L’administration pénitentiaire réclame de lourdes sanctions contre les grévistes aux directeurs de prisons

dimanche 28 janvier 2018.
 

Alors que le mouvement social des gardiens de prison se poursuit, l’administration pénitentiaire a adressé aux directeurs d’établissements un document dans lequel sont évoquées les sanctions prévues à l’égard des grévistes.

L’administration pénitentiaire veut maintenant sévir contre les surveillants grévistes, pour éteindre la contestation qui s’est levée parmi eux voilà environ deux semaines. Les directeurs de prisons ont reçu d’elle un document qui leur demande d’appliquer la série des sanctions prévues contre ce personnel qui n’a pas le droit de faire grève, en raison d’un statut spécial. Le texte commence par faire le point sur les différents rendez-vous entre les syndicats et la ministre de la Justice. Il reproche au mouvement d’"altérer la continuité du service public pénitentiaire" et de porter des revendications "hétérogènes et pour certaines hors de portée".

De lourdes sanctions

Il met alors en avant les sanctions. Présentant d’abord une "règle uniforme", le document évoque "l’application de la retenue du trentième, décompté à partir du samedi 20 janvier". Ensuite, "pour la journée du 24 janvier", c’est-à-dire ce mercredi, il détaille : "5 jours d’exclusion temporaire des fonctions avec sursis intégral pour toute cessation concertée du service, ou tout acte collectif d’indiscipline caractérisée quelle que soit leur forme", est-il d’abord écrit. Pour "les agents qui entraveraient l’accès aux établissements, inciteraient leurs collègues à adopter un comportement contraire au statut spécial, proféreraient des menaces ou insultes", 15 jours d’exclusion temporaire des fonctions avec sursis intégral sont prévus.

La gradation se poursuit ensuite : "15 jours d’exclusion temporaire des fonctions dont 10 avec sursis pour les agents qui entraveraient l’accès aux établissements des personnels de direction, officiers et gradés, ou qui s’opposeraient aux relèves des forces de l’ordre réquisitionnées pour appuyer le fonctionnement des établissements." Enfin, en ce qui concerne les fautes plus graves, à savoir par exemple "des violences entre personnels ou contre les forces de l’ordre", il est dit aux directeurs de prisons : "les sanctions sont laissées à votre appréciation, dans les maximums légaux, après avoir recueilli l’avis du directeur interrégional."

Le document se clôt en avisant : "Des nouvelles consignes vous seront adressées pour le 25 janvier au matin."

Cécile Danré


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message