Quand Macron jugeait stérile et sectaire, la lutte contre les idées d’extrême droite

vendredi 5 mai 2017.
 

En août 2016, Emmanuel Macron avait rendu une visite publique à Philippe de Villiers. Vous savez, M. de Villiers c’est celui qui trouva longtemps que Le Pen a un programme trop social et ne voyait que des qualités à Marion Maréchal Le Pen. Mais depuis, il veut clairement aider Marine Le Pen a s’installer à l’Elysée et il pense que cette dernière« a une carrure présidentielle », que « sa main ne tremblera pas lorsqu’il faudra prendre des décisions douloureuses ».

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Bref, c’est cet homme tout en nuance, que notre pétaradant candidat de En Marche avait tenu à visiter, sous l’oeil des caméras et photographes. A cette occasion, M. Macron avait déclaré : "Notre pays est paralysé parfois par une espèce de sectarisme, par des oppositions stériles qu’on voudrait créer. Il y a des divergences, elles sont réelles, (…) C’est normal, c’est la vie politique. Philippe de Villiers a ses convictions que je respecte, j’ai les miennes, sur l’Europe, sans doute sur la société française. Nous appartenons à un même pays".

Voilà donc ce que pense l’homme qui, au-delà de son affreux programme libéral voulant détruire par ordonnance le Code du travail et supprimer 125 000 postes de fonctionnaires, aujourd’hui donne des leçons de posture anti extrême droite à tous ceux qui ne se mettent pas au garde à vous devant lui immédiatement. D’autant qu’il souhaite qu’on vote pour lui "par adhésion" et non par seul rejet du FN.

Le malheureux, a-t-il bien compris l’état de notre pays ? J’en doute.

Il y a 6 mois, une opposition à de Villiers et son discours d’extrême droite était jugée par Macron "stérile" et "sectaire". Avouez que c’était une drôle de façon de lutter contre les idées dont de Villiers fut longtemps un des principaux porte-drapeaux. C’était même une façon de banaliser le lepénisme, non ? Quiconque s’y opposait, c’est-à-dire les gens comme nous, était jugé comme sectaire…

Macron ou 18 ans de silence contre l’extrême droite !

Ainsi en 18 ans d’engagement politique, existe-t-il une seule tribune, un moindre texte public ou article, un acte public où E. MACRON prend position contre le Fn ? L’historien amateur que je suis a cherché, et cherche encore, et ne trouve pas... Mystère. Rien, nulle trace… et pour cause, cela n’a jamais existé. A moins qu’un verre de champagne à la main, dans quelques cocktails, M. Macron ait peut-être dit à mi-voix « Tu vois Jean-Patou , le projet du Fn n’est vraiment pas sérieux ». Ouch ! Les oreilles du FN en ont sifflé longtemps !!

Mais par contre le même depuis 3 jours qu’il est au deuxième tour, quel tintamarre ! Il fait matin, midi et soir des leçons de morale anti FN toutes dégoulinantes et toutes inefficaces... On a compris, son opposition au FN n’est donc qu’électoraliste et intéressée.

C’est pourquoi, je rappelle que dans la mesure où Macron fait plus de voix que le FN au premier tour, le simple fait de dire "pas une voix pour le FN" est aussi une façon de lutter contre l’extrême droite qui a son efficacité. C’est mathématique. Macron a obtenu 8,65 millions de voix et M. Le Pen en a 7,6 millions. Il y a donc un million de voix d’avance pour le premier. Si tous les autres candidats disaient seulement « ne votez pas FN », si l’on croit que cela a une influence sur les électeurs, Macron serait élu. Mais, il s’avère en plus que le candidat du PS (qui a obtenu 2,29 millions de voix) appelle à voter Macron, idem pour François Fillon qui lui a rassemblé 7,2 millions de voix. Donc, tout en considérant que la situation est grave, on peut quand même réfléchir.


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