Conférence de Paris pour la Paix au Proche-Orient

mercredi 18 janvier 2017.
 

D) Stopper la folie Trump, reconnaître la Palestine (AFPS)

La conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient a marqué l’adhésion de la communauté internationale à la résolution 2334 du Conseil de sécurité.

La déclaration finale, qui n’a pas été signée par le Royaume-Uni, est cependant loin des ambitions affichées par la diplomatie française il y a deux ans, se bornant à évoquer des mesures incitatives sans proposition de calendrier de négociation. La question de « comment amener Israël à négocier sur la base du droit international » n’y figure pas et demeure sans réponse.

Il s’agit maintenant de tirer les conséquences du refus par Israël de tout cadre international pour la résolution de la question israélo-palestinienne, et de son intention constamment affichée de se mettre en-dehors du droit international et des résolutions de l’ONU. Il s’agit aussi de traduire dans les faits les références de la déclaration finale au droit international, ainsi que l’article 5 de la dernière résolution du Conseil de sécurité.

La France doit cesser toute activité économique avec les colonies israéliennes. Elle doit, sans tarder, et comme elle s’y était engagée au lancement de cette initiative, reconnaître l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale.

En marge de la conférence, le ministre des Affaires étrangères, amené à se prononcer sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, l’a qualifié de provocation lourde de conséquences. C’est là une mise en garde nécessaire et importante alors que l’équipe Trump semble avoir officieusement confirmé cette « intention » et que des représentants des colons les plus extrémistes sont invités à la cérémonie d’investiture du 20 janvier.

Mis à exécution, ce transfert violerait les résolutions du Conseil de sécurité sur la Palestine (dont les résolutions 478, 480 et 2334). Il s’agirait, pour l’État le plus puissant de la planète, d’une transgression majeure de la loi internationale et des obligations qui le lient.

Franchir cette ligne rouge pour complaire aux fanatiques de l’entourage Trump et du gouvernement israélien aurait des conséquences dont l’ampleur ne tardera pas à se faire jour et remettrait en cause fondamentalement la situation prévalant dans les territoires palestiniens occupés. Ce serait une provocation non seulement pour les Palestiniens, mais pour l’ensemble du monde musulman et un encouragement à tous ceux qui tentent de placer le conflit sur le terrain religieux.

La France, comme ses partenaires, doit tout mettre en œuvre pour s’opposer à cette mesure dénoncée comme provocatrice et annonciatrice du pire et rejeter fermement les mesures d’intimidation de la future administration américaine.

Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)

Source : http://www.france-palestine.org/Sto...

C) De quoi accouchera la Conférence de Paris ?

Quelque 75 pays et organisations internationales sont réunis ce 15 janvier à Paris au centre Convention du ministère des affaires étrangères pour tenter de raviver le processus de paix israélo-palestinien et réaffirmer leur attachement à la solution à deux Etats, à cinq jours de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, lourde d’incertitudes avec l’engagement du nouveau président américain de transférer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a finalement fait faux bond, remplacé par l’envoyé spécial des Nations unies pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, et le secrétaire d’Etat américain sortant John Kerry devrait seulement faire un bref passage dans l’après-midi. L’affiche n’en est pas moins impressionnante. La haute représentante de l’Union européenne (UE) pour la diplomatie, Federica Mogherini, est là, ainsi qu’une quarantaine d’autres ministres des affaires étrangères ou secrétaires d’Etat : tous les pays du G20, tous les membres du Conseil de sécurité, permanents ou élus, tous les Etats de l’UE, tous les membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la conférence islamique, ainsi que quelques pays d’Amérique latine.

Sans les deux parties directement concernées

La conférence du 15 janvier compte une quarantaine de pays en plus que le 3 juin lors de la première édition qui, comme aujourd’hui, se tenait sans les deux parties directement concernées, les Israéliens et les Palestiniens. Cette réunion devait initialement être suivie d’un compte rendu aux deux parties par le chef de l’Etat français, François Hollande, dans un dîner à l’Elysée. Elle se tiendra finalement en l’absence du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a qualifié dimanche la conférence de « futile ». Face à l’hostilité israélienne à toute initiative multilatérale, la France a assuré ces derniers jours que la conférence n’avait pas pour vocation d’imposer la paix et réaffirmé que seules des négociations bilatérales permettraient de trouver une issue au conflit.

