Jean-Michel Blanquer ministre, Vers l’avènement du modèle de l’école-entreprise

samedi 4 novembre 2017.
 

par Paul Vannier, porte-parole éducation de France Insoumise et candidat de la France insoumise aux élections législatives

Un gouvernement dirigé par un homme de droite et un homme de droite à l’éducation nationale. Pour 12 millions d’élèves, un million de fonctionnaires et l’avenir de notre jeunesse, la nomination de Jean-Michel Blanquer est un signal très net. Haut fonctionnaire dont les avancées de carrière ont accompagné celles du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il est l’idéologue du camp conservateur en matière éducative.

Sa nomination annonce la mise en œuvre brutale du programme éducatif d’Emmanuel Macron. La liquidation du baccalauréat comme diplôme national semble arriver au premier rang des nouvelles priorités. Garant de l’égalité de traitement des candidats, du cadre national des programmes, des horaires et des statuts des enseignants, le baccalauréat est pourtant l’une des clés de voûte de notre système éducatif. Reconnu dans les conventions collectives, il est aussi source de droits sociaux. Mais il est vrai que le nouveau président prévoit de faire passer à la trappe des pans entiers de notre droit du travail en légiférant par ordonnances dès cet été.

L’arrivée de Jean-Michel Blanquer rue de Grenelle préfigure aussi l’avènement du modèle de l’école-entreprise. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale en dirige une, l’Essec, école de commerce privée par laquelle sont passés nombre de ceux qui forment aujourd’hui la petite oligarchie au pouvoir. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’ancien directeur général de l’enseignement scolaire fut l’initiateur des Éclair, ces établissements intronisant les principaux et les proviseurs en chefs d’entreprise, recrutant les professeurs et fixant une part de leur rémunération. L’ancien recteur de l’académie de Créteil s’est aussi fait connaître pour la création de cagnottes financières destinées à «  récompenser  » l’assiduité de certains lycéens de la voie professionnelle. L’homme, donc, a de la constance et de la suite dans les idées.

Cette politique, si vieille, est en échec. Elle fut celle de Nicolas Sarkozy. Elle est parfaitement compatible avec l’héritage socialiste et la contre-réforme du collège, préparation de terrain idéale pour tous ceux qui rêvent à la marchandisation du service public d’éducation. Dès lors, nous pouvons craindre la prolongation du pire  : creusement des inégalités et de la ségrégation scolaires, atteintes aggravées aux principes de gratuité et de laïcité.


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