndicat et qu’on va donc toutes et tous ensemble voter à main levée. Sous les hourras les blocages sont votés un par un :

les stations service

les banques

les supermarchés

tous les axes routiers.

On vote ensuite à l’unanimité pour bloquer

tout le samedi

continuer le dimanche

et jusqu’à ce que Macron baisse son string.

Rendez vous est donné samedi matin 8 h mais beaucoup trouvent que c’est pas assez tôt et réclament 6 h, finalement on transige pour 7h.

Des gens de Saint Mihiel annoncent qu’ils feront une opération escargot de ST Mihiel à Commercy et qu’ils nous rejoindront sur les barrages.

Les points de barrages sont annoncés et les rôles seront distribués samedi matin des gens proposent d’apporter de la bouffe, d’autres de mettre leurs WC à dispo c’est l’effervescence...

6) En soutien à l’appel de Commercy : L’heure de la commune des communes a sonné !

La spontanéité du mouvement des gilets jaunes et son hétérogénéité peuvent faire craindre des dérives sans que personne ne sache lesquelles. Est-ce une raison pour que ceux qui en appellent au peuple à tout bout de champ, militants de gauche, libertaires, syndicalistes se tiennent sur le trottoir quand ce peuple prend ses affaires en main ? Qui, en 1789, disait que les révoltes des paysans aboutiraient à la République ?

Partis socialistes et syndicats ouvriers, apparus pour résister au capitalisme du 19e et du 20e siècle, industriel et bourgeois, pétrifiés par trop de fréquentations institutionnelles, ne sont plus en mesure de répondre à la puissance du néo-libéralisme du 21e siècle, numérique et financier. Sur la défensive, accumulant les échecs, sans imagination, ils tuent leur promesse de vie meilleure. Cet espoir, encore confus, de justice, de liberté, d’égalité et de solidarité n’est-il pas porté aujourd’hui par ceux qui ne veulent pas du nouveau monde de Macron.

Les Sans-culottes de 2018 ne supportent plus la morgue d’un pouvoir vantant la réussite individuelle pour justifier l’inégalité, méprisant ceux qui ne s’en sortent pas tous seuls, protégeant les riches et pressurant les autres. Voilà un président de la République qui se croit majesté qui, pour alimenter sa folle politique d’ajustements structurels aux besoins de la banque et aux impératifs marchands de l’Union européenne, recourt à l’impôt comme au bon vieux temps de la gabelle. Mais devant des rassemblements de citoyens pacifiques demandant – seulement – un changement de politique, le pouvoir arrogant prend peur, s’enferme dans ses châteaux-forts. Pour toute réponse, il cherche la division, les gentils contre les casseurs ; tient un discours complotiste, plus que les black blocks, l’ultra-droite fera l’affaire pour justifier l’envoi des hallebardiers chargés de ramener l’ordre jupitérien. S’étonne-t-il que les gilets jaunes rhabillent le Roi Soleil en Louis XVI et demandent sa démission, pas encore sa tête ? Ouf ! L’ordre est rétabli, la marchandisation et la pollution ont repris les Champs-Élysées. Demain y défileront les militaires pour célébrer l’Austerlitz macronien ! Les petits marquis du Parlement, encore dégou-linants de trouille, jubilent. Les bureaucrates se rendorment. Vaincus, les gilets jaunes devront-ils rentrer dans le rang, se taire et continuer de gérer comme ils peuvent les fins de mois ? Leur mouvement est-il condamné à s’éteindre par lassi-tude et sous la force du droit ? Non, s’ils décident de s’organiser. De s’organiser autrement. De renouer avec la démocratie directe et le fédéralisme des communes autonomes.

D’opinions différentes, d’origines sociales diverses, de statuts professionnels parfois opposés, ils se sont retrouvés pour défendre leur dignité. La précarité des uns fait écho à l’épuisement des autres. Ils ont compris que, malgré leurs diffé-rences, ils pouvaient s’entendre, étaient capables d’agir collectivement et de mettre le pouvoir aux abois. Ils ont compris que, laissant de côté ce qui les séparent, ils s’accordaient sur leurs intérêts communs, que leurs soucis quotidiens étaient les mêmes, leur cause aussi. Il faut maintenant pérenniser cette impromptue rencontre des inquiétudes venues des campagnes hallucinées et des villes tentaculaires. Trouver l’équilibration des contraires. Constituer des comités locaux qui s’organisent selon les principes de la démocratie directe : assemblée générale souveraine, mandat impératif et révocable à tout moment, rotation des responsabilités. Ces communes autonomes, conseils municipaux parallèles, porteront la revendication populaire, égalitaire, sociale et écologique. Si elle n’est pas satisfaite, ils tenteront de la mettre en œuvre sans se préoccuper de la représentation légale, quitte à s’affronter au maire et au préfet, à renvoyer le député dans son bocal. Jour après jour, se pensera, pacifiquement, la société émancipée, la société libérée de la domi-nation, de toutes les dominations. Autant que nécessaire, les communes libres se fédèreront pour partager leur expérience, leur réflexion, prendre en main la gestion des biens communs (écoles, transports, santé, environnement…). Ainsi, l’État, progressivement, sera marginalisé, ses pouvoirs rognés au point de le rendre inutile, jusqu’au jour où il suffira de pousser une dernière fois la pyramide de l’ordre autoritaire pour qu’elle s’écroule. Ce sera long et difficile, mais possible.

J’entends les récriminations. Discours utopistes rétorquent les intellectuels organiques de la droite, rodomontades gauchistes enchaîneront leurs compères de la gauche. Au diable la folie municipaliste, disent les Versaillais. Gare au désordre crient ceux qui pensent, souvent à tort, avoir tout à perdre du changement. Ce n’est pas réalisable, penseront les plus bienveillants, qui aimeraient mais n’y croient pas. Tous ceux-là n’arrivent pas encore à se détacher du cadre de pensée étatique. Attendre, toujours attendre, jusqu’à la fin des temps que les élus, les chefs, les sachants trouvent la solution de ce qu’ils ne cherchent surtout pas : l’émancipation du peuple. Les programmes des politiciens ne sont plus acceptables, les discours de Macron, Castaner et compagnie sur une grande concertation dans les catacombes encore moins, les citoyens doivent prendre leurs affaires en main. Ils sont les seuls à pouvoir imaginer et bâtir la commune des communes sans césar, ni tribun. Qu’ils suivent l’appel de Commercy ! Qu’ils le fassent nom de Dieu !

Pierre Bance


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