22 mars 2018 : Journée d’action, de grève et de manifestations Cheminots et salariés de la fonction publique

mardi 3 avril 2018.
 

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1) 22 mars Les raisons de la colère (Guillaume Etiévant)

Un appel unitaire très large à la grève et aux manifestations le 22 mars a été lancé pour défendre les services publics et la fonction publique. Jusqu’à présent, les mobilisations d’ampleur ont été difficiles à enclencher. Lors de la mandature précédente, il avait fallu attendre la quatrième loi du quinquennat s’attaquant au Code du travail, pour que la population se mobilise enfin derrière ses syndicats et initie, avec Nuit Debout, des formes innovantes de contestation. Tout est donc possible, en espérant que le peuple arrive enfin à bloquer les réformes en cours.

Aujourd’hui les raisons ne manquent pas pour se mobiliser largement. Les médias, fidèles à leur habitude de diviser la population, se sont concentrés volontairement sur la réforme du statut des cheminots, mais c’est l’arbre qui cache une forêt de régressions. Emmanuel Macron compte poursuivre l’agenda de privatisation de notre économie, déjà bien entamé par ses prédécesseurs. Il souhaite transformer la SNCF en société anonyme, pour progressivement désengager l’État du système ferroviaire et transférer ses compétences aux régions, qui seront dans l’incapacité de le financer. Et ainsi entraîner les désastres sociaux observés ces dernières années chez Orange, à La Poste, etc. Aéroport de Paris est également dans le collimateur du gouvernement : les derniers détails de la privatisation sont en train d’être finalisés.

Plus globalement, le gouvernement vise une réduction des dépenses publiques de 54,7 % du PIB aujourd’hui à 51,1 % en 2022, pour appliquer le plan annoncé pendant la campagne présidentielle, qui visait 60 milliards d’économies durant le quinquennat. La grande lessiveuse a déjà commencé avec le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique, alors que l’Insee a démontré qu’il n’avait pas d’impact sur le niveau d’absentéisme. Elle va se poursuivre tout au long du quinquennat avec le programme « Action Publique 2022 », qui, derrière une prétendue volonté de simplification et d’adaptation à la « révolution » numérique, masque mal son réel objectif : transférer des pans entiers de notre économie vers les intérêts privés. Cela passera par des plans de départs volontaires dans la fonction publique, la liquidation d’une partie de ses instances représentatives du personnel, un recours favorisé aux emplois contractuels, le développement de la rémunération au mérite, etc. L’utilité sociale de la fonction publique devrait pourtant, en République, primer sur son coût. C’est sans doute le principal enjeu de la mobilisation du 22 mars.

Guillaume Etiévant

2) SNCF. Les cheminots s’engagent dans une grève longue en pointillés pour gagner de "vraies négociations"

Avec une grève en pointillés, deux jours sur cinq pendant trois mois d’avril à juin, les syndicats de la SNCF ont choisi une "mobilisation innovante" pour faire pression sur le gouvernement et obtenir l’ouverture de "vraies négociations" sur son projet de réforme.

"La grève n’est pas une fin en soi" mais une arme syndicale pour amener l’exécutif à négocier et atteindre un "résultat", ont souligné vendredi la CGT-Cheminots (1er syndicat de la SNCF) et l’Unsa-Ferroviaire (2e). Mais "évidemment, si le gouvernement persiste dans cette ligne-là, on sera obligés de rentrer en grève pour obtenir de réelles négociations. La balle est du côté du gouvernement", a déclaré Cyrille Reneaud, secrétaire fédéral de la CGT-Cheminots, après une rencontre avec la ministre des Transports Élisabeth Borne qui a aussi reçu les trois autres syndicats représentatifs de la SNCF. Selon le calendrier présenté jeudi, la grève débutera les 3 et 4 avril, suivis de trois jours normaux, avant de nouveau la grève les 8 et 9 avril, puis les 13 et 14, les 18 et 19, et ainsi de suite. Derniers jours programmés : les 27 et 28 juin. Les cheminots pourront atténuer l’impact sur leur salaire, en étant en grève "par roulement", selon la CFDT.

S’il approuve la date du 3 avril et les revendications de l’intersyndicale, SUD-Rail (3e) souhaite néanmoins que les cheminots décident eux-mêmes dès le lendemain en assemblée générale s’ils transforment le mouvement en grève reconductible tous les jours. "C’est toujours les cheminots qui décident. Ils s’inscriront dans la grève ou pas", a relevé M. Reneaud, qualifiant d’"unitaire" la démarche de l’intersyndicale. "L’unité syndicale reste intacte", a renchéri Roger Dillenseger, secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire. Pour Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots (4e), la grève intermittente "minimisera un peu l’impact sur les usagers".

Ce calendrier est "une réplique forte et adaptée au calendrier extrêmement contraint sur trois mois du gouvernement", estime M. Mariani. Il permettra "des allers-retours avec le gouvernement et auprès des cheminots". Mais dans l’immédiat, "clairement, on n’a pas d’assurances d’arriver au stade de la négociation". "Comme d’habitude", la réunion de vendredi n’a été qu’"un rendez-vous sans documents, sans détails", a déploré Eric Meyer (SUD-Rail), qui n’a vu au ministère "aucune volonté de négocier".

Après la CGT mardi, une délégation Unsa a été reçue à Matignon par le Premier ministre Édouard Philippe et Mme Borne. Il faut "changer la méthodologie, afin que lors des discussions, on sache ce qui est retenu ou pas pour la future loi", a déclaré Luc Bérille (Unsa), pour qui M. Philippe a "entendu le message". Entre-temps, l’intersyndicale avec le renfort de FO (5e syndicat) a donné rendez-vous aux cheminots jeudi à Paris pour une manifestation nationale de la gare de l’Est à Bastille, où ils rejoindront les fonctionnaires également mobilisés ce jour-là. Des préavis de grève permettront aux cheminots de venir défiler. "Plus de 25.000" cheminots sont attendus, selon la CGT.

3) Soutenir la journée d’action du Jeudi 22 Mars 2018 (Communiqué d’Ensemble)

Jeudi 22 Mars 2018, les cheminots et les salariés de la fonction publique seront ensemble dans la grève et dans la rue pour exprimer un même refus de l’offensive gouvernementale contre les services publics et les travailleurs qui les font vivre.

Leur défaite serait une catastrophe, permettant à Emmanuel Macron d’accentuer son offensive libérale. A contrario, un succès de la mobilisation qui commencera le Jeudi 22 Mars 2018 signifierait la possibilité de mettre un coup d’arrêt aux mesures sociales de ce gouvernement.

Dans cette situation, il est essentiel que la gauche qui n’a pas renoncé, celle qui a combattu la loi travail de 2016 et les ordonnances d’Emmanuel Macron, se rassemble pour soutenir la mobilisation du Jeudi 22 Mars 2018 et ses suites nécessaires.

Au sein de cette gauche, des appels à l’unité se font jour, comme celui d’Olivier Besancenot. Il convient de vérifier qu’il y a un accord pour se rassembler autour de celles et de ceux qui s’opposeront, dans la grève et dans la rue, à la politique antisociale de ce gouvernement.

Ensemble pense que cet accord est possible.

C’est pour cela que nous proposons une réunion unitaire de toutes les organisations, partis et mouvements politiques, qui souhaitent manifester ensemble leur solidarité à la mobilisation de défense des services publics.


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