Motion de censure contre Édouard Philippe rejetée

vendredi 14 décembre 2018.
 

Le mouvement des « gilets jaunes » aura eu le mérite de permettre à la gauche de s’unir contre le gouvernement. Au moins en apparence. La motion de censure déposée en début de semaine a été défendue jeudi après-midi par les trois groupes communistes, Insoumis et socialiste face au premier ministre, Édouard Philippe. Dans le texte de cette motion, les trois orateurs, André Chassaigne (PCF), Olivier Faure (PS) et Jean-Luc Mélenchon (LFI), avec les 59 autres signataires, partagent « la première revendication » des « gilets jaunes », à savoir « le refus de la politique sociale et fiscale injuste ». Cette motion a été signée par 70 députés sur les 577. Elle a donc été rejetée.

Seul à pouvoir établir un lien entre des socialistes et des Insoumis n’ayant que peu en commun, André Chassaigne est vigoureusement monté au créneau sur les « concessions » du chef de l’État, jugées « trompeuses, insuffisantes et trop tardives ». S’il a condamné les violences observées ces dernières semaines « avec la plus grande fermeté », il a dénoncé celle « des puissants, moins visible, autour des tapis verts de leurs conseils d’administration ». Regrettant l’absence de réponse institutionnelle à la crise, il a jugé que la Ve République est « un régime à bout de souffle » qui « mérite d’être mise à la retraite d’office pour son 60e anniversaire ».

Dans sa réponse, le premier ministre, Édouard Philippe, a appuyé sur les « divergences parfois profondes » qui existent au sein de la gauche, avant de se lancer dans la défense de l’action de son gouvernement et dans une explication des mesures annoncées lundi par Emmanuel Macron. Des mesures censées calmer l’ardeur des « gilets jaunes ».

Dans son intervention, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, a fortement insisté sur le fait que le groupe socialiste, après l’attentat de Strasbourg, a demandé un report de quelques jours de cette motion afin de préserver un temps d’unité nationale avant de débattre d’un éventuel changement de gouvernement… Président de l’Assemblée et à ce titre responsable du calendrier parlementaire, Richard Ferrand s’y est opposé avec des arguments jugés de mauvaise foi par les socialistes. En séance, Faure a pointé « le choix cynique d’utiliser le drame pour mieux cacher la crise ». De quoi susciter une belle passe d’arme, quelques minutes avant que Jean-Luc Mélenchon ne propose une minute de silence en hommage aux victimes. Les tensions se sont ensuite poursuivies en dehors de l’hémicycle puisqu’Olivier Faure a interrompu un direct entre la chaîne LCP et le président du groupe LaRem Gilles Legendre, soucieux de rétablir ce qui lui semblait être la vérité des faits.


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