Nicolas Maduro visé dans un attentat au drône explosif

jeudi 9 août 2018.
 

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a été la cible d’un attentat commis avec un drone chargé d’explosif, dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 août. Il y a, et non « aurait » (comme l’écrit Le Monde), sept blessés, hospitalisés, mais les auteurs de l’attentat voulaient provoquer un carnage, et l’utiliser politiquement.

Le président de la république du Venezuela participait à une parade militaire et prononçait un discours à cette occasion. Pour visionner la vidéo prise par les télévisions lors de l’attentat, cliquer sur l’adresse portée en source (haut de page, couleur rouge).

1) Nicolas Maduro, rescapé d’un attentat

"Aujourd’hui, on a essayé de m’assassiner", a déclaré Nicolas Maduro à la télévision, avant d’accuser le président colombien Juan Manuel Santos d’être impliqué dans "l’attentat" contre lui. Plus tard dans la nuit, un groupe rebelle a revendiqué l’attaque.

Le chef d’Etat prononçait un discours en plein air durant lequel il évoquait des questions économiques lors d’une cérémonie militaire à Caracas, retransmise par la télévision d’Etat. Le son a brutalement été coupé, avant que des hauts gradés et son épouse Cilia Flores ne lèvent les yeux au ciel depuis l’estrade. Nicolas Maduro s’est alors interrompu et a lui aussi regardé en direction du ciel.

Les images télévisées ont ensuite montré plusieurs dizaines de militaires qui rompaient les rangs et couraient sur l’avenue Bolivar, où se déroulait la cérémonie. La retransmission a ensuite été arrêtée. Des gardes du corps ont protégé le président Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles, comme le montrent des photos diffusées sur les réseaux sociaux.

"Il s’agit d’un attentat contre la personne du président Nicolas Maduro", avait rapidement commenté le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. Ce dernier avait ajouté que sept soldats de la Garde nationale bolivarienne ont été blessés et hospitalisés. Le membre du gouvernement avait également précisé que le président et les hauts responsables du gouvernement étaient indemnes.

Une charge explosivea détoné à proximité de l’estrade présidentielle et d’autres charges ont explosé en plusieurs endroits de la parade militaire. Plusieurs images montrent une façade d’immeuble noircie, près de l’endroit où le président vénézuélien avait pris la parole.

Nicolas Maduro a réagi dans une allocution d’une demi-heure. Il a affirmé que les "financiers" de l’attaque commise à Caracas vivent en Floride et il a dit espérer la collaboration de l’administration Trump dans cette affaire. Le dirigeant a également estimé que l’attaque portait le sceau de "l’extrême droite" – expression par laquelle il désigne l’opposition vénézuélienne – et que "tout indique", selon lui, qu’il s’agit d’un complot dont la Colombie serait à l’origine. Cette accusation est "sans fondement", a aussitôt réagi une source gouvernementale de Bogota.

Un groupe rebelle composé de civils et de militaires a ensuite revendiqué l’ attentat, selon un communiqué lu samedi soir sur YouTube par Patricia Poleo, une journaliste proche de l’opposition et basée aux Etats-Unis. "Il est contraire à l’honneur militaire de maintenir au gouvernement ceux qui ont oublié la Constitution et ont fait de la fonction publique une manière obscène de s’enrichir", dénonce le texte signé par le "Mouvement national des soldats en chemise".

2) D’après Le Monde, Maduro "aurait" été victime d’un attentat

Dégoûtant ! Et ils se réclament de la liberté d’information... au conditionnel. Voir « Le Monde » du 04/08/2018. Les agences de presse, elles, ne connaissent pas l’indicatif. La victime devient le bourreau.

Le président MADURO « aurait été victime » d’un attentat, d’une « tentative d’assassinat », ce samedi 04 août 2018, vers 17h. C’est Maduro qui le dit. Lui, un président si diabolisé. Alors, c’est douteux, et l’on donne du conditionnel : « aurait », « aurait », « aurait »... On n’en est pas sûr, malgré les images... IL Y A UN DOUTE... au moment même où les vidéos tournent en boucle.

Le pervers président Maduro « aurait » organisé un auto-attentat... pour tuer Maduro, et assurer ainsi sa réélection. En France, cela donnerait : un conseiller du président Macron « aurait » outrepassé ses prérogatives... alors qu’on le voit tabasser des manifestants. Vite, la loi sur les fausses nouvelles... Macron avait promis une « république exemplaire »... La voilà. Le président « aurait », « aurait couvert » ce monsieur Benalla...

Avec nos médias chiens de garde du système, la guerre idéologique permanente, le monde tourne à l’envers. Ce qui est sûr ne l’est pas si « l’occident », l’impérialisme, n’y trouvent pas leur compte. Par contre, ce qui est sûr devient « fausse nouvelle » ou hypothèse s’il en va des intérêts des peuples. La liberté d’informer n’est en fait que celle du marché pour mieux enchaîner, désinformer, conditionner, endormir les citoyens. Désormais, l’opposition vénézuélienne ultra a dépassé toutes les limites.

L’attentat, lors d’une cérémonie militaire, réalisé à l’aide de deux drones chargés d’explosifs C4, est revendiqué par un groupe « mouvement national des soldats en tee-shirt ». Tous soldats ! La foule, civils et militaires, était rassemblée pour célébrer l’anniversaire de la création de la Garde nationale. Il y a, et non « aurait », sept blessés, hospitalisés, mais les auteurs de l’attentat voulaient provoquer un carnage, et l’utiliser politiquement. Nous avons souvent écrit que l’objectif de Washington était de renverser par tous les moyens le processus révolutionnaire, oui, révolutionnaire, en cours au Venezuela. On nous a accusé d’excès, d’aveuglement... Que nous opposera-t-on aujourd’hui ?

Les démocrates, quels que soient leur positionnement politique sur la situation au Venezuela, doivent exiger que toute la lumière soit faite sur cet attentat, que les responsables en soient châtiés, que les institutions internationales jouent vraiment leur rôle, et que ce soient les Vénézuéliens qui déterminent, en paix, leur avenir. Nous sommes, bien entendu, plus que jamais solidaires.

Jean ORTIZ, universitaire, Pau (France)


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