Études : « Vous allez contre la liberté de choisir sa vie »

vendredi 15 décembre 2017.
 

Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 12 décembre 2017 à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de réforme de l’université. Le président du groupe « La France insoumise » a défendu la liberté de choix de ses études et la création de places tandis que le gouvernement veut mettre en place la sélection.

Voici le texte de son intervention :

Quoi que nous ne partagions pas les prémices de l’exposant, nous voterons cette motion de rejet par une hostilité constante, depuis déjà plusieurs décennies, au projet qui sous-tend le moment provisoire que nous sommes en train de vivre.

De loi Devaquet en LRU en passant par toutes sortes de fantaisies de cette nature, sous la houlette de l’OCDE qui n’a cessé de répéter qu’il fallait le faire, de la Commission européenne, du parcours Lisbonne, etc., etc., il n’est question que d’une chose, en France comme ailleurs, mais en France qui n’en veut pas : d’établir un marché de l’enseignement supérieur.

Le coup de grâce est donné par le tirage au sort d’une tendance qui venait de loin car on ne fera croire à personne que, depuis 18 ans, quelque chose est moins bien documenté que le nombre d’élèves qui sont tout au long du parcours scolaire. Qu’on nous amène ici ceux qui sont responsable d’un tel désastre ! Comment a-t-on pu faire en sorte que cette richesse surgissant, l’intelligence de nos jeunes, la réussite de l’école française, on en arrive à ce résultat qu’il y ait si peu de places disponibles ?

Donc on vient de décider, on va nous proposer d’ajuster le nombre d’étudiants au nombre de places disponibles. Nous, nous voudrions faire exactement l’inverse. Par conséquent, ce qui est en train de se faire, ça s’appelle la création d’un numerus clausus. Le numerus clausus, il y en a déjà un en médecine, on a déjà vu le résultat. Et tout ça est emballé de toutes sortes de considérations sur la personnalisation des parcours et autres sottises.

Depuis quand un diplôme professionnalisant – et les diplômes de l’enseignement supérieur le sont tous – doit-il être livré à l’appréciation d’un parcours, peut-être d’« éveil » ?

Depuis quand un médecin fait un parcours en fonction de ce qu’il a envie de faire à l’université ? Il le fait en fonction d’un référentiel.

L’enseignement supérieur doit concourir à la richesse du pays en tirant parti de la disponibilité de la jeunesse qui vient en fac. Et la liberté de choisir personnellement les études que l’on fait se confond avec la liberté de choisir sa vie. Et c’est contre cela que vous allez.


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