Les arguments–barrages contre La France Insoumise

mardi 17 janvier 2023.
 

La France Insoumise est un mouvement politique ayant une vision globale de la société. Son action se déploie sur cinq lignes de front : front économique ; front social ; front politique ; front écologique ; front culturel (dont l’éducation).

Son action humaniste s’appuie sur un programme de gouvernement élaboré collectivement composé de 357 propositions recouvrant les cinq champs précédents.

Son action prend en compte une analyse des rapports de force tant au niveau national qu’international.

Pour faire avancer ses idées dans la population, LFI déploie deux types d’argumentaires : un argumentaire défensif critique par rapport à la politique gouvernementale présente et passée et un argumentaire offensif s’appuyant sur son programme « L’Avenir en commun ». Ces argumentaires offensifs proposent des alternatives à la politique économique, sociale, écologique, et culturelle actuelle.

Cette diffusion des idées de LFI se réalise dans un contexte de guerre idéologique de forte intensité où les grands médias jouent un rôle essentiel.

Ces grands médias au service des intérêts de la caste dominante tentent de neutraliser par différents moyens l’action idéologique de LF I : la dépolitisation et la diversion ; la neutralisation du mouvement par le dénigrement, la division tout azimut ; le formatage idéologique par la propagande ultralibérale. Les médias n’étouffent pas toute critique mais mettent tout en œuvre pour faire croire que toute alternative au système dominant actuel est impossible.

Pour ce faire, L’appareil idéologique médiatique inocule dans les cerveaux un certain nombre d’arguments-barrages pour neutraliser les argumentaires de toute pensée alternative.

Par exemple : un militant de LF I explique les avantages de certaines propositions de l’Avenir en commun. La réaction de son interlocuteur serra la suivante : « Je suis d’accord avec vos propositions mais, malheureusement c’est irréalisable dans le cadre de la société actuelle » ou encore : « vos propositions sont intéressantes mais elles risquent de provoquer de la part des décideurs économiques des réactions violentes plongeant notre économie dans le désordre.

Pour les agents de l’action idéologique de la classe dominante, la stratégie n’est donc pas tant de s’opposer point par point aux arguments de l’Avenir en commun, mais d’empêcher cet argumentaire de pouvoir être entendu et compris.

Il appartient à tout militant de LFI d’être capable de neutraliser efficacement ces arguments-barrages.

En outre, il est nécessaire de comprendre les ressorts idéologiques et émotionnels de ces arguments–barrages. ( peur du changement, peur de perdre).

Mais, de notre point de vue, il serait du rôle de l’école de formation de La France Insoumise d’élaborer et de transmettre une fiche argumentaire pour contrecarrer chacun de ces arguments-barrages. Il serait aussi possible de mettre en scène dans des vidéos un dialogue entre un militant de LFI et un citoyen utilisant ces arguments-barrages.

Voici donc la liste des arguments-barrages :

1) Pourquoi voulez-vous que j’accorde ma confiance à votre programme ou à votre candidat alors que les candidats, qu’ils soient de droite ou de gauche, une fois élus, ne respectent pas leurs promesses et que leur élection n’a rien changé sur le niveau de chômage et des salaires ? Les élus pensent plus à leur intérêt personnel et à l’intérêt de leur parti qu’à l’intérêt général. En fait, ils ne pensent qu’à eux.

2) La société est devenue trop compliquée pour que des gens comme moi s’occupent de politique. C’est une affaire d’experts. Et puis, même des experts qui sont sortis de l’ENA ou de Sciences-po n’arrivent pas à faire face aux problèmes.

3) S’occuper de politique ne sert à rien. Ce sont les super riches qui dirigent tout.

4) Oui, c’est vrai beaucoup de choses vont mal en France : vous avez raison, il y aurait beaucoup de choses à faire. Mais c’est bien pire ailleurs. La France est la 6ème puissance économique du monde et ne se porte pas si mal. Et on a la chance de vivre en paix.