Il s’agit de rappeler les fondamentaux. « Notre objectif commun, un objectif juste, est celui d’une paix équitable et durable entre les deux pays », a déclaré le ministre français des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, en ouvrant les travaux dans la matinée, reconnaissant toutefois « être conscient des réserves et des doutes sur cette conférence, y compris sur son opportunité à ce moment ». Il n’en réaffirme pas moins « l’urgence d’agir » :

« La solution à deux Etats est tellement menacée qu’il y a nécessité de la préserver, comme l’a affirmé la résolution 2334 [du 23 décembre] des Nations unies, et ce n’est pas le moment de s’arrêter (…). Cette solution à deux Etats est la seule possible, la seule qui permette de respecter les aspirations légitimes et les droits des deux peuples. »

Le chef de la diplomatie française a également appelé les Etats-Unis à « contribuer à créer les conditions de la paix au Proche-Orient » après le changement de président. Interrogé dimanche sur France 3 en marge de la conférence, il a affirmé que la volonté de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem au lieu de Tel-Aviv constituerait une provocation et serait « extrêmement lourde de conséquences ».

Remettre à l’agenda le conflit israélo-palestinien

En lançant ce processus à l’hiver dernier, Paris voulait remettre à l’agenda de la communauté internationale un conflit israélo-palestinien passé au second plan dans le chaos général du Proche-Orient. Sur ce point, le succès est incontestable, vu le nombre de participants. Il n’y a en revanche aucun résultat concret à attendre de cette réunion. On ne va pas y discuter de nouveaux paramètres pour la paix ou entrer dans le détail des questions les plus sensibles (les frontières, le statut de Jérusalem, le retour des réfugiés, la sécurité, le partage de l’eau, etc.), qui ne peuvent l’être que par les Israéliens et les Palestiniens.

La conférence du 15 janvier à Paris rappellera les grands principes de toute solution négociée du conflit israélo-palestinien dans son communiqué final. Le texte déjà discuté le 6 janvier est l’objet d’âpres discussions depuis samedi, et elles risquent de se prolonger toute la journée. Dans ses grandes lignes, il réaffirme les résolutions internationales existantes, exhorte les deux parties à reprononcer leur engagement en faveur de la solution à deux Etats et à « s’abstenir de toute mesure unilatérale qui préjugerait du résultat des négociations sur le statut final ».

Un certain nombre de pays, dont notamment les membres de la Ligue arabe, pressent néanmoins pour que cette mise en garde ne s’adresse pas seulement aux Israéliens et aux Palestiniens et que figure dans le document final une mention explicite du danger que représenterait le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Les Américains freinent. Paris et les Européens jouent les médiateurs. En début de semaine prochaine se tiendra une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, déjà à l’agenda, qui pourrait par une « déclaration », votée à la majorité, endosser et appuyer publiquement les conclusions de la conférence de Paris. C’est la grande crainte des Israéliens. Négocié au consensus, le communiqué final, avec son poids symbolique puisqu’il sera soutenu par 75 pays, est devenu un véritable enjeu.

Marc Semo Journaliste au Monde

Source : http://www.lemonde.fr/proche-orient...

B) Espoirs et limites de la conférence sur la paix

La rencontre internationale qui se tient dimanche à Paris a pour but de défendre la solution à deux États en s’appuyant sur les résolutions de l’ONU et l’illégalité des colonies. Israël y est farouchement opposé, contrairement aux Palestiniens.

Paris accueille ce dimanche une conférence sur la paix au Proche-Orient. Une de plus, serait-on tenté d’écrire. Effectivement, il n’y a pas grand-chose à attendre de cette réunion pour un changement concret sur le terrain. Pourtant, le tir nourri déclenché par Israël contre cette conférence montre qu’à l’évidence, celle-ci peut être un moment important pour avancer vers la création d’un État palestinien. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déjà donné son avis. « C’est une conférence truquée par les Palestiniens sous les auspices de la France visant à adopter de nouvelles positions anti-israéliennes », a-t-il lâché. Et son ministre de la Défense, le dangereux Avigdor Lieberman, n’y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, la conférence de Paris n’est rien d’autre qu’« une version moderne du procès Dreyfus », ajoutant qu’« il n’y a qu’une différence : la dernière fois, il n’y avait qu’un seul juif sur le banc des accusés. Cette fois, il y aura tout le peuple et l’État d’Israël ». Même le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), pourtant ardent défenseur d’Israël, a été gêné aux entournures après une si scandaleuse déclaration. Il n’empêche, Tel-Aviv a compris qu’après le vote, le 23 décembre dernier, de la résolution 2334 des Nations unies dénonçant la poursuite de la colonisation, la mansuétude dont il bénéficie pourrait s’émousser. Non seulement la conférence redonne à la question palestinienne sa centralité dans ce qui se joue au Proche et au Moyen-Orient, mais elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles formes de pression sur Israël.

