Conseil Régional Occitanie Commission permanente du 15 décembre 2017 Explications de votes de Guilhem Serieys

jeudi 28 décembre 2017.
 

L’objet de ces explications de vote est, conformément aux engagements de campagne et à la charte éthique de la liste Nouveau Monde en Commun, de permettre l’information des citoyen-ne-s et leur participation aux débats qui traversent le Conseil Régional.

J’insiste habituellement sur quelques dossiers avec lesquels j’émets des désaccords, en résonance avec nos engagements sociaux, écologiques et démocratiques. Je vais me tenir à l’avenir à mettre également l’accent sur quelques décisions phares dont nous sommes à l’origine ou que nous approuvons fortement. C’est aujourd’hui le cas concernant des travaux d’infrastructures ferroviaires.

Prochainement, je vous expliquerai avec précision les votes des élus du Front National, toujours plus folkloriques et nauséabonds. Ce 15 décembre, ils se sont opposés à aider à rénover un local du Secours Populaire à Millau, à aider la Ligue de l’Enseignement pour des actions d’éducation populaire, à des actions en faveur de l’égalité femme-homme et aux interventions de prévention dans les lycées contre les maladies sexuellement transmissibles.

1) Rapport 10.01 : Lignes Beziers-Neussargues / Severac-Millau / Nîmes-Ales-Langone

J’approuve l’affectation de 6,6 millions d’euros pour la remise en état de la voie SNCF Béziers-Neussargues, le renouvellement de la voie Severac-Millau et des études d’urgence pour la voie Nimes-Ales-Langogne.

C’est une décision d’envergure prise par le Conseil Régional, qui va à contre-courant des politiques menées sur ces lignes par la SNCF et les gouvernements depuis plusieurs années.

Nous la devons notamment à l’action d’élus de la liste Nouveau Monde en Commun, aux Etats Généraux du Rail et de l’Intermodalité ainsi qu’aux mobilisations des comités d’usagers de ces lignes et de syndicalistes de la SNCF qui n’ont jamais accepté la fermeture programmée de ces liaisons.

Aucun investissement important n’a été entrepris depuis de nombreuses années par les différents gouvernements, RFF et la SNCF. Sans interventions de remise en état régulières, les infrastructures s’affaiblissent et nécessitent de revoir à la baisse la vitesse de circulation des trains et leur cadencement.

Avec l’allongement du temps de trajet et la diminution du nombre de dessertes, c’est la fréquentation des usagers qui baisse jusqu’à ce qu’advienne l’issue : la fermeture de la ligne. Nous savons par ailleurs par expérience qu’après avoir accepté l’arrêt de la circulation des trains sur une voie, il n’existe malheureusement pas de cas où la circulation ait été rétablie ensuite. Je pense par exemple au cas de la ligne Cahors-Figeac.

C’est donc ici un choix politique clair avec un engagement financier très important de la Région. Alors que l’entretien des voies incombe normalement à RFF, c’était ici la seule solution pour permettre de sauver ces lignes. Je m’en félicite.

Rapport 11.11 : Création du parc des expositions de Toulouse Métropole

Il s’agit ici d’une subvention complémentaire de 15 millions d’euros pour la construction du nouveau Parc des Expos de Toulouse Beauzelle (PEX). Ce parc des expositions a une dimension éminemment régionale. Aussi, je regrette que la Région n’ait pas incité à la création d’un autre type d’équipement et ne pose pas la question du modèle économique et environnemental global de ce projet qui va bitumer des dizaines d’hectares de terres. Le choix d’une salle de spectacle de 11 000 places ne répond pas à un besoin culturel puisque le Zénith de Toulouse dispose déjà de cette jauge. Dans la forme portée par Toulouse Métropole, il s’agit d’un Grand Projet Inutile qui répond surtout à des intérêts privés. D’ailleurs, le mode de gestion prévu en DSP, portée par un opérateur privé, ne répond pas non plus aux exigences d’intérêt général de service public qui devraient accompagner des subventions publiques aussi importantes. Je vote contre.

Contre : G. Serieys

Abstention : EELV

Pour : PS, PRG, PCF, droite

Rapport 08.01 : Développement des formations professionnelles par apprentissage. Investissement dans les Centres de Formation d’Apprentis

Je suis en désaccord avec la subvention de 500 000 euros pour la construction d’un Centre de Formation de l’Industrie géré par l’UIMM à Figeac. Myriam Martin, 1ère vice-présidente de la commission emploi, formation professionnelle, apprentissage et présidente de la commission éducation jeunesse, s’y est opposée en commission emploi, formation professionnelle, apprentissage et je soutiens son avis. Je rappelle tout d’abord que la participation financière du conseil régional aux opérations immobilières des Centres de Formation d’Apprentis n’est pas une compétence attribuée à la Région par la loi.

Si c’est une participation facultative, il me paraît important de veiller aux types d’opérations soutenues. Il existe bien sûr des besoins de formations spécifiques à ce secteur industriel de la « Mécanic Vallée ». Mais il est nécessaire que les perspectives de nouvelles formations se fassent de façon cohérente avec les perspectives de l’Education Nationale, notamment en matière de formations dans les lycées professionnels.

Si de nouvelles formations en apprentissage s’avèrent être nécessaires, nous devons privilégier de les faire porter par des Centres de Formations publics. L’organisme de gestion de la formation serait ici l’UIMM, syndicat patronal des industries métallurgiques. Je ne reviendrai pas plus longuement sur les affaires sulfureuses qui ont été révélées concernant la gestion de ce syndicat mais il ne me paraît pas être le choix le plus judicieux pour assurer la formation de nos enfants. Je choisis le public et je vote contre cette subvention.

Contre : G. Serieys, FN

Abstention : EELV, PCF

Pour : PS, PRG, droite

Rapport 08.08 : Création d’un observatoire régional des compétences industrielles

Je vote contre la subvention régionale de 40 000 euros pour l’UIMM et contre la convention entre la Région et l’UIMM. Le Conseil régional n’a pas à subventionner l’UIMM qui n’en a pas besoin financièrement et qui ne doit pas être un interlocuteur à privilégier dans la conduite des politiques publiques à mener.

Contre : G. Serieys, PCF, FN

Abstention : EELV

Pour : PS, PRG, droite

Rapport 12.03 : Accompagnement des projets pédagogiques des IUT

Il s’agit ici de plus de 1,3 million d’euros de subventions proposées aux IUT pour contribuer à l’ouverture de nouvelles formations. Je rappelle que l’Enseignement Supérieur est une politique dont la compétence revient à l’Etat. Pourtant, la Région intervient régulièrement pour l’Enseignement Supérieur mais jusqu’ici, on y voyait clair. La Région intervenait souvent pour aider à construire et rénover des bâtiments universitaires, pour palier la défaillance de l’Etat, trop à mon goût. La Région intervenait également, et ici avec mon soutien, pour des actions qui concourraient à soutenir la démocratisation de l’accès et de la réussite à l’Enseignement Supérieur, notamment par le développement des sites d’enseignement supérieur de proximité comme Albi et Rodez, ainsi qu’en contribuant à une politique sociale en direction des étudiants. Mais ici, il s’agit d’autre chose puisque les formations IUT sont clairement du ressort de l’Etat et de plus, par définition, sélectives. Ce ne devrait pas être une priorité pour la Région, c’est à l’Etat d’y assumer seul ses responsabilités.

Contre : G. Serieys

Pour : droite , FN, PS, PRG, PCF, EELV


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