5) Votre programme social est irréalisable dans le cadre des traités européens et la puissance de l’Allemagne est trop grande pour pouvoir la faire plier à vos conditions. Et même si vous voulez sortir des traités vous rencontrerez des difficultés économiques insurmontables. 6) Avec la mondialisation, toutes les économies sont imbriquées. Vous ne pouvez décider unilatéralement de réformes économiques dans un cadre de contraintes imposées par les multinationales dont certaines sont plus puissantes que des états.

7) La mise en œuvre de certaines des mesures de votre programme vont provoquer une fuite des capitaux et peut-être même provoquer un véritable sabotage économique du grand patronat français soutenu par le capitalisme international.

8) La dette publique de la France est trop importante pour pouvoir financer un programme social à la hauteur de vos souhaits.

9) Vous voulez mettre la main sur un certain nombre de grosses sociétés industrielles et financières et faire encore plus payer les riches. Mais ce genre de mesures a déjà eu lieu en URSS, en Chine. On a vu les résultats catastrophiques de ce type de politique tant sur le plan économique que sur celui de la liberté individuelle

10) Pour financer votre programme, vous allez augmenter démesurément la fiscalité alors que le montant des prélèvements obligatoires en France est déjà très élevé Vous risquez ainsi de plomber l’économie.

11) En donnant trop d’importance au secteur public et en diminuant trop les inégalités, vous risquez de tuer l’initiative individuelle, l’innovation et le désir d’améliorer son niveau social

12) Vous voulez instaurer une planification écologique, un encadrement des prix du logement, une limitation de la hiérarchie salariale : c’est la porte ouverte à la bureaucratie et à une économie administrée.

13) Vous opposez toujours le capital et le travail, le salariat au patronat. Mais ce sont les chefs d’entreprise, avec leurs capitaux qui créent des entreprises et donc de l’emploi. Ce sont les patrons qui octroient un salaire à leurs collaborateurs qui permet à ces derniers de pouvoir vivre et notamment de pouvoir acheter les produits de la haute technologie.

En les accablant de charges sociales et d’impôts, vous créez ainsi du chômage et une stagnation des salaires car, à cause de ces charges, les patrons investissent moins et paie nt moins bien leur salariés. Ainsi, les intérêts des patrons et des salariés convergent.

14) Votre programme ne prend pas suffisamment en compte le problème majeur de l’immigration en France. Votre programme d’accueil peut avoir un coût exorbitant et favoriser une concurrence déloyale entre les travailleurs français et les travailleurs immigrés. En outre, une telle politique ne peut que favoriser que les partis d’extrême droite par réaction. Et puis on arrive déjà pas suffisamment à s’occuper des pauvres de notre pays, ce n’est pas pour s’occuper de ceux des autres.

15) En voulant appliquer votre programme, vous allez provoquer l’opposition d’un bon nombre de cadres de la haute fonction publique, des administrations des banques et de la sphère journalistique. Vous allez être alors contraints de prendre un virage autoritaire et de limiter la liberté d’expression pour éviter les pénuries de cadres dirigeants et engager une guerre idéologique contre les journalistes trop critiques.

16) Votre programme a beaucoup d’aspects intéressants Mais il est globalement trop radical et vous semblez vouloir imposer votre programme à tout le monde en refusant toute unité de la gauche. Vous n’arrivez même pas à convaincre le PCF et le nouveau parti de Benoît Hamon. Vous semblez être trop sectaires.

17) Le FN devenu Rassemblement National à approximativement le même programme social que vous mais il fait preuve de beaucoup plus de réalisme en matière d’immigration et de lutte contre la délinquance. Cela explique qu’il vous devance sur le plan électoral. Et cela reste vrai au niveau européen.

Fin de la liste des arguments-barrages qui ne prétend pas être exhaustive.

Remarquons que l’une des premières choses à faire est de démonter les affirmations fausses (par exemple, l’extrême droite aurait un programme social quasi identique à celui de LF I ) et de définir les termes que l’on utilise. (Par exemple : unité de la gauche ? De quelle gauche parle–t– on ?).

Jacques généreux dans ses ouvrages « , on peut ! » et « La déconne », par exemple, a déjà répondu à tous ces arguments barrage.

Hervé Debonrivage


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