L’élan du 23 septembre

samedi 30 septembre 2017.
 

Le succès de la marche contre le coup d’État social de samedi 23 septembre fera date. À l’initiative de la France Insoumise ont afflué plus de 150 000 personnes, la combativité et l’enthousiasme annonciateurs des lendemains qui chantent. C’est une force sereine qui s’avance. Les polémiques médiatiques absurdes auxquelles en ont été réduits les porte-flingues du macronisme en disent long sur leur incapacité à tenir le choc du débat de fond et de mobilisation. Elles confinent au révisionnisme quand elles semblent nier l’apport de «  la rue  », à savoir l’insurrection du peuple de Paris, dans la Libération de la capitale en 1944.

On comprend leur angoisse. C’est que dans le même week-end, M. Macron et son inspiratrice Mme Merkel ont subi tous deux un revers  : l’un aux élections sénatoriales en France, et l’autre aux élections allemandes où, bien qu’arrivé en tête, le parti de Mme Merkel recule nettement en voix et en sièges et porte la responsabilité de l’entrée de l’extrême-droite au Parlement pour la première fois depuis 1945. Le couple M&M’s a du plomb dans les ailes. Les libéraux n’ont pas encore gagné la bataille de France, loin de là.

À l’inverse, le 23 septembre donne de l’élan à ceux qui veulent lutter. Et d’abord au mouvement social contre les ordonnances. Sans oublier que les routiers entrent dans l’action ce 25 septembre d’une façon claire et déterminée qui appelle le soutien. C’est le moment d’avancer. Jean-Luc Mélenchon a annoncé vouloir se «  rapprocher des organisations syndicales pour leur proposer de se mettre à notre tête pour mener le combat, un combat qui soit déterminé, décisif et tous ensemble  », proposant par exemple de «  déferler à un million sur les Champs-Élysées  ».

La bataille commence tout juste. Pour avoir force de loi, les ordonnances doivent encore être ratifiées par un vote du Parlement autour du 20 novembre et ne seront pas adoptées définitivement avant début 2018  ! La baisse des APL, la hausse de la CSG, la suppression de 120 000 emplois aidés ne sont pas encore votées non plus  : elles relèvent du budget que le Parlement examinera en octobre. Sans compter qu’en 2006, le Contrat première embauche avait dû être retiré après avoir été voté par l’Assemblée. La rue peut avoir le dernier mot.

L’élan du 23 aide aussi à y voir clair dans le paysage politique. C’est l’action insoumise qui organise et agrège là ou d’autres, à commencer par l’extrême-droite, se désagrègent. L’opposition à Macron s’exprime par l’humanisme alors qu’en Allemagne, Die Linke paralysé par ses compromis internes laisse la main à l’extrême-droite. C’est une chance pour la France. Mais c’est une immense responsabilité. C’est l’avenir du pays qu’il s’agit de prendre en charge, et la conquête du pouvoir qu’il faut organiser pour espérer gouverner demain.

Mathias Tavel


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