Le 13 mai au matin, aux abords du kibboutz (ferme) de Nahal Oz, deux membres du groupe « Juifs israéliens pour le droit au retour des réfugiés palestiniens » – un groupe qui compte une vingtaine de membres – se sont approchés (côté israélien) de la clôture de sécurité qui étrangle la bande de Gaza sous blocus depuis douze ans. Ils brandissaient une banderole en arabe sur laquelle était inscrit : « Les juifs pour le droit au retour », espérant pouvoir être vus des manifestants palestiniens de l’autre côté de la barrière de barbelés.

Les deux militants, Avi-ram Tzoreff, originaire de Yehuram, et Yossefa Mekyton, de Beer-Sheva, sont connus pour participer à de nombreuses initiatives communes de militants juifs et arabes.

L’objectif du nouveau groupe dont ils sont parties prenantes est de promouvoir la revendication du droit au retour des réfugiés palestiniens parmi la population juive de l’État d’Israël. « Le droit au retour des réfugiés est un droit de l’homme élémentaire pour quiconque a dû fuir, ou a été expulsé, de son domicile en raison de la guerre », a expliqué Moran Barir, un autre membre de ce regroupement.

Yossefa Mekyton voit le retour des réfugiés palestiniens comme une opportunité pour un bouleversement culturel : « Le régime actuel (de l’État d’Israël – ndlr) nous discrimine, nous les juifs venus de pays arabes et musulmans. Le retour des réfugiés palestiniens permettra des connexions, et la création d’une culture judéoarabe qui ne se développe aujourd’hui qu’en marge de la société. »

Selon ces militants, il était important que les manifestants de Gaza, participants à la grande marche du retour, sachent que des juifs israéliens soutiennent le droit au retour. Ils aspirent également à populariser cette perspective parmi le public israélien, comme un élément du combat pour arrêter le bain de sang et pour aller vers une coexistence pacifique entre tous les habitants du pays.

Leur communiqué a été diffusé le 13 mai, en arabe, en hébreu et en anglais.

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