Sous le marteau pilon des maudits panzers-sondages

samedi 5 mai 2007.
 

Hier soir, j’ai fait mon dernier meeting de campagne avec mes amis et camarades de Viry Chatillon en Essonne. Avec un représentant de chaque parti de gauche qui soutient Ségolène Royal au deuxième tour. On s’est fait localement ce qu’on aurait tant aimé voir au national. Juste avant je suis allé débattre avec Monsieur Devedjian sur le plateau de LCI avec Michel Field.

Mais aujourd’hui dimanche, je suis de nouveau exclu de la liste de ceux qui ont accès aux plateaux de télévision pour commenter les résultats. Je finis donc la campagne comme je l’ai commencée. A part. Sans aucun lien d’aucune sorte avec le centre des très intelligents qui décident et qui m’aura infligé son mépris du premier au dernier jour, quoique je dise et quoique je fasse. Je n’étais pas seul sur l’île des bannis. Presque toute la direction historique du parti s’y trouvait.

Il est vrai que les performances remarquables des autres intervenants officiels permettaient de se passer sans mal de nos contributions... Toute la visibilité médiatique que j’ai pu avoir pendant cette campagne, celle de la culture socialiste que je représente, je me la suis acquise seul et le plus souvent contre le mur de verre des exclusives lancées contre moi non seulement par le grand quartier général mais aussi par le groupe des journalistes du premier cercle des intimes du "Ségo-tour" comme disaient leur collègues, sorte de pompom-girls acrimonieuses réglant des comptes de toutes sortes avec qui osaient ne pas participer à leur extase sexiste. Connaisseur de cette engeance egotique je m’amuse de voir le moment ou leur adulation va se renverser.

En tout cas, c’est la première campagne "glacée" de ma vie de militant. Si l’on gagne, ce sera comme d’avoir monté un meuble ikéa. Après bien des colères et des incidents de montage le plaisir d’en avoir fini avec succès vous fait presque oublier pourquoi vous vous êtes donné tout ce mal.

Les sondages sont tombés sur la tête des camarades comme un marteau pilon. Sur la mienne aussi. J’ai besoin de toute mon énergie philosophique pour repousser la rage qui me mange la tête.

N’empêche, comme d’habitude, les bonnes troupes bien éduquées politiquement et disciplinées tiennent la tranchée tandis que nous parviennent de loin les premiers éclats de voix des importants qui paniquent. Vendredi matin on tractait sur le marché à Massy, chez moi en Essonne. Des copains appellent pour me donner leurs trouvailles de dernière minute pour faire campagne jusqu’à la dernière note de minuit ce soir. Je vois bien que c’est pour se rassurer et me demander si je n’aurais pas un bon sondage ...secret.

Tous oublient tout de ce qui est en travers de leur gorge pour donner le meilleur de leur combativité quand ils sentent que c’est le moment où chaque courage compte. Pour nous, a l’ancienne, le résultat se lira comme un rapport de force. Chaque voix gagnée est précieuse pour la suite quelle qu’elle soit. Si nous gagnons c’est le différentiel qui fera notre marge d’action au pouvoir. Si nous perdons le différentiel aussi trace la limite des audaces de l’adversaire. Nous sommes des militants et des citoyens politiquement éduqués. On ne nous la fait pas. J’aurais aimé qu’on explique ça avant à tous ceux qui confondent une éléction avec un match de foot.

Maudits panzers-sondages !

Nous recevons un message signé Ségolène qui nous dit qu’ils sont truqués.

Tant mieux.

On va gagner.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message