Le 8 février 1834, naît Dimitri Mendeleïev à Tobolsk. Rapidement il se passionne pour la chimie. Sa thèse soutenue en 1864 porte sur les différences chimiques entre l’alcool et l’eau ce qui, selon la légende, l’amène à déterminer le degré idéal d’alcool de la vodka : à 38°. Cette norme est cependant par la suite fixée à 40° afin de faciliter le calcul de taxes sur l’alcool.

En 1869 il propose la fameuse table de classification des éléments encore d’actualité aujourd’hui.

Il énonce : « Les propriétés des corps simples et composés dépendent d’une fonction périodique des poids atomiques des éléments, pour la seule raison que ces propriétés sont elles-mêmes les propriétés des éléments dont ces corps dérivent ».

En effet, dans ce tableau, les éléments chimiques, ordonnés par masse atomique croissante, montrent une périodicité de leurs propriétés chimiques. De plus les éléments qui ont des propriétés chimiques semblables ont soit des masses atomiques semblables (osmium, iridium, platine), soit des masses atomiques croissantes de façon arithmétique (potassium, rubidium, césium).

De ce fait il conclut que la valeur de la masse atomique détermine les propriétés des éléments chimiques et même que la disposition des éléments dans la table par masse atomique croissante correspond à leur valence et est en rapport, dans une certaine mesure, avec leurs propriétés chimiques. Il note également que les éléments les plus abondants dans le milieu naturel sont ceux qui ont la plus faible masse atomique.

L’avancée est significative car il classe les éléments alors que le niveau de connaissance ne permet pas encore d’en comprendre toutes les propriétés. Et mieux, il permet de prédire l’existence d’éléments alors inconnus.

Ainsi Mendeleïev annonce l’existence d’une série de nouveaux éléments, dont il précise même certaines propriétés, à commencer par leur masse atomique : de l’eka-aluminium (68), correspondant au gallium (69,7), découvert en 1875, jusqu’aux Nihonium (Nh), moscovium (Mc), tennessine (Ts) et oganesson (Og), découvert en 2016 et encore prédit par Mendeleïev.

Les avancées permises par Mendeleïv placent la Russie au rang des grandes nations scientifiques. Ce qui fera dire au Tsar, alors que l’église orthodoxe s’inquiète de la situation matrimoniale du scientifique - qui s’est remarié alors que l’église impose une période d’attente de 5ans après un divorce - « Oui Mendeleïev a deux femmes, mais moi, je n’ai qu’un seul Mendeleïev ! »

Aigline de Causans