LA PREMIÈRE MOUTURE DU TEXTE N’EST PAS À LA HAUTEUR DES ENJEUX

À condition, bien sûr, que le courage politique prenne le pas sur les déclarations d’intention. À cet égard, la première mouture du texte qui devrait être adopté dimanche, et que l’Humanité a pu consulter, n’est sans doute pas à la hauteur des enjeux et montre les limites encore existantes. Outre le fait qu’il n’est fait aucune mention de la résolution 194 concernant le droit au retour des réfugiés palestiniens, le mécanisme de suivi des orientations adoptées n’est absolument pas mentionné. Pas de suivi, donc pas de sanctions possibles contre une des deux parties qui ne se conformerait pas au droit international. La résolution 2334 ne prévoit rien non plus dans ce domaine. Limites encore de François Hollande, qui s’est dit « lucide » sur la conférence, soulignant que seules des négociations bilatérales pouvaient déboucher sur une solution au conflit israélopalestinien. Cette conférence est pourtant organisée parce que les dernières négociations de paix directes entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont été un échec. « L’objectif de la conférence, c’est de réaffirmer le soutien de la communauté internationale à la solution des deux États, et faire que cette solution demeure la référence, a expliqué le président français. Or, je vois bien qu’elle s’est affaiblie sur le terrain et dans les esprits et si on la laissait dépérir, ce serait un risque pour la sécurité d’Israël, à laquelle la France est résolument attachée ».

Par ailleurs, cette conférence se tient cinq jours avant l’intronisation de Donald Trump à la Maison-Blanche, dont les orientations sont à l’opposé des dernières prises de position de l’administration Obama, s’agissant du Proche-Orient : volonté de transférer l’ambassade américaine de TelAviv à Jérusalem qui serait une reconnaissance de fait de la ville sainte comme capitale d’Israël, menace de couper les fonds à l’ONU si la résolution 2334 n’est pas retirée... Autre signal négatif : le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ne fera pas le déplacement à Paris ¬ résultat du rapprochement de Moscou et Tel-Aviv ¬, pas plus que son homologue du Royaume-Uni, Boris Johnson, qui préfère l’aile protectrice de la nouvelle administration Trump.

DIVISIONS ET INSTRUMENTALISATIONS DE LA CAUSE PALESTINIENNE

Le président de l’Autorité palestinienne et de l’OLP Mahmoud Abbas, sera en revanche, présent, montrant ainsi la détermination palestinienne. Mais la division politique existante et persistante est inquiétante. D’autant que les pays arabes, Arabie saoudite et Qatar en tête, suivis par l’Égypte, trois États qui développent en réalité d’excellentes relations avec Israël, tentent sans relâche d’instrumentaliser la cause palestinienne à leur profit. Pour éviter tous ces obstacles et garantir réellement la possibilité à deux États et puisque tel est le but, la France devrait maintenant officiellement reconnaître l’État de Palestine. Va-t-elle en avoir le courage ?

PIERRE BARBANCEY, L’Humanité

A) La France doit reconnaître l’Etat Palestinien immédiatement (PCF)

A l’initiative de la France, le 15 janvier 2017, se réunira à Paris la Conférence pour la paix, où devront se retrouver les représentants de 70 Etats des cinq continents, pour mettre en place un accord de paix israélo-palestinien.

Il est nécessaire de soutenir toute initiative qui repose sur le respect des droits des Palestiniens et la condamnation de la colonisation, obstacles essentiels à la paix.

Cette colonisation a été condamnée par la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies où, pour la première fois, les Etats-Unis n’ont pas opposé leur véto.

Le PCF, qui se bat pour la justice, puisque sans justice il ne peut y avoir de paix et de sécurité, demande au gouvernement français d’avoir une position claire : reconnaître l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et le respect du droit au retour des réfugiés de 1947 et 1967 suivant la résolution 194 qu’Israël a signée.

Cette initiative saluée par les Palestiniens et de nombreux anticolonialistes israéliens devrait aboutir à un accord concret. N’oublions pas que pour obtenir d’Israël le respect du droit international, l’Union Européenne peut demander la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël en référence à l’article 2 qui précise que cet accord « se fonde sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques […] qui constitue un élément essentiel du présent accord »

Parti communiste français, le 14 janvier 2017


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