Ir-Ma-cron, tempête sur l’ordre social

jeudi 14 septembre 2017.
 

Le cyclone Irma a déferlé cette semaine sur les Antilles mais en cette rentrée, c’est Macron qui tempête sur l’ordre social du pays : en quelques jours à peine, il a semé la pagaille dans l’organisation de la vie collective de millions de citoyen-ne-s en s’attaquant pêle-mêle aux contrats aidés, aux APL ou encore au droit du travail.

Entendons-nous : chacune de ces mesures mérite d’être combattue sur le fond. Mais leur dénominateur commun est d’abord le désordre social qu’elles génèrent. Voyez les contrats aidés. Leur statut peut être discuté car il est vrai qu’ils ne débouchent que trop peu sur un contrat de travail stable. Mais force est de constater qu’ils répondent à des tâches utiles et nécessaires au quotidien du plus grand nombre, dans les écoles, les services municipaux, l’action sociale… L’annonce brutale de leur disparition dans les derniers jours du mois d’août est bien sûr d’une grande violence pour 150.000 personnes victimes du gigantesque plan social express délivré par le gouvernement. Mais elle est aussi un mauvais coup porté aux employeurs, collectivités locales et associations notamment, en les empêchant de se retourner pour continuer à assumer les tâches que l’Etat leur avait bien souvent abandonnées. Ce n’est pas là une façon digne et responsable de gérer le pays.

La sortie du président Macron sur les APL mardi 5 septembre, en demandant aux propriétaires de prendre eux-mêmes en charge la baisse de 5 € décrétée à l’Élysée, est tout aussi malsaine. L’État ne peut impunément s’en prendre aux plus fragiles d’un côté puis se défausser et fuir son rôle pour s’en remettre ensuite à la « responsabilité » des autres. C’est évidemment inefficace, mais c’est surtout dangereux en ce qu’il s’agit là d’une construction qui vise à opposer deux catégories au risque du dissentiment et du ressentiment. Avec Macron, l’État oublie son objet politique pour se contenter d’être administratif.

C’est enfin la réforme du code du travail qui va éparpiller les règles qui régissent le quotidien des salariés. Voyez plutôt. Les accords de branche ne s’imposeront pas aux accords d’entreprise, laissant libre cours à l’atomisation du droit du travail et l’isolement des salariés. Quant aux CDD, ils seront eux régis par les accords de branche ou d’entreprise et non par la Loi, laissant ainsi s’installer dans le droit du travail autant de règles que de branches, à savoir plus de 700. Quel est donc ce modèle de société qui renie les droits qui font du commun au profit de règles qui détachent et opposent les individus ?

La politique de M.Macron ne se contente donc pas de faire des ravages en s’en prenant aux conquis sociaux. Elle sème à tous les niveaux le désordre dans l’organisation de la société, rendant le quotidien du grand nombre plus difficile demain qu’hier, et desserrant les liens qui unissent les gens par la place qu’ils occupent dans l’espace collectif. Autant de raisons qui rendent d’autant plus nécessaire à la fois la mobilisation des salariés le 12 septembre derrière les syndicats et contre la réforme du droit du travail, puis celle du peuple indivisible le 23 septembre pour dénoncer le coup d’État social de M. Macron, source de tant de déséquilibres.

François Cocq


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message