Rentrée du PS à la Rochelle : « C’est terrible, on n’a plus personne »

dimanche 26 août 2018.
 

Réunis en formation à La Rochelle, les élus socialistes tentent, tant bien que mal, de se constituer en force d’opposition à Macron.

Gros titre ce jeudi à la Une de Sud-Ouest : « La Rochelle attend déjà ses people ». Il y a quelques années, cela aurait pu concerner les Universités d’été du PS, quand une foule compacte de militants et de caméras s’agglutinait autour des « stars » : les Jospin, Rocard, Strauss-Kahn, Aubry et autre Hollande. Mais « ça, c’était avant, maintenant c’est terrible, on n’a plus personne », se lamente l’ancien député François Lamy. Les vrais people attendus à La Rochelle n’arriveront que dans quinze jours pour… le festival de la fiction télé.

Désormais le PS n’organise plus à l’Encan, près du port, que deux jours de formation pour ses élus. Sans tambours, ni trompettes et sans caméras (ou presque) qui ont filé vers Marseille où se produit un Mélenchon dont on préfère ici éviter de prononcer le nom.

« Nous, on est là »

Environ quatre cents élus ont quand même répondu présents et se sont répartis dans les « ateliers thématiques » ou pour suivre des tables rondes sur « la perception qu’ont les Français des collectivités territoriales » ou « l’attractivité des territoires ». Hollande, Aubry ou encore Cambadélis ont préféré ne pas venir.

« Nous, on est là, ça veut dire qu’on y croit encore », fanfaronne un élu. « La tonalité des discours est très antigouvernementale », s’étonnerait presque l’ancien député marseillais Patrick Mennucci.

De retour sur la scène politique après quatre mois d’absence pour traiter un cancer, François Rebsamen, le président de la FNESR (Fédération nationale des élus socialistes et républicains), ne mâche pas ses mots : « On avait promis aux élus concertation avec l’Etat, relations apaisées et reconnaissance. Un an plus tard, c’est l’inquiétude, voire un sentiment d’abandon. Et on jette les élus en pâture parce qu’ils seraient dépensiers. Le gouvernement ferait bien de balayer devant sa porte. »

Raser les murs

L’ancien ministre du Travail de François Hollande fustige, comme beaucoup des socialistes à La Rochelle, la « ligne néolibérale » d’Emmanuel Macron, porteuse « d’inégalités et d’accroissement de la pauvreté ». Valérie Rabault, la présidente du groupe « Nouvelle gauche » à l’Assemblée (un nom qu’elle entend changer pour revenir au classique « groupe socialiste »), aiguise ses flèches : « C’est la première rentrée où on a un début de bilan de Macron et nous sommes prêts à lui opposer non seulement un contre-budget mais une autre ligne politique ».

En attendant, les élus PS rasent un peu les murs. Assis à une terrasse devant un verre de rosé, un retraité ricane : « Avant, les socialos passaient avec leurs badges autour du cou, maintenant on ne les voit plus, ils ont pris une telle raclée ! »


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