Faire gagner la gauche aux législatives les 10 et 17 juin prochain ( Démocratie et Socialisme !)

vendredi 8 juin 2007.
 

Oui, c’est une défaite nette et triste qu’a connue toute la gauche le 6 mai 2007. Elle est pire que celle de 2002 car elle porte davantage sur le fond politique. Elle aboutit à ce que pour la première fois depuis 21 ans, il n’y ait pas d’alternance. Les "sortants" sont reconduits en dépit de leur politique anti-sociale agressive, et ils se sont même permis impunément d’annoncer mille fois pire pour le quinquennat à venir.

C’est une défaite qui ne fait pas "sourire", qui ne donne surtout pas "envie de continuer" comme cela, c’est une défaite qu’il faut traiter gravement car des millions de pauvres gens et de salariés vont en payer le prix fort dans leurs vies quotidiennes.

L’expliquer par une prétendue "droitisation de la société", c’est trop commode pour justifier la victoire de Sarkozy, l’alliance avec le prétendu "centre" ou excuser les erreurs de la campagne. Au contraire, c’est une défaite politique d’autant plus rageante que depuis 5 ans, le mouvement social, les scrutins intermédiaires, tout le démontrait, la majorité de la France roulait à gauche.

C’était une élection normalement imperdable.

Il y avait eu un grand mouvement pour défendre les retraites en 2003 qui avait nourri un raz-de-marée à gauche le 28 mars 2004 - avec, déjà un sursaut de 7 % de participation électorale. Le PS avait obtenu 31 % des voix aux Européennes du 13 juin 2004 en défendant une Europe des 35 h et un Smic européen. Le "non" du 29 mai 2005 était d’abord un "non de gauche" antilibéral (dont 59 % d’électeurs socialistes) et le puissant mouvement victorieux, anti-CPE, avec des millions de manifestants en 2006 dans toute la France, montrait la disponibilité des salariés et de la jeunesse à repousser - avec l’appui de 87 % de l’opinion - la vague néo-libérale que Sarkozy voulait incarner. Tous les ingrédients d’une victoire étaient réunis si on avait su les faire fructifier.

Pour cela, il aurait fallu appeler à abroger les mesures de la droite et mettre le combat pour une République sociale au cœur du Pacte présidentiel. Il aurait fallu défendre bec et ongle, les 35 h, la retraite à 60 ans, le Smic à 1500 euros nets, la protection face aux licenciements abusifs, un code du travail plus protecteur, des services publics étendus et renforcés, une révolution fiscale redistribuant les énormes richesses accumulées en France. Ce n’est pas ce qui a été fait.

La candidate n’a même pas affronté Sarkozy sur le terrain de l’emploi : ayants droits contre assistés, réduction du temps de travail contre allongement du temps de travail, impôts justes contre impôts injustes, redistribution des richesses contre concentration des capitaux financiers, droits et sécurité sociale contre pillages et crimes de la mondialisation libérale, Europe sociale contre Europe libérale.

La candidate disposait au départ, de 54 % dans les sondages, c’était même son principal argument lors de sa désignation : elle a fini à 47 %. Deux millions de voix nets de différence sur un électorat archi mobilisé. La candidate n’a pas perdu du fait du Parti socialiste : elle a mené sa campagne, seule, comme elle l’entendait, avec pleins pouvoirs et elle n’a même pas cherché à rassembler la gauche. Elle a proposé des ministres UDF pas PCF. Elle a laissé "filer" des millions d’électeurs vers un "centre" jusque-là inexistant, et elle a dû se contorsionner pour essayer de les récupérer au deuxième tour.

Si elle a obtenu 17 millions de voix, in fine, la majorité a voté pour elle, pour "battre la droite" en dépit du contenu de sa campagne. Par rejet de Sarkozy pas par adhésion à la campagne de la candidate.

Ça, c’est le bilan. D&S a tout fait pour éviter une telle défaite. Ce n’est ni notre faute, ni la faute du peuple de gauche (il voulait TELLEMENT gagner), la faute principale c’est l’orientation de la campagne de la candidate issue du PS.

Mais nos lecteurs sont lucides et conscients : ils savent que d’abord il faut résister à Sarkozy qui va essayer de transformer sa victoire politique en une totale défaite sociale du salariat. Il n’y a pas eu droitisation de la société avant Sarkozy mais il va tout faire pour la rendre réelle dorénavant. Il veut "karchériser" rapidement les droits sociaux. pour éviter le pire, il ne faut pas laisser faire main-mise sur tous les pouvoirs à l’Assemblée nationale.

Votez à gauche dés le 10 juin, votez pour le candidat de gauche le mieux capable de battre la droite UMP-UDF, le 17 juin.

samedi 2 juin 2007


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