Le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Yvo de Boer, a assuré ce samedi 5 mai que les pires effets du changement climatique pouvaient être évités si une action internationale appropriée était prise rapidement.
"La troisième partie du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) présente une gamme impressionnante de possibilités pour répondre aux conclusions présentées dans les deux premières parties", a-t-il souligné à Berlin, estimant qu’ "avec ces options, nous avons une chance d’empêcher quelques uns des scénarios les plus catastrophiques prévus précédemment".
Les deux premières parties du rapport du GIEC, présentées au mois de février et en avril, soulignaient que le changement climatique est sans équivoque, que des changements énormes sont déjà visibles et que leurs conséquences, de la sécheresse extrême aux inondations, vont augmenter, à la fois en occurrence et en intensité, tout au long de ce siècle, selon les niveaux de concentration en gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
"L’un des secteurs clefs dans la réduction de ces effets est celui de la fourniture d’énergie ", a souligné Yvo de Boer, rappelant que plus des deux tiers des émissions en la matière proviennent de ce secteur.
"La façon dont on répondra aux besoins en énergie dans l’avenir déterminera si les efforts contre le changement climatique restent maîtrisables", a-t-il ajouté.
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la demande en énergie va augmenter de 60% en 2030.
Avant cette date, les infrastructures de fourniture d’énergie dans le monde nécessiteront un investissement total de 20 000 milliards de dollars, dont la moitié environ dans les pays en développement.
Concernant ces besoins grandissants en énergie, Yvo de Boer a estimé qu’ une solution solide et approfondie "est nécessaire d’urgence".
"La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a une opportunité unique de fournir un mécanisme efficace qui contribue à lutter contre le changement climatique en sauvegardant la croissance socio-économique et l’éradication de la pauvreté", a-t-il ajouté, concluant par un "tout se tient" dont certaine candidate en France nous gratifie de temps en temps.
Les parties à la Convention se réuniront à Bali au mois de décembre de cette année à la Conférence sur le changement climatique des Nations Unies, et Yvo de Boer espère y voir le lancement de négociations sur un régime à adopter après 2012.
En seulement deux ans, le mécanisme pour un développement propre du Protocole de Kyoto a conduit à 645 projets dans plus de 40 pays dans le monde en développement, stimulant l’investissement Nord-Sud et des réductions d’émissions considérables.
Ce mécanisme doit permettre des réductions de l’ordre d’1,9 milliard de tonnes de CO2 à la fin 2012.
Le marché international du carbone qui a émergé avec le Protocole de Kyoto permet des réductions d’émissions rentables dans les pays industrialisés, faisant ainsi baisser le coût de la mise en conformité avec les objectifs fixés, tout en rendant plus propre la croissance économique et en générant des fonds pour que les pays en développement puissent s’y adapter.
"Un action globale concertée supplémentaire peut encore réduire ces coûts", a souligné un expert
Selon le rapport du GIEC, pour limiter le réchauffement climatique entre 2 ºC et 2,8º C en 2050, il faudrait plafonner les émissions de gaz à effet de serre avant 2020, ce que, bien entendu, les américains ou les chinois, mais aussi les "libéraux" en Europe refusent.
Ce rapport sur l’atténuation du changement climatique vient compléter les deux rapports du GIEC, dont le premier portait sur l’évaluation scientifique du phénomène, et le second décrivait son impact sur les pays et les écosystèmes.
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