Ni tergiverser, ni hésiter, il faut voter Ségolène Royal pour battre Sarkozy (par Respublica)

mercredi 2 mai 2007.
Source : Respublica
 

Des militantes et militants de gauche ont annoncé qu’ils s’abstiendraient le 6 mai. Autant je peux comprendre -sans la partager- la position cohérente de certains « ultra gauche », autant je n’accepte pas le positionnement de celles et de ceux qui ont voté Chirac au deuxième tour et qui aujourd’hui s’apprêteraient à « aller à la pêche »...

En 2002, il n’y avait aucun risque de voir Le Pen accéder au pouvoir et l’appel précipité à voter Chirac a donné à ce dernier une certaine légitimité... enfin passons ! Ou presque... Si nous effectuions un sondage auprès des électeurs et électrices de gauche, il est certain que plus de la majorité de ces derniers exprimeraient leur regret d’avoir voté Chirac ! En 2007, c’est Sarkozy qui peut devenir le nouveau président de la République...

Il représente la droite de la droite, prête d’ailleurs à pactiser avec son cousin germain du Front National et lui, le patron incontesté de l’UMP, dispose du soutien de la grande bourgeoisie et de ses laquais.

Il faut sans hésitation voter et appeler à voter pour Ségolène Royal, représentante à son corps défendant du monde du travail.

Aujourd’hui, comme hier des dirigeants socialistes annoncent leur désir de contracter de nouvelles alliances avec le centre, notamment avec Bayrou.

La candidate du PS multiplie les appels du pied en direction des « entre deux » Mais voilà : Les députés de l’UDF se rallient « en masse », tout naturellement à la cause de l’ancien premier flic de France ;

Le PS n’est pas prêt à jouer sa cohésion et son avenir dans des alliances avec le centre qui reste inconsistant.

Rien n’est joué certes, mais tout va dépendre de la capacité de la gauche anti libérale à s’organiser et de celle de la gauche du PS à combattre la ligne des Rocard et autres DSK. Ces deux gauches authentiques peuvent demain se retrouver dans un nouveau parti...

Il ne s’agira ni du PS englué dans le social-libéralisme, ni d’une excroissance du PCF, ce parti qui n’a plus aucun avenir si ce n’est celui de préserver ses bastions municipaux. Il s’agira de bâtir ensemble du neuf et du solide et non un grand parti progressiste mariant l’eau et le feu, c’est à dire les dirigeants « socialistes » actuels et les anti libéraux comme le propose Henri Emmanuelli.

Si demain Sarko est élu, il appliquera totalement son programme anti-démocratique et anti-ouvrier.

Il s’attaquera aux fonctionnaires, aux services publics, aux acquis sociaux et aux libertés.

La chasse à l’enfant va se poursuivre et s’amplifier et le droit de grève sera limité. Je n’ai jamais effectué un vote d’adhésion au deuxième tour, même en 1981, donc ce n’est pas aujourd’hui avec une Ségolène Royal imprévisible que je vais changer d’attitude. J’ai toujours été favorable à un vote de classe, contre la droite sans délivrer le moindre chèque en blanc.

Si Sarko l’emporte, il nous faudra construire une alternative dans une situation difficile et dégradée avec des rapports de classes défavorables à la classe ouvrière face à une droite arrogante détenant tous les leviers et prête à mener une offensive ultra libérale. Si nous réunissons, dans le cadre d’une mobilisation de toutes et de tous et notamment des jeunes qui se sont inscrits massivement sur les listes électorales à battre Sarkozy, il sera possible d’aller plus loin.

Aller plus loin, c’est préparer les mobilisations sociales pour que les premières mesures prises par le nouveau gouvenement répondent aux besoins et aspirations des travailleurs et de leurs familles ;

Aller plus loin, c’est jeter les bases d’un nouveau parti anti capitaliste qui rompe avec la logique libérale.

Jean-François Chalot


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