Jean Luc Mélenchon : La dynamique !

samedi 8 avril 2017.
 

Depuis la belle marche pour la sixième République et le débat contradictoire à la télévision deux jours après, une dynamique nouvelle accompagne la candidature de Jean-Luc Mélenchon. On la sent dans les enquêtes d’opinion mais surtout dans les foules attentives et enthousiastes qui participent à ses meetings ou dans la rue, au contact de nos concitoyens. Elle n’est pas évidemment pas uniforme et ne recoupe pas toutes les aspirations. Mais son fondement réside dans la demande d’un processus de changement clairement exprimé, appuyé sur une démarche démocratique et citoyenne. Elle est le résultat de la mise en mouvement de forces diverses, celles qui se retrouvent dans « La France insoumise », celles du Front de Gauche, les élus et militants communistes, des fractions socialistes, des personnes d’opinions diverses qui veulent que vive le progressisme à la française. De citoyens aussi qui, jusqu’ici, désespéraient de la politique. Ceci n’étant pas un phénomène mineur dans cette nouvelle dynamique.

Il est tout à fait symptomatique qu’à trois semaines du premier tour des élections présidentielles, les urgences sociales reviennent au devant de la scène. C’est vrai en Guyane comme parmi les retraités ou dans de nombreuses entreprises où le débat et l’action sont vigoureux autour des moyens de redresser le pouvoir d’achat.

La candidature et la campagne de Jean-Luc Mélenchon ont le grand mérite de mettre au cœur des débats d’importants sujets pour aujourd’hui comme pour demain : la question sociale avec l’impérieuse nécessité de combattre pied à pied les inégalités, en harmonie avec l’enjeu environnemental, puissamment porté, et celle des « biens communs » dont les savoirs, la culture, la santé en lien avec la mutation de notre système productif. Tout cela, qui forme déjà une belle charpente, indissociablement lié à la transformation de nos institutions pour une nouvelle ère démocratique d’intervention populaire, avec des pouvoirs nouveaux à conquérir dans les entreprises pour un autre partage des richesses. S’y trouvent également des propositions concrètes pour la paix, le désarmement et des relations internationales apaisées.

De cette dynamique peut s’ouvrir une période plus favorable dans laquelle les forces syndicales, associatives comme celles de la création et de la culture trouveront matière à une nouvelle expression et occuper un champ élargi dans l’action politique. Autant de perspectives qui peuvent laisser augurer un renouveau du mouvement politique et social qui travaille à dépasser le capitalisme et la violence multiforme qui le caractérise dans sa forme la plus contemporaine.

Ceci est d’autant plus important que la menace rode et les Français le sentent bien. Tout ce qu’a construit le pays de droits et de solidarités et que l’on a pu nommer « modèle social » est en grand danger. L’extrême droite cherche, par tactique, à faire croire quelle prémunirait le peuple, à l’image de M. Trump aux Etats-Unis, des effets dramatiques de la mondialisation capitaliste, pour masquer un projet d’oppression d’une grande violence à l’intérieur des frontières nationales.

Défendre le modèle social ne signifie pas qu’il faille se satisfaire de la préservation de quelques principes généraux redistributifs mais bien d’être en capacité d’imaginer son développement vers de nouvelles solidarités, de nouveaux droits pour les travailleurs dans un système de production mutant mais toujours aussi féroce, et de redéfinir celui-ci à l’aune du défi climatique et environnemental sans obérer nos capacités industrielles, agricoles, numériques et à inventer de nouveaux services communs.

Marquer avec force le présent, provoquer l’avenir, ouvrir une perspective nouvelle, tel est le sens que nous donnons au vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon. C’est le vote qui doit porter le « tous ensemble », régénérer la force des valeurs d’une gauche authentique qui ne cède pas, qui ne rompt pas et ne se rend pas face à l’immense pression de la finance internationale mais porte le projet d’une nouvelle mondialité : celle des peuples solidaires, celle du désarmement et de la paix au moment où rougissent d’un dangereux feu de nouvelles tensions et guerres locales. Est-ce à dire qu’il faudra se contenter de déposer dans l’urne ce bulletin pour garantir que demain tout irait mieux ? Bien sûr que non.

Ce vote n’épuise en rien nos combats communs. Il participe, dans les conditions actuelles, au travail pour une modification du rapport de force social et politique en faveur de celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre et de toutes celles et ceux qui aspirent a une planète vivable.

Dès les 11 et 18 juin une actualité nouvelle se présentera avec le scrutin législatif qui aura rarement été aussi incertain et crucial. Que les forces qui auront contribué à cette dynamique puissent, ensemble, sans se neutraliser pour d’absurdes et médiocres raisons, assurer la meilleure représentation possible dans l’hémicycle d’une gauche de défense des travailleurs et de combats contre les logiques capitalistes et libérales peut devenir une ambition accessible. Y travailler dès maintenant est une tâche pressante.

Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité


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