Des dictatures cathos de jadis aux autres intégrismes religieux de maintenant

vendredi 27 janvier 2017.
 

Ce texte souligne la continuité répressive de certaines religions en mode autoritaire contre les femmes. Les dictatures catholiques de jadis criminalisaient le nudisme et le bikini. Les intégristes musulmans et juifs haredim ont suivi une pente réactionnaire de même facture, malgré des différences très secondaires.

Citons avec feu André Demichel (1), le Portugal de Salazar, l’Espagne de Franco, l’Italie de Mussolini . Ajoutons la Grèce des Colonels à forte justification religieuse réactionnaire . Ajoutons les dictatures sud-américaines . Ce n’était pas l’islam la religion principale d’alors, avec sa fraction hyper-réactionnaire, mais c’était une version dure de l’intégrisme catholique . La dureté de coeur et l’intolérance ne s’arrêtaient pas aux questions de moeurs . La haine des communistes était puissante .

L’ordre moral répressif catholique de jadis

Les dictatures a fort contenu justificatif catholique de jadis ont toutes été très répressives contre le nudisme (en plage à part) des hommes et des femmes, contre le bikini et plus encore le monokini (après 68 ici ou là), très répressive contre la chair des femmes et les formes féminines. La mini-jupe étaient réprimée.

Quand l’intégrisme catholique est la norme dominante d’une société on est en présence d’un ordre moral répressif contre les femmes, les homosexuels et les hypotextiles qui n’est guère différent que celui de l’intégrisme musulman certes lui plus sexoséparatiste encore ou de celui des juifs haredim moins important, mais qui ne supporte pas plus la présence des femmes dans l’espace publique. Les femmes doivent être absolument décentes, cachées, asexuées. Les hommes et les femmes intégristes ne sauraient admettre que les femmes s’habillent librement. La tolérance et la bienveillance à l’égard des femmes en mini-jupe n’est pas leur qualité première, bien qu’une certaine interprétation de la religion puisse leur demander plus d’auto-contrôle, plus de bienveillance. Ce n’est pas le cas. Ils ou elles sont dans l’entre-soi micro-communautaire et dans l’exclusion et l’intolérance.

Le viol et la prostitution non punies

Ces cultures autoritaires et hyper-patriarcales, à base d’ordre moral religieux, s’accommodaient (intégrisme catholique) et s’accommodent encore (intégrisme musulman) du viol et de la prostitution. Il suffit de se marier avec la femme violée et l’ordre moral est sauvé ! Quand à la prostitution, il suffit qu’elle soit cachée et l’ordre moral n’y trouve rien à dire. Par contre, une femme sexy sera insultée et violentée sans problème puisqu’elle ne respecte pas les codes de l’intégrisme sexoséparatiste. Hypocrisie totale !

Les intégrismes religieux sont profondément réactionnaires

Ces intégristes religieux ne supportent pas les conquêtes féministes de la seconde modernité (De Singly) . Ils n’admettent pas les droits des femmes, le droit de se déplacer, en mini-jupe ou non, librement, sans harcèlement, sans violence sexiste. En conséquence, ils tendent à vouloir vivre dans un entre-soi communautaire sexoséparatiste ou les hommes sont dehors mais pas les femmes, sauf si accompagnées ou voilées et sous hypertextile constamment du matin au soir, tous les jours, y compris pour les très jeunes filles

Distinction utile à l’antiracisme

Pour autant, pas plus hier qu’aujourd’hui et pas plus pour les musulmans que pour les catholiques, on ne confondra les répressifs et autoritaires - les intégristes religieux réactionnaires - avec les croyants libéraux et tolérants.

La double inclusivité ou la réciprocité textile ?

Si on admet la diffusion de l’hypertextile, librement porté ou non, alors il faut autoriser et admettre culturellement l’hypotextile. Si on admet de travailler en hypertextile alors ce doit être possible de travailler nu ou en string seulement. Ce n’est pas de la provocation. C’est la réciprocité textile qui veut cette double ouverture, cette double inclusivité.

Si cette tolérance n’est pas réalisable alors il faut refuser les deux « extrêmes textiles ». On ne saurait subir constamment dans un bureau (proximité et durée avec obligation sont les trois critères de la non tolérance légitime) la présence chaque jour d’une femme voilée et sous hypertextile. Il en irait alors de même pour travailler avec des personnes nues ou presque.

Christian DELARUE

1) Les dictatures européennes - Francine et André DEMICHEL - PUF 1973


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