2017 : Les citoyens ont les clefs d’un nouveau scénario

mercredi 4 janvier 2017.
 

Les promoteurs des institutions de la cinquième République ont toujours défendu le primat de l’hôte de l’Elysée. Le premier ministre était considéré comme un fusible en cas de difficultés ou de désaveu. Voici que le contraire se réalise devant nous. Il y a quelques jours, l’ancien premier ministre de M. Sarkozy, François Fillon, était choisi par la droite en lieu et place de l’ancien Président de La République. Le dernier coup de théâtre est évidemment la sorte d’abdication de F. Hollande et sa décision de ne pas se représenter aux suffrages des électrices et des électeurs. Son Premier ministre, qui est comptable depuis le premier jour du même bilan, prétend le remplacer. Il veut faire croire qu’il fera demain le contraire de son action d’aujourd’hui. Le Président de La République devient donc « fusible », constatant qu’il ne pourra pas aller défendre son bilan et que tout projet porté par lui souffrirait d’un manque de crédibilité, dès lors qu’il a renié l’essentiel des engagements pris lors de la précédente campagne. Cette apparence de chamboule-tout cache en fait une crise démocratique se muant en crise de régime due aux droitières politiques menées et à l’accentuation de la présidentialisation du pouvoir.

L’enjeu d’un renouveau démocratique à partir des aspirations populaires et citoyennes est dès lors posé avec force. La France étouffe du manque de débats populaires. Elle a besoin que puisse se développer l’action consciente des citoyens pour créer un nouveau rapport de force refusant les politiques imposées par des institutions devenues courroies de transmission des puissances d’argent. Elle a besoin que le citoyen fasse irruption sur le devant de la scène. L’intérêt général humain doit enfin, en toute chose prévaloir en lieu et place de celui des forces dominantes qui sont satisfaite du bilan gouvernemental. Que le chômage ait progressé, la précarité, la pauvreté et les inégalités aussi, qu’il soit plus difficile et plus coûteux de se soigner et de se loger, que notre industrie soit en péril, que les résultats du système éducatif soient parmi les plus mauvais du monde, que le rejet de l’autre se substitue trop souvent au vivre ensemble, que l’on parle plus de transition écologique que d’actes pour la concrétiser ou que la France voit son rôle régresser dans le monde et sa politique trop souvent décidée à Bruxelles, tout cela convient aux forces dominantes qui se relaient au pouvoir pour transférer toujours plus de richesses issues du travail vers le capital.

Plus ou moins consciemment une majorité de nos concitoyens rejette ce bilan et ces politiques présentées comme « l’adaptation au réel » alors qu’elles ne sont que le résultat de la soumission à la mondialisation capitaliste. C’est la raison des rejets actuels partout. Les représentants de l’oligarchie croient pouvoir s’en sortir en poussant à des renouvellements du personnel politique suffisamment « sûr » pour que les changements de visage ne remettent jamais en cause leurs privilèges et leur volonté d’exploitation et de domination. M. Fillon comme M. Valls ou M. Macron, présentés comme des perdreaux de l’année, sont bien les exécutants des politiques voulus par leurs présidents respectifs. Dans ce dispositif, l’extrême-droite joue désormais un rôle stratégique. Elle est à la fois l’outil pour détourner les colères et le moyen de faire accepter une sorte de moindre mal devenu le paravent de toutes les régressions. Ces jeux sont devenus très dangereux. Le monstre pourrait échapper à ses géniteurs parce qu’une partie de nos concitoyens qui se sent en permanence acculé à un mur sans perspective d’amélioration de ses conditions sociales et de vie peut utiliser ce vote pour tout bousculer sans avoir une conscience nette des dramatiques conséquences que cela pourrait engendrer.

Le rejet des dirigeants européens les uns après les autres, comme on vient encore de le voir en Italie, est la manifestation du rejet de choix politiques conduisant à toujours plus d’austérité, de chômage, de précarité et de pauvreté impulsés par les institutions européennes. Dans le nouveau paysage politique qui se dessine, on mesure combien les prochaines élections présidentielle et législatives vont peser lourd pour déterminer l’avenir du pays et de sa population pour une longue période.

Seule une dynamique unitaire, autour du soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, pourrait changer tous les scénarios pré-écrits, jusqu’à le porter au second tour. La crise de la gauche gouvernementale est telle à cette heure que les schémas que nous connaissions depuis la fin des années 1970 risquent d’être passablement bouleversés. C’est le moment de s’engager avec hardiesse tant pour l’élection présidentielle que pour une nouvelle majorité de gauche à l’Assemblée nationale.


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