Mantes : Les lycéens en lutte réprimés comme des terroristes ?

mardi 11 décembre 2018.
 

1) Violence contre des lycéen·ne·s : La France insoumise demande une commission d’enquête

Communiqué de presse du groupe parlementaire La France insoumise.

Le mouvement lycéen subit depuis plusieurs jours une répression violente qui a causé à plusieurs jeunes de graves blessures. Cette répression a atteint un point critique hier avec l’arrestation de plusieurs centaines de personnes.

En particulier, les interpellations qui ont eu lieu à Mantes-la-Jolie ont suscité l’indignation. Les images diffusées sur les réseaux sociaux ne laissent aucun doute sur le caractère, a minima, vexatoire et humiliant des méthodes utilisées par les forces de l’ordre dans cette circonstance. En outre, en moins d’une semaine, 3 lycéen·ne·s ont été gravement blessé·e·s au visage par des tirs de flashball, alors que la doctrine d’emploi proscrit les tirs à la tête.

C’est pourquoi le groupe de la France insoumise a déposé un texte pour que soit créée une commission d’enquête qui devra faire la lumière sur ces événements inacceptables.

Les député·e·s de la France insoumise refusent absolument que la violence se généralise dans notre pays. Les premières conditions à satisfaire pour éviter l’embrasement sont la modération des ordres donnés par l’autorité politique et l’exemplarité des fonctionnaires dans l’exécution de ces ordres. D’évidence, ces conditions n’ont pas été remplies depuis le déclenchement du mouvement lycéen. L’actu sur les réseaux sociaux :

Article de Libération

Source de l’article : https://www.liberation.fr/checknews...

Parmi les vidéos, nous avons choisis de présenter celle accessible en cliquant sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Hier, plusieurs dizaines de jeunes ont été interpellés par les policiers dans les Yvelines. Ils auraient effectivement passé plusieurs heures à genoux ou assis, encadrés de policiers.

Question posée par Clément le 07/12/2018

Bonjour,

Jeudi 6 décembre, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), plusieurs dizaines de jeunes sont interpellés en marge de heurts avec les forces de l’ordre, qui durent depuis plusieurs jours. L’arrestation est captée par plusieurs médias et les images qui circulent en ligne ont largement choqué. On y voit ces jeunes à genoux, mains sur la tête, et entourés de policiers en tenue antiémeutes : casques, bâtons, boucliers…

De là votre question : « La vidéo de l’arrestation des lycéens à Mantes-la-Jolie les montre à genoux les mains sur la tête, ou attachées dans le dos, certains pour plusieurs heures. Peut-on considérer que cela relève de "postures contorsionnées imposées pendant de longues heures", qui correspondraient selon Amnesty International à l’une des définitions de la torture ? »

Sans se prononcer sur la question de savoir s’il s’agit de « postures contorsionnées », il est avéré que les interpellés ont passé plusieurs heures dehors, à terre (assis ou à genoux), et entourés de membres des forces de l’ordre.

Immobilisés pendant quatre heures

C’est en tout cas ce que racontent deux journalistes présents sur place hier et contactés par CheckNews. Raphaël Maillochon de BFM Paris : « Nous sommes arrivés sur Mantes vers 14h. La première chose que les gens m’ont dite à mon arrivée c’est "Allez voir là-bas il y a plein de jeunes à genoux". » Il décrit un va-et-vient de camions de police pour emmener les interpellés. « Il y avait des garçons, des filles, tous avaient l’air jeunes, certains pleuraient, beaucoup étaient menottés ou avaient des serflex quand ils se faisaient embarquer. »

Selon notre confrère, les derniers interpellés à être emmenés le sont bien après 16h. Or, hier soir, le ministère de l’intérieur affirmait que la scène de l’interpellation s’était déroulée peu après midi, ce que confirment d’autres témoins présents sur les lieux. Pendant environ quatre heures, donc, les jeunes sont restés assis, encadrés par les policiers. « Les jeunes ne parlaient pas, ne bougeaient pas, raconte Raphaël Maillochon. Certains policiers lâchaient des "regarde devant toi !", ça donnait une impression très militaire. » « Voilà une classe qui se tient sage », lâche d’ailleurs un homme dans une des vidéos les plus partagées de l’événement.

Aboubakry N’diaye, journaliste du site local Mantes-Actu, qui était aussi sur place, raconte une version similaire à CheckNews. L’arrestation a eu lieu un peu après midi, selon lui. Toutefois, « les derniers départs de fourgons ont eu lieu avant 16h. » Soit tout de même, plus de trois heures d’immobilisation pour les jeunes interpellés.

Contactée par CheckNews, la préfecture détaille le contexte de cette scène, vendredi soir : « L’ensemble de l’opération à Mantes-la-Jolie ce jeudi matin a mobilisé 70 policiers de la BST [Brigade spécialisée de terrain], la CSI [Compagnie de sécurisation et d’intervention] et de la BAC [Brigade anticriminalité] des Yvelines. Même s’ils n’étaient pas 70 à surveiller ces personnes interpellées. » Soulignant que les forces de l’ordre étaient en sous-nombre, les services de l’Etat dans le département évoquent une pratique courante en cas d’infériorité numérique : « Faire s’asseoir ou mettre à genoux les interpellés pour les retarder s’ils tentent de prendre la fuite. » La préfecture assure que « 150 personnes n’ont pas passé 4 heures par terre ». Sans pour autant donner l’heure à laquelle l’opération s’est terminée. Notre interlocuteur évoque des transferts vers les commissariats du département effectués « correctement et dignement », mais qui ont « pris du temps » à cause du nombre d’interpellés.

Hier soir, le ministère de l’intérieur donnait le nombre de 122 interpellés au cours de la scène que l’on voit dans ces vidéos. Ajoutant que « l’interpellation d’un nombre aussi important d’individus a nécessité de prendre des mesures de sécurité complémentaires. »

Fabien Leboucq


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