Tony Blair et l’éducation : une catastrophe (revue de presse)

dimanche 23 avril 2006.
 

Le Figaro avait annoncé la couleur dés 1997 « Parce qu’il fait de l’éducation la priorité des priorités, en 1997, Tony Blair veut réformer en profondeur le mode de fonctionnement des écoles en même temps que leur financement. Sa conviction est que pour élever le niveau scolaire, il faut ‘‘innover’’. Son projet vise donc à « libérer les écoles dépendantes des autorités locales d’une « bureaucratie paralysante ».

« Selon Ruth Kelly, ministre de l’éducation, 40% des élèves ont un niveau scolaire insuffisant. D’après les statistiques officielles, un enfant sur cinq ne maîtrise pas l’anglais à la fin du primaire et un sur quatre n’est pas à la hauteur en mathématique. » (Le Monde)

« 94% des élèves fréquentent les 21000 écoles publiques primaires et secondaires, les autres étudient dans les 2000 établissements privés. Parmi les écoles publiques, 7000 sont confessionnelles. Dans le secondaire, les écoles publiques classiques sont en voie de disparition car 75% des 3300 collèges et lycées sont « spécialisés » dans un domaine -gestion, langues, art, mathématiques ou mécanique- et peuvent sélectionner 10% des élèves sur leurs aptitudes. Sans oublier les 164 « Grammar Schools » vestiges d’un enseignement hautement sélectif » (Le Monde)

« Le gouvernement veut résoudre ce problème en instaurant une plus grande concurrence entre les écoles publiques. D’où le cœur du projet : les écoles qui le souhaitent pourront prendre leur autonomie vis à vis des autorités locales qui les gèrent actuellement. Elles seront administrées par un « trust », une fondation, sous la direction d’un sponsor privé qui pourra être une association, une université, un club sportif, une entreprise ou un groupe de parents d’élèves. Ces derniers joueront un rôle accru. Ces « écoles fondations » seront « propriétaires de leurs terrains et bâtiments, pourtant payés à 100% par l’État. »

Le Figaro repasse les plats... « Ces ‘‘trust schools’’ propriétaires de leurs propres biens immobiliers, recruteraient le personnel enseignant, échapperaient au contrôle des autorités locales, établiraient leurs propres programmes et fixeraient leurs propres critères d’admission. »

« ....en 2002 pour le lancement des ‘‘City Academies’’, aujourd’hui au nombre de 27, concédées à des sponsors moyennant une mise de fonds équivalant à 3 millions d’euros. » (Le Monde)

Le Figaro « Par 458 votes contre 115, les députés britanniques ont approuvé avant-hier en première lecture, le projet de réforme fondamentale de l’éducation cher à Tony Blair. Le premier ministre aurait donc tout lieu d’être satisfait.

Il n’en est rien car le scrutin a mis, une fois de plus, en évidence le fossé qui sépare le chef de gouvernement d’une partie, frondeuse, de sa majorité parlementaire. 52 élus du Labour dont 8 anciens ministres, en désaccord avec le fond de la réforme, ont voté contre Blair, outre les 25 qui se sont abstenus. La rébellion laissait peu de chance au projet, compte tenu de la majorité travailliste de 69 sièges aux Communes. Or les conservateurs, partisans de la réforme même s’ils la jugent ’’timide’’ ont voté comme un seul homme en faveur de la proposition de Tony Blair lui épargnant un échec cuisant ».

Le premier ministre britannique persite donc dans une orientation "social libérale" que la droite française elle-même n’a jamais osé proposer.

« Des entreprises comme Toshiba, Honda ou Vodaphone, des banques comme VBS, les Églises anglicanes ou catholiques, un milliardaire musulman et nombre d’associations ont déjà dit vouloir parrainer ces écoles. » (Le Monde)


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