Paul Gobillot, directeur d’un collège privé, licencié pour dénonciation de viol

dimanche 2 septembre 2018.
 

Le directeur du collège Saint-Joseph a finalement été licencié par la direction diocésaine de l’Enseignement catholique du Gard.

La mobilisation des enseignants et des parents n’aura pas servi : le directeur du collège Saint-Joseph a été licencié pour faute, par la direction diocésaine de l’enseignement catholique.

Suite à une tragique affaire de viol entre collégiens, survenue lors d’un voyage scolaire, le climat dans le petit collège privé de Saint-Ambroix s’est détérioré. Il est reproché au directeur de ne pas avoir prévenu sa hiérarchie en premier, mais d’être d’abord allé, avec la famille, à la gendarmerie pour déposer plainte.

La mise à l’écart du directeur a suscité une énorme émotion dans la commune, occasionnant des manifestations et des pétitions.

La direction diocésaine a annoncé, dans un communiqué de presse, que sa décision était motivée par "des dysfonctionnements graves" et des " manquements majeurs dans l’exercice de ses responsabilités et notamment dans ses obligations, devoirs et missions".

Paul Gobillot, qui a l’intention de contester en justice ce licenciement qu’il juge abusif, note aussi que sa politique en faveur des élèves différents est en train d’être détricotée : "La classe des décrocheurs que j’ai mis dix ans à construire et pour laquelle je venais d’obtenir un poste d’enseignant est transférée au Lycée Pasteur de La Grand-Combe. C’est dommage pour tous les acteurs de Saint-Ambroix et d’Alès, des associations, de la politique de la Ville, des élus, qui étaient engagés auprès de ces enfants. On a cherché toutes sortes de choses pour m’écarter."

Directeur licencié pour avoir dénoncé un viol : son avocat fustige le diocèse

https://francais.rt.com/france/5192...

Le directeur d’une école catholique du Gard a été licencié après avoir dénoncé le viol d’un élève à la gendarmerie sans avoir prévenu sa hiérarchie. Son avocat clame à RT France : « Le diocèse voulait la tête de Paul Gobillot, qui est très aimé. »

Mais pourquoi donc le directeur très apprécié de l’école catholique Saint-Joseph dans le village de Saint-Ambroix (Gard) s’est-il fait congédier ? Officiellement, parce qu’il a accompagné à la gendarmerie les parents d’un élève victime d’un viol commis lors d’un voyage scolaire avant d’en informer sa hiérarchie. Paul Gobillot a été licencié pour « faute grave » le 21 juin par la direction diocésaine de l’enseignement et a reçu une lettre de griefs de dix pages.

Le directeur diocésain a voulu la tête de Paul Gobillot

A mieux examiner l’affaire, le chef d’établissement en poste depuis 1980, a peut-être été écarté pour son ouverture, ses méthodes, la création d’une classe pour aider les décrocheurs scolaires… et parce qu’il tendait la main à tous. « Le directeur diocésain a voulu la tête de Paul Gobillot, qui est très aimé. Peut-être le rejette-on à cause de cela », estime son avocat Philip Lumley Woodyear, qui s’est confié à RT France.

L’affaire, incompréhensible pour beaucoup, a ému les habitants du village, mais aussi au delà. Tout commence le 30 mars, lorsque le directeur apprend par hasard qu’un jeune élève a été victime quelques jours plus tôt d’un viol avec violences commis par d’autres élèves de 4e lors d’un voyage scolaire à Malte. Sous le choc, Paul Gobillot se précipite au poste avec les parents et la victime pour les assister dans leur déposition, où il est entendu en qualité de témoin. Cette initiative n’aurait pas été du goût du directeur du diocèse.

Ce sont les vieux réflexes nauséabonds des diocèses de vouloir être informés, est-ce pour étouffer l’affaire ?

« Le diocèse lui a d’abord reproché de ne pas avoir informé sa hiérarchie de faits de viols qu’il venait de découvrir. Or la presse s’en est mêlée, et ensuite la justification a changé : le diocèse l’a accusé de ne pas avoir prévenu le parquet », remarque l’avocat. « Ce sont les vieux réflexes nauséabonds des diocèses de vouloir être informés, et on peut se demander pourquoi… est-ce pour étouffer l’affaire ou la maîtriser ? », questionne-t-il.

Lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage

Pourtant, légalement, le directeur n’était pas dans son tort, selon l’avocat : « Il a fait ce qu’il fallait faire, il a privilégié l’humain. Il a accompagné immédiatement les parents, il a été longuement entendu sur les faits qu’il venait de découvrir. Ensuite les choses ont suivi leur cours. La directrice coordinatrice a informé le département des directeurs académiques des services de l’Education nationale, le rectorat, donc tout a été mis en place. Tout le monde a fait son travail, mais le diocèse a fait dévier les fautes… lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage », déplore l’avocat. D’autre part, les officiers de police judiciaire doivent prévenir le parquet du crime, comme le stipule l’article 19. Un directeur modèle, attentif aux élèves en difficulté sociale

Alors que reproche-t-on à Paul Gobillot, un responsable plébiscité par tous les parents d’élèves ? Il serait responsable de « dysfonctionnements répétés et préjudiciables à l’établissement et à plusieurs acteurs de la communauté éducative », selon le directeur diocésain de l’enseignement catholique du Gard, Jérôme Martine, qui s’est exprimé dans un communiqué.

Paul Gobillot est un gêneur, avec ses méthodes pédagogiques et son ouverture

Des arguments qui n’ont pas convaincu l’avocat : « Les reproches qui y figurent ne tiennent pas la route. Par exemple on évoque des travaux d’huisserie de 2015 qui ne seraient pas en bois exotique mais en pin, alors qu’il n’est pas gestionnaire : on lui reproche tout et n’importe quoi. » Pour l’homme de loi, le problème est ailleurs.


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