Campagne présidentielle : Emmanuel Macron le plus dépensier, Jean Lassalle le plus économe

jeudi 10 août 2017.
 

de : mardi 8 août 2017 - 13h52 - Signaler aux modérateurs

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Les comptes de campagne des candidats à la présidentielle ont été publiés. Ils révèlent que l’élection a été plus économique que d’habitude et que les candidats n’ont pas privilégié les mêmes secteurs de dépense.

Repérés par RTL, les comptes de campagne des candidats à la présidentielle ont été publiés le 3 août au Journal officiel. Ces montants concernent le premier et, pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le second tour du scrutin. Ces chiffres sont ceux fournis par les candidats et ils doivent être, par la suite, transmis à la Commission des comptes de campagne (CNCCFP) qui doit valider ou invalider les dépenses en janvier prochain.

Premier constat : cette élection s’est faite à l’économie et aucun candidat n’a atteint le plafond légal qui s’élève à 16.851.000 euros pour les candidats présents au premier tour et 22.509.000 euros pour ceux qui atteignent le second. Nous sommes bien loin de la situation de 2012 lorsque Nicolas Sarkozy avait dépassé le montant autorisé avec près de 40 millions d’euros déboursés.

La campagne du vainqueur, Emmanuel Macron, a été la plus onéreuse. Le candidat a dépensé 16,8 millions d’euros sur les deux tours. En bout de classement, avec 257.289 euros, on trouve Jean Lassalle qui avait promis qu’il mènerait une campagne chiche. En deuxième place, se trouve... Benoît Hamon dont les 6,3% de voix ont coûté 15,2 millions d’euros. François Fillon et Marine Le Pen suivent avec 13,8 millions et 12,5 millions d’euros.

Le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, a fourni au Figaro l‘explication de cette somme raisonnable pour une candidate ayant franchi le premier tour : « Le FN ayant des finances limitées, nous nous en sommes tenus au plafond légal de remboursement ». Un candidat arrêté au premier tour peut se voir remboursé jusqu’à 8.004.225 euros, un candidat qui va jusqu’au second peut se voir reverser jusqu’à 10.691.775 euros. Avec 12,5 millions dépensés, le FN n’aura à la fin « que » 1.308.725 euros qui ne lui seront pas remboursés par l’État. Hamon : le record du prix de la propagande audiovisuelle et du coût par voix

Chaque candidat a affecté ses dépenses à des domaines différents. Chez François Fillon, priorité a été donnée aux meetings publics (4.796.166 euros), à la propagande imprimée (1.963.698 euros), aux déplacements (1.453.132 euros) et à la location de permanences et locaux (1.023.159 euros). Notons aussi les 509.952 euros consacrés aux conseils en communication, nécessaires pour une campagne devenue compliquée après les révélations du Canard Enchaîné.

Chez Jean-Luc Mélenchon, on a privilégié les meetings publics (6.327.270 euros), la propagande imprimée (1.345.491 euros) et la propagande audiovisuelle (707.226 euros). Le prix d’un seul meeting hologramme était d’environ 30.000 euros et sept ont eu lieu pendant la campagne. À titre de comparaison, la propagande audiovisuelle de François Fillon a coûté 95.382 euros tandis que celle de Marine Le Pen a nécessité 363.564 euros. Celle de Benoît Hamon a battu tous les records avec 990.461 euros.

Chez Emmanuel Macron, les réunions publiques (5.843.746 euros), la propagande imprimée (3.710.003 euros) et le personnel mis à disposition par le parti (1.189.864 euros) ont été les principaux secteurs de dépense. Pour l’anecdote : en octobre, les dirigeants d’En Marche ont tous reçu un mail en provenance de l’équipe de campagne du candidat. Dedans se trouvait un lien menant à l’émission d’Envoyé Spécial sur Bygmalion, l’agence de communication chargée de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Une façon, pour le personnel de terrain, de rappeler aux organisateurs la nécessité d’avoir la main leste sur les cordons de la bourse.

Chez Marine Le Pen, les meetings publics (4.965.202 euros) et les salaires du personnel (2.408.051 euros) sont ce qui a coûté le plus cher. Au moment du séminaire bilan en juillet, les caciques du parti se sont ému des dépenses liées aux meetings ayant eu lieu dans les grosses villes. Peu fréquentés et peu rentables en termes de retour de voix, ils ont été dispendieux pour un parti pas au meilleur de sa forme financière.

En termes de coût par voix, Benoît Hamon touche encore les étoiles avec 6,58 euros par électeur (15.072.745 euros dépensés divisés par les 2.29.288 suffrages obtenus). Jean Lassalle n’a dépensé que 60 centimes par tête quand chaque bulletin au nom de Nathalie Arthaud lui a, en proportion, coûté 4,12 euros.

Madeleine Meteyer


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