8 mars 2018 : femmes de tous les pays…

mardi 13 mars 2018.
 

Si même un concours de beauté au Pérou sert de tribune pour dénoncer les violences faites aux femmes, et que les images font le tour du monde comme cela a eu lieu en novembre dernier, on se dit qu’il se passe vraiment quelque chose.

Depuis plusieurs mois maintenant après le début de l’affaire Weinstein et le lancement du hashtag #MeToo, c’est par-delà les frontières et les océans que les images et les paroles circulent. Le caractère mondial du phénomène est pour le moins inédit.

Et par la grâce des réseaux sociaux se juxtaposent les photos venues des Etats-Unis où la 2ème marche des femmes anti-Trump a réuni des centaines de milliers de personnes en janvier, et les photos venues d’Iran où les femmes se mettent en scène brandissant leur voile au bout d’un bâton.

Oui, ce 8 mars 2018 est marqué par une spectaculaire avancée de l’internationalisation de la lutte des femmes.

Et si dans « spectaculaire » il y a un peu de spectacle, de raccourcis et de simplification n’en soyons pas dupes, mais servons-nous de cette circulation des images pour rendre visible la situation des femmes dans le monde entier.

Celle des femmes réfugiées qui représentent la moitié des 60 millions de personnes dans le monde ayant dû quitter leur pays et qui sont beaucoup plus exposées à la violence et l’exploitation, y compris sexuelles ; celle des ouvrières du textile du Bengladesh qui continuent malgré la catastrophe du Rana Plaza à travailler dans des conditions inhumaines, celle des femmes du Kosovo qui , 20 ans après, ont obtenu reconnaissance et réparation des viols et violences sexuelles subies pendant la guerre.

Oui, montrons aussi ces images des salariées du nettoyage des gares du nord de l’Île-de-France qui ont gagné après une grève exemplaire de plus de 40 jours pour de meilleures conditions de travail ; montrons aussi ces images des militantes tunisiennes qui ont obtenu en juillet dernier le vote d’une loi pour lutter contre les violences faites aux femmes, loi qui abolit – enfin - des dispositions honteuses comme celle qui prévoyait l’abandon des poursuites contre l’auteur d’un acte sexuel « sans violence » sur une mineure de moins de 15 ans s’il se mariait avec la victime.

Le 8 Mars est bien et a toujours été une « Journée internationale des luttes des femmes. » Depuis que Clara Zetkin en a lancé l’idée en 1910, s’inspirant des manifestations ouvrières qui s’étaient déroulées aux Etats-Unis en 1908 et 1909, puis son officialisation en 1977 par les Nations Unies, les femmes en lutte ont toujours souligné le caractère universel de leurs revendications.

Du droit de vote porté par les suffragettes à l’égalité de tous les droits civiques et sociaux, de l’exigence du droit à l’éducation pour les filles à celle d’un égal salaire pour les femmes, du droit à disposer librement de son corps à la dénonciation des violences faites aux femmes, c’est bien partout dans le monde que les femmes se battent.


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