Le chef de la police reconnaît des cas de «  tortures  » lors de la répression des anti-G8 en 2001 à Gênes

dimanche 24 décembre 2017.
 

Seize ans, jour pour jour, après la répression féroce des manifestations contre le G8 de Gênes en 2001 qui s’était soldée par la mort du jeune Carlo Giuliani, Franco Gabrielli, le chef actuel de la police italienne, en poste à Rome à l’époque, a lancé un pavé dans la mare en Italie en reconnaissant qu’il y avait bien eu «  de la torture  » dans la capitale ligure. La police et la gendarmerie avaient attaqué des cortèges pacifiques, blessant des milliers de manifestants, fait une descente nocturne dans des écoles transformées en dortoirs pour les altermondialistes et emprisonné pendant plusieurs jours, hors de tout cadre légal bien souvent, des centaines de militants qui avaient alors subi humiliations et brimades…

«  À Gênes, un nombre considérable de personnes, absolument pas coupables de quoi que ce soit, ont été frappées par des violences physiques et psychologiques qui les marqueront toute leur vie, a-t-il reconnu dans un entretien au quotidien La Repubblica. Et si cela reste encore aujourd’hui un motif de douleur, de rancœur, de méfiance absolue, cela veut dire que la réflexion n’a pas été suffisante. Et qu’il n’a pas suffi non plus de demander des excuses a posteriori.  »

Pour Nicola Fratoianni, dirigeant des jeunes communistes italiens en 2001, très mobilisés à Gênes, et aujourd’hui secrétaire du parti Sinistra Italiana, «  nous aurions voulu entendre de tels propos il y a seize ans, mais cet entretien demeure important et courageux  ». À ses yeux, alors que l’Italie a été condamnée pour «  torture  », fin juin, une fois de plus par la Cour européenne des droits de l’homme (Cedh), une «  commission d’enquête parlementaire  » demeure plus que jamais nécessaire.

Thomas Lemahieu Rubrique Monde


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