Assemblée nationale, 17 juin, Thierry Puech et Yves Censi

mardi 22 mai 2007.
 

L’ouverture de la campagne législative sur la circonscription de Rodez voit la droite aveyronnaise offrir un bien triste spectacle à la population. Le député sortant Yves Censi, fils du Maire de Rodez, et Thierry Puech, fils du Président du Conseil Général, tentent de revenir à un système d’un autre âge, où l’on héritait des terres et du pouvoir. Ils perpétuent un affrontement historique entre les deux familles Puech et Censi, affrontement qui a déjà tant coûté à notre département. Si les observateurs braquent leurs objectifs de manière particulière sur cette élection, c’est qu’elle pose la question de savoir si les Aveyronnais vont mettre fin à cette décadence de leur représentation politique. Vont-ils (enfin) dire que cela suffit ?

Les Aveyronnais méritent un vrai débat politique pour discuter des solutions à trouver face aux enjeux actuels. Quel avenir pour l’emploi dans les secteurs industriel et agricole ? Quelle place pour les services publics dans un département dont 56% de la population vit en milieu rural ? Où trouver de la croissance économique ? L’Etat va-t-il laisser aux Aveyronnais la charge de réaliser les infrastructures nécessaires au développement ? Comment un département comme le nôtre va-t-il assumer le vieillissement de sa population ? Quelles sont les pistes pour attirer des formations universitaires et des jeunes diplômés pour dynamiser l’avenir ? Quelle place chaque collectivité doit-elle occuper pour servir efficacement les administrés ?

Les socialistes proposent depuis des mois de mettre ces questions au coeur du débat aveyronnais. De rendre à la démocratie toute sa place. En vain, car les candidats de l’UMP refusent ce débat.

La vérité est que les Aveyronnais n’ont même plus le choix entre la droite et la gauche. Ils ont le choix entre un système de privilèges personnels, transmis de père en fils, et un système démocratique fait d’hommes et des femmes qui défendent leurs convictions pour relever l’Aveyron. C’est en cela que cette élection est vitale, car l’Aveyron ne pourra pas se passer plus longtemps d’un vrai débat d’idées pour trouver des solutions nouvelles aux enjeux d’aujourd’hui. Et pour que ces questions soient posées, il faut au préalable écarter de la sphère politique, le 17 juin prochain, ceux qui veulent taire le débat, pour perpétuer leurs privilèges de père en fils. Ce serait un 17 juin salutaire pour la démocratie aveyronnaise.

Rappelons-nous que le 17 juin n’est pas une date comme les autres dans notre Histoire. Le 17 juin 1789, les députés du peuple français décidèrent de mettre fin aux Etats généraux (qui rassemblaient un tiers Etat sous-représenté, la noblesse et le clergé) et de se constituer en “assemblée nationale“. Ils avaient décidé, alors, de dire que l’écrasante majorité de la population ne pouvait pas être soumise à la sur-représentation d’une caste. Ils avaient fait le choix de s’affranchir de la mainmise de quelques-uns et de créer l’Assemblée comme outil de débat national.

Le 17 juin 2007, les Aveyronnais auront l’occasion de rendre à cette date son poids symbolique.

S. B.